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Madame Angot au Malabar, ou la Nouvelle veuve

Madame Angot au Malabar, ou la Nouvelle veuve, mélo-tragi-parade en trois actes. 8 brumaire an 12 [31 octobre 1803].

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure,Paris, Fages, an XII (1803) :

Madame Angot au Malabar, ou la nouvelle veuve, mélo-tragi-parade, en trois actes et en prose, A grand Spectacle, mêlée de Danses, Marches, Chœurs, Pompe funèbre, Pantomime, etc. Par MM. J. Aude et L. Lion. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, (ci-devant Opéra) le 3 brumaire an XII.

Courrier des spectacles n° 2431 du 9 brumaire an 12 [1er novembre 1803], p. 2-3 :

[C’est toujours un peu difficile pour un critique de théâtre respectable de rendre compte de ce genre de pièce, et il s’en tire par un brin d’ironie. Mis en relation avec la fameuse Veuve du Malabar, le nouveau titre lui a donné le fol espoir de ne plus entendre parler de madame Angot (et surtout de ne plus avoir à en parler). Espoir déçu, elle échappe à la mort, ce qui fait plaisir à ses admirateurs, mais le critique n’en fait pas partie. L’intrigue est vite raconté. Elle ne mérite pas une grande attention. D’acte en acte, la pièce devient de moins en moins intéressante, et seul le ballet final a l'approbation du journaliste, ou presque : même le ballet ne respecte pas les lois du genre (« on [a] oublié de lui donner un pas seul »). Les auteurs ont été demandés, mais le critique ne dit pas ce qu’il pense de cette demande.

La Veuve du Malabar, la pièce de Lemierre, a été créée en 1770 et reprise en 1780. Elle est souvent jouée pendant toute la fin du siècle, et sans doute au-delà.]

Théâtre de la Porte-St.-Martin.

Mad. Angot au Malabar.

On a tant fait voyager cette pauvre poissarde, de la Halle à son grenier, de Paris à Marseille, et de Marseille à Constantinople, qu’il n’est pas étonnant qu’elle soit arrivée si foible à la côte de Malabar. Semblable à la Veuve célébrée dans les vers du dur et rocailleux Lemierre , elle y su bit la loi qui condamne une femme à suivre son époux au tombeau. On se disoit ; Au moins, ce sera la derniere Angot : il faut espérer que de ses cendres il n’en renaîtra pas une nouvelle. Espoir frivole : son mari, nouveau Montalban, la sauve du trépas ; et quoique quelques instrumens aigus l’aient accompagnée au bûcher, elle vit encore, au grand contentement de ses admirateurs :

Trahit sua quemque voluptas.

Ils l’ont arrachée à la mort, mais sa résurrection même n’annonce pas qu’elle puisse vivre encore long-tems.

Madame Angot a épousé à Constantinople Mélissar, bouffon du gouverneur de Malabar, qui amene dans l’Inde sa femme, suivie de son gendre François, de sa fille Manon et de son domestique Nicolas. De concert avec le Gouverneur, Mélissar feint une maladie qui le réduit à l’extrémité ; bref, il meurt. Le bûcher est prêt pour recevoir la veuve. Après bien des façons elle se détermine à y monter, et lorsque la feu va la consumer, Mélissar sort du bûcher et l’enleve dans ses bras. Voilà le sujet de trois actes. Quelques scenes plaisamment écrites au premier, un second au moins inutile, un troisième bien froid, c’est ce qu’offre cette nouvelle production. Le tout est terminé par un ballet où M. Spitalier a reçu de nombreux applaudissemens, quoiqu’on ait oublié de lui donner un pas seul. On a demandé les auteurs, ce sont MM. Aude et Lion pour la piece, et M. Blondin pour les ballets.

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