Metsuko, mélodrame en trois actes, tiré du roman de Pigault-Lebrun, d'Armand Seville et Varez, musique de Darondeau, ballet de Hullin, 23 juillet 1808.
Théâtre de la Gaieté.
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Titre :
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Métusko
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Genre
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mélodrame
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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oui (ballets)
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Date de création :
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23 juillet 1808
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Théâtre :
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Théâtre de la Gaieté
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Auteur(s) des paroles :
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Armand Séville et E. F. Varez
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Compositeur(s) :
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Darondeau
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Chorégraphe(s) :
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Hullin
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Journal de l’Empire, 30 juillet 1808, p. 3 :
[Ce n’est pas un secret : le critique du Journal de l’Empire n’aime pas beaucoup les mélodrames, genre inférieur à ses yeux. Cela ne l’empêche pas de constater la supériorité des théâtres de boulevard dans un genre qui leur est familier. La classification des genres (et des théâtres qui les jouent) est nette : le mélodrame s’inspire de romans, quand la comédie puise dans la société et la tragédie dans le cœur humain.
L’analyse de la pièce est pleine d’ironie, et souligne abondamment les invraisemblances et les inconvenances dont elle est remplie. Seuls éléments sans reproche : les ballets de Hullin, pour leur beauté, leurs costumes, leur couleur locale (on se croirait sans doute vraiment en Pologne).]
Métusko, mélodrame en trois actes.
Puisque les grands théâtres ne dédaignent pas les mélodrames, les théâtres du Boulevard peuvent s'en faire honneur : s'il arrivoit que les mélodrames du Boulevard-fussent meilleurs que ceux des grands théâtres il ne faudrait pas en être surpris : les Boulevards font leur métier en donnant des mélodrames ; et ce n'est que par hasard que les grands théâtres essaient ce genre qui ne leur convient pas et auquel ils ne sont pas exercés.
Métusko est un mélodrame polonais. Les peuples du Nord, par leur costume étranger, leur armure extraordinaire et leur air farouche, sont très-propres à frapper les esprits de la multitude dans un mélodrame ; ils figurent d’une manière brillante dans les révolutions, les marches et les combats. Le sujet est pris d’un roman, et c'est la source naturelle des mélodrames : les comédies se prennent dans la nature et dans la société, les tragédies dans le cœur humain.
Métusko est un brave guerrier, le libérateur, le héros de la Pologne. Les guerriers sont très-entreprenants en amour et abrègent beaucoup les formalités. Métusko n'a écouté que l'ardeur de sa passion pour la jeune Pauliska : il n'a pas attendu les cérémonies de l'hymen pour en produire les fruits. La-guerre dépeuple ; l'amour se charge de repeupler. Le père de Pauliska, très-mécontent de cette manière de repeupler, auroit déjà tiré ̃vengeance de l’outrage fait à sa fille ; mais, plus citoyen que père, il a respecté dans Métusko le défenseur de la patrie. La guerre finie, le jeune Sobieski se présente pour épouser Pauliska, qui lui était promise. Quel est son désespoir quand il apprend quel obstacle s'oppose à ses désirs ! Ce qui met le comble à l'horreur de sa situation, son rival Métusko est son ami : cet ami est en danger ; un enfant fait n'est pas une petite affaire en Pologne. Le généreux Sobieski immole l'amour à l'amitié : il sauve son ami en lui cédant Pauliska ; le mariage est un baptême pour tous les crimes de ce genre. Métnslto, après avoir épousé Pauliska, n'est pas tranquille : il a fait le malheur de son ami Sobieski ; il s'en punit en se donnant la mort ; et, par ce moyen, Pauliska, devenue veuve revient à Sobieski. Métusko n’a été que le hulla de l'aventure, avec, cette différence que les hullas ordinaires en sont quittes pour répudier, tandis qne Métusko a été contraint de se tuer : c’est un trait de générosité bien étrange, et un dénouement des plus singuliers ; il n'en a été que mieux accueilli. Ce mélodrame qui est fort applaudi, et, qui attire la foule depuis quelques jours doit une grande partie de son succès aux charmans ballets dont M. Hullin l’a embelli. Ce compositeur, doué d'une imagination brillante, tire un grand parti pour les groupes et les figures de ses ballets, du costume et des mœurs des différens peuples qu'il fait danser.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 13e année, 1808, tome IV, p. 441 :
[Compte rendu aussi succinct que peu enthousiaste. L’intrigue est mal conduite (« mis en pièce » – en italique ! – est sans doute à double sens !). Au lieu de pleurer ou d’avoir peur, le public a ri aux moments les plus forts, et le meilleur moment, c’est le spectacle donné par des enfants faisant l’exercice et mimant des combats. Les auteurs des paroles et du ballet sont cités, mais pas de nom pour le compositeur.]
THÉATRE DE LA GAIETÉ.
Métusko , joué le 23 juillet.
C'est le roman de Pigaut-Lebrun mis en pièce. Il y a peu d'adresse dans la manière dont on a conduit l'intrigue. Des scènes pathétiques ont fait un peu rire, et la pièce n'eût peut-être pas été supportée, sans un très joli divertissement où de petits enfans font l'exercice et exécutent des combats avec beaucoup d'adresse et de précision. Les auteurs des paroles sont MM. Armand Séville et Varez. Les ballets sont de M. Hullin.
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