Milord Goddem, ou la Voiture embourbée, bluette anecdotique en un acte (avec vaudevilles), 4 pluviôse an IX [24 janvier 1801].
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Milord Goddem, ou la Voiture embourbée
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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4 pluviôse an IX (24 janvier 1801)
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Courrier des spectacles, n° 1427 du 5 pluviôse an 9 [25 janvier 1801], p. 2 :
[Le compte rendu part de l’anecdote de ce Milord Goddem dont la voiture s’est embourbée alors qu’il tentait de gagner Vienne pour peser sur les négociations de paix. La pièce qui raconte son aventure a été fort mal accueillie : sifflets et murmures n’ont laissé entrapercevoir qu’un ou deux couplets de qualité, mais sans certitude dans un domaine où l’erreur de jugement est si facile. Le résumé de l’intrigue montre une auberge où un officier français blessé est amoureusement soigné par la fille de l’aubergiste. S’y trouve aussi le négociateur anglais, qui reçoit des informations qui lui font craindre d’être trompé par son allié autrichien. Il part sur le champ, mais tout se ligue contre lui, et on le voit revenir crotté après que sa voiture s’est embourbée. Et les nouvelles qui l’ont inquiété sont confirmées. La fin de la pièce est incertaine : le bel officier épouse-t-il la jeune aubergiste ? C’est sans doute le chahut qui a empêché qu’on le sache... Le critique ne craint pas de condamner une pièce pleine d’« inconvenances choquantes » : la condamnation par le public lui semble plus que justifiée.]
Théâtre du Vaudeville.
L’Emissaire anglais au camp des Autrichiens fut, dit-on, arrêté par mille contretems dans sa route à Vienne, bref il resta embourbé : hier le même accident l’empêcha d’arriver, et la voiture de Milord Goddem mal conduite resta embourbée et ensevelie sous les sifflets des spectateurs Il vouloit la guerre, et on lui en a déclaré une terrible. Néanmoins à travers les sifflemens et les murmures, nous avons entendu un ou deux couplets qui annoncent de la facilité et de l’habitude: mais il est-si facile de se tromper, et d’ailleurs c’est un ouvrage qui sans doute a été offert sans prétention et reçu de même au théâtre.
Un jeune officier français nommé Armand , prisonnier des Autrichiens et blessé, est soigné par la fille d’un aubergiste,qui depuis deux jours a conçu pour son malade et lui a inspiré une véritable passion. L’on apprend que les Autrichiens battent en retraite et que les Français approchent. Milord Goddem, qui depuis quelques jours a perdu une partie de son crédit auprès du général autrichien ne peut savoir ce qui se passe à son conseil et se tourmente de mille manières pour le découvrir. Un courrier dépêché par le général autrichien à Vienne annonce à l’Anglais qu’il est porteur de conditions qui répandent l’allégresse dans les deux camps ; et soudain il part. Milord Goddem voit qu’il est dupe. N’importe, il promet vingt guinées à l’aubergiste s’il lui procure les meilleurs chevaux et le postillon le plus intelligent. Cela fait il part. Mais de nouveaux obstacles l’arrêtent à chaque pas. Enfin il revient couvert de boue, suivi d’une foule de curieux qui rient à ses dépens. Le courrier revient aussi. Il a rencontré en route un autre courrier qui apportoit de Vienne des dépêches semblables aux siennes. La pièce finit probablement par l’union d’Armand avec la fille de l’Aubergiste.
Nous ne nous étendrons pas sur les inconvenances choquantes qu’offre cette production. Elles n’ont que trop motivé la juste sévérité du public.
F. J. B. P. G***.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1801, tome V, p. 415-416 :
[Le compte rendu commence par un constat d’échec. La pièce qui voulait traiter un fait d’actualité manque de tout pour réussir : vraisemblance, situations comiques, couplets (pas de bons couplets au Vaudeville !). Elle n’a pas été jusqu’à son terme.]
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Milord Goddem, ou la Voiture embourbée.
Cette bluette anecdotique, jouée le 4 pluviôse, n'a pas eu de succès.
Les auteurs avoient voulu traiter l'anecdote de l'émissaire Anglais, au camp des Autrichiens, qui, allant pour empêcher la signature de la paix, fut arrêté en route par mille contre-temps, et n'arriva qu'après la signature de l'armistice.
Des invraisemblances, aussi peu de situations comiques que de couplets, ont empêché d'entendre la pièce jusqu'au bout.
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