Mirza et Lindor

Mirza et Lindor, ballet de Maximilien Gardel, dit Gardel aîné, musique de Gossec, 18 novembre 1779.

Théâtre du Palais-Royal.

Le ballet de Gardel aîné et Gossec a été repris à partir du 12 janvier 1789 à l'Opéra (salle de la Porte Saint-Martin, où il a été donné 27 fois jusqu'au 18 décembre 1792. (3 fois en 1789, 12 fois en 1790, 4 fois en 1791, 8 fois en 1792). Il est repris en 1795 à l'Académie de musique (15 représentations du 30 janvier au 28 novembre 1795, 8 en 1796, du 6 janvier au 3 avril), en 1796 au Théâtre Montansier (13 fois en 1796, du 28 mai au 14 octobre, 5 fois en 1797) avant d'être repris à l'Académie de musique 17 fois du 27 septembre 1797au 6 septembre 1799 (données fournies par la base César).

Chronique de Paris, n° 312 du jeudi 1er novembre 1792, p. 1222 :

[Reprise du ballet de Maximilien Gardel, avec son jeune frère Pierre dans le rôle titre. Son talent est intact. La scène de combat est exécutée avec précision par de nouveaux interprètes, succédant aux « soldats très-exercés au maniment des armes » qu'on croyait irremplaçables. Tous les danseurs ont été remarquables. A la fin du spectacle, l'exécution des « hymnes à la Liberté mis en action » a soulevé l'enthousiasme, « malgré des invraisemblances inévitables » dont la nature n'est pas précisée. Un moment particulièrement émouvant au cours desquels les prisonniers libérés « déchirent & foulent aux pieds la cocarde blanche » produit un grand effet sur le public.]

SPECTACLES.

Opéra.

Il y avoit long-tems que Gardel paroissoit avoir abandonné le rôle de l'officier français dans le baller de Mirza, il l'a repris ; il est impossible de réunir plus de grace, d'expression & de noblesse. Le combat est exécuté avec une précision & une vérité effrayantes. Les évolutions qui terminent ce beau ballet étoient autrefois confiées à des soldats très-exercés au maniment des armes, les héros à longues culottes, à court gilet, des couloirs prétendoient qu'ils ne seroient jamais remplacés ; eh bien, l'exercice & les évolutions ont été exécutés, par des citoyens choisis dans différentes légions, avec une justesse & une rapidité dont d'anciens & vieux militaires ont été étonnés. Nous ne louerons point Miler, accoutumée à recevoir dans le rôle de Mirza des applaudissemens mérités. Les talens de Vestris, Saulnier, Chevigné, Coulon, Beaupré ajoutent encore à l'agrément du spectacle.

Il est terminé par les hymnes à la Liberté mis en action. Ceux qui les ont entendus chanter à l'Opéra par Chéron & Renaud, accompagnés du bruit du tocsin, du canon & des instrumens, connoissent l'enthousiasme qu'ils inspirent. Malgré des invraisemblances inévitables, ce spectacle produit le plus grand effet, & fait couler de douces larmes. Le moment où les Français entendant ces mots :

Epargnez ces tristes victimes
A regret s'armant contre nous.

se précipitent dans les bras de leurs prisonniers qui aussitôt déchirent & foulent aux pieds la cocarde blanche, électrise tous les cœurs.

On prépare à ce spectacle un acte de Chénier & de Gossec, où d'autres hymnes patriotiques seront réunis.

Mercure universel, tome 21, n° 606 du jeudi 1er novembre 1792, p. 15 :

[Ballet de Maximilien Gardel, l'aîné, mais exécution par Pierre Gardel, son jeune frère. Le compte rendu est très rapide, mais témoigne aussi des préoccupation du temps, avec « la chanson des Marseillois, mise en action » (et qu'on met à toutes les sauces en cette fin d'année 1792).]

Academie de musique.

Le ballet de Myrza vient d’être remis avec le plus grand soin. Les principaux rôles sont bien rendus par Gardel, Goyon, Nivelon, Saulnier et Miller.

Le ballet est terminé par la chanson des Marseillois, mise en action. Cette scène électrise tous les spectateurs.

Nous parlerons de la seconde représentation d'Iphigénie en Aulide.

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