Monsieur Crouton, ou l’Aspirant au Salon, comédie en un acte mêlée de couplets, de Lafortelle, Moreau et Francis, 24 novembre 1814.
Théâtre des Variétés
Pièce à ne pas confondre avec la comédie d'auteur inconnu, le Ménage de Monsieur Crouton, ou Un dîner d'artiste.
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Titre :
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Monsieur Crouton, ou l’Aspirant au Salon
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Genre
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comédie mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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24 novembre 1814
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Lafortelle, Moreau et Francis
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1814 :
Monsieur Crouton, ou l’Aspirant au salon, Pièce grivoise, en un acte mêlée de couplets, Par MM. M..... et Lafortelle ; Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 24 novembre 1814.
Le Dictionnaire des ouvrages anonymes de Barbier, tome III, p. 339, indique que M..... est C.-F.-J.-B. Moreau, et ajoute un troisième auteur, F.-D.-T.-M. Leroy d’Allarde, alias Francis.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome VI, p. 398-400 :
[Le compte rendu commence par l’analyse d’une intrigue qui peut sembler confuse, à grands coups de quiproquos d’une vraisemblance médiocre, et qui ne fait apparaître l’indispensable histoire de cœur qu’en toute fin. Il s'agit de la tentative d'un « barbouilleur de première force » dont le rêve est d'être admis au salon, ce qui se produit par suite d'une erreur d'attribution d'un tableau. Mais la vérité est rétablie, on reconnaît le véritable auteur du tableau qui se montre fort généreux envers le malheureux barbouilleur dont il éponge les dettes et épouse la fille. Le succès de la pièce est attribué à l’abattage de Potier, l'acteur principal. Les couplets ont été appréciés. L’auteur est nommé (mais il n'était pas seul). Mais pas de compliment pour la pièce et pour l’auteur.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
M. Crouton, ou l'Aspirant au Salon,comédie mêlée de couplets, jouée le 24 Novembre.
M. Crouton, barbouilleur de première force, et gueux comme un peintre, est poursuivi par son marchand de vin, son marchand de couleur, son savetier, sa fruitière, et son fripier, qui veulent être payés sur le champ des diverses fournitures qu'ils ont faites, chacun dans leur genre, à l'artiste infortuné.
Crouton obtient pourtant, à force d'instance, un délai d'une heure ; il accuse son étoile, évoque les ombres des grands peintres ; il les voit, il leur parle, et n'est tiré de ce beau délire que par la rencontre de Jules, jeune orphelin, que la misère réduit à être apprenti chez le père Lacolle, colleur de papiers. Jules a reçu quelques leçons de dessin, et, grâces aux dispositions que lui a données la nature, il a composé un petit tableau représentant une maisonnette placée dans un des plus jolis sites de là vallée de Montmorency. Elle appartient à M. de Blainville, riche et généreux protecteur des beaux-arts. Jules voudrait soumettre son essai à M. de Blainville, qui est membre du jury chargé de l'examen des ouvrages destinés à l'exposilion. Mais il est timide, et il désireroît être présenté par une de ces personnes résolues qui ne doutent de rien, et frappent hardiment à toutes les portes. Crouton est précisément l'homme qu'il lui faut. Ce dernier a fait aussi un tableau qui est exactement de la même dimension que celui de Jules; c'est un Bras d'Or , « Si je puis, dit-il, fourrer mon bras au Salon, m'y voilà en pied, »
Par l'effet d'une erreur du portier, qui a reçu les deux tableaux, M. de Blainville croit que le paysage de Jules est l'ouvrage de Crouton; il accable de complimens notre barbouilleur, et l'assure qu'il figurera au Salon. Crouton est dans l'enchantement.
Les créanciers, qui boivent au cabaret voisin, sont témoins de l'accueil que Croûton reçoit de M. de Blainville ; et, bien loin de le poursuivre impitoyablement, ils offrent de lui faire de nouvelles avances. Mais bientôt la méprise se découvre ; Jules est reconnu pour l'auteur du paysage. M. de Blainville y attache un si grand prix, qu'en récompense il lui donne en propriété la maisonnette et le jardin qu'il a retracés dans son tableau.
Les dispositions indulgentes des créanciers de Crouton changent subitement; ils s'emparent de lui, et menacent de lui faire un mauvais parti; mais Jules promet de payer, du prix de son premier tableau, les dettes du pauvre diable, et devient l'époux de sa petite Colette.
Potier a beaucoup contribué au succès de cette pièce , son grotesque enthousiasme et sa risible sensibilité ont beaucoup diverti. Plusieurs couplets ont été redemandés.
L'auteur est M. Lafortelle.
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome XII, décembre 1814, p. 298 :
[L’Esprit des journaux répare un oubli bien fâcheux en effet, et signale une pièce d’une grande finesse, qui vaut surtout par le jeu de l’acteur principal, dont on sait qu’il ne donne pas dans la subtilité.]
24 Novembre. (Annonce oubliée dans le Volume précédent) M. Croûton, ou l'Aspirant au Salon, vaudeville, par M. La Fortelle. Le succès de M. Croûton, Peintre d’Enseignes, est dû surtout au jeu de Potier, qui dans ce rôle a beaucoup diverti les spectateurs, par un grotesque enthousiasme pour les grands maîtres, et une affectation de sensibilité fort comique.
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