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Monsieur Malbroug, ou Mironton, ton, ton, mirontaine

Monsieur Malbroug, ou Mironton, ton, ton, mirontaine, folie en deux actes à spectacles et mêlée de couplets, de Aimé Desprez, Théodore [Maillard] et Jean-Baptiste Dubois, 25 août 1812.

Théâtre de la Gaîté.

Joseph Marie Quérard, La France littéraire, tome 9 [Paris 1838], p. 407, range prudemment cette pièce dans une liste de dix pièces signées par des auteurs réduits au prénom Théodore, et dont il dit qu'elles « peuvent bien être de dix auteurs différents : il nous serait impossible de rien prononce rà ce sujet ». Prudence tout à fait louable.

Almanach des Muses 1813.

Sur la page de titre de la brochure,Paris, Barba, 1812 :

Monsieur Malbroug, ou Mironton, ton, ton, mirontaine, complainte en action, folie en deux actes, à spectacle, et mêlée de couplets ; Par MM. Desprez et Théodore. Représentée pour la première fois, sur le Théâtre de la Gaîté, le 25 Août 1812.

Journal de paris, n° 239, 26 août 1812, p. 4 :

[Le grand général Malbroug n'a pas connu le sort posthume d'Annibal, qui terrorisait les enfants romains des siècles durant. Son sort est plutôt celui de Dagobert et de Lapalisse : comme eux, il est réduit à figurer dans une chanson dont il n'est même pas le héros, puisque les auteurs lui ont substitué un parent. Tous les détails de la chanson sont repris, et en particulier « le petit Page tout de noir habillé » que Mlle Huygens a si bien joué, tout comme les autres acteurs qui « ont fait les bêtes avec tout l'esprit possible ». La pièce s'est achevée par un excellent vaudeville « pétillant de bonne gaieté ». le critique promet un bel avenir à cette production, qu'il compare à un des plus grands succès du temps.]

THÉATRE DE LA GAÎTÉ.

Première représentation de M. Malbroug, ou Mironton ton ton mirontaine, romance en action.

Ce pauvre Malbroug ! il changea par ses victoires la face politique de l'Europe ; il ébranla le trône du monarque qui avait fait trembler tant de peuples, et il mourut imbécile ; et son nom, inscrit au temple de Mémoire, a été le refrain de tous les carrefours, le sujet des plus ignobles caricatures et le sobriquet des animaux domestiques. C’était bien la peine d’être un héros.

Annibal avait inspiré aux romains une si grande terreur que plusieurs siècles après sa mort, sou nom était encore l’épouvantail des enfans. « Si tu n'es pas sage, disaient aux petits romains les mères et les bonnes, Annibal va venir. »

Il s’en faut bien que Malbroug ait jeté parmi les français une épouvante aussi rancunière. Et pour se venger du mal qu’il leur avait fait pendant sa vie, ils se sont contentés de placer son nom dans les fastes du Pont-Neuf à côté de ceux du bon roi Dagobert et du grand Lapalisse. Il y a bien loin sans doute du grand théâtre où Malbroug a joué un rôle si brillant à celui sur lequel on s'attendait à le voir paraître hier soir.

Il a envoyé à sa place un de ses parens portant le même nom. Le pauvre gentleman irlandais est le héros et la victime d’une mystification dont le titre de la pièce me dispense de tracer le tableau. Romance en action, portait l'affiche ; et quel est l'homme assez étranger à la littérature pour ne pas savoir par cœur cette superbe. et nouvelle romance ?

Rien n'est oublié dans la pièce ; les auteurs ont fait surtout valoir le petit Page tout de noir habillé ; le petit page reconnaissant a fait valoir la pièce. Mlle Huygens a joué ce rôle avec la plus espiègle gentillesse. Dumény et Basnage ont fait les bêtes avec tout l'esprit possible.

Enfin les auteurs, pour prouver qu’ils pouvaient écrire autre chose que des extravagances, ont terminé Malbroug par un vaudeville pétillant de bonne gaieté. Esprit national à part, Malbroug a été vivement applaudi. Ses présentateurs sont MM Desprès et Théodore.

Je ne serais pas surpris que cette folie attirât tout Paris. Le terrain est bon pour les productions de cette espèce.... Il me souvient du Pied de Mouton.

A.          

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