Monsieur Vautour ou le Propriétaire sous le scellé, vaudeville en un acte ; de Marc-Antoine Désaugiers, Tournay et Georges Duval, 24 prairial an 13 [13 juin 1805].
Théâtre Montansier.
Almanach des Muses 1806.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez M.me Masson, an 13 – 1805 :
M. Vautour, ou le Propriétaire sous le scellé, vaudeville en un acte ; par MM. Désaugiers, Tournay et Georges Duval. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre Montansier, le 24 prairial an XIII (13 juin 1805).
Courrier des spectacles, n° 3043 du 27 prairial an 13 [16 juin 1805], p. 2 :
[Après avoir souligné que le titre était trompeur, puisque le financier que le critique pensait voir n’est qu’un propriétaire qui veut toucher ses loyers, et éventuellement séduire une jeune locataire, l’article se réduit à résumer une action à la fois convenue et farfelue : le propriétaire se cache dans une armoire en laissant traîner dans la pièce un sac de 1000 écus, le locataire menace de jeter l’armoire par la fenêtre, et le propriétaire est bien obligé de sortir de l’armoire et de se montrer conciliant avec ses locataires. Jugement : une « petite pièce » pleine de gaîté et d’esprit, des couplets bien tournés. Comme souvent au Théâtre Montansier, la pièce doit beaucoup à son interprète, l’inusable Brunet qui caricature fort bien M. Vautour. Et les auteurs sont nommés.]
Théâtre Montansier.
Monsieur Vautour.
Ce titre m’avoit fait croire d’abord qu’il s’agissoit d’un financier, mais il n’est question que d’un propriétaire dur et avare, qui tourmente un jeune peintre pour se faire payer ses loyers. Ce jeune homme logeait au cinquième, avec Victorine sa sœur ; il est. gai, spirituel, aimable, mais malheureusement il paye mal ses créanciers, qui viennent assiéger sa porte tous les jours. M. Vautour est sur-tout celui qui le tourmente le plus activement. La seule chose qui le rend un peu traitable, c’est qu’il est amoureux de Victorine, mais Victorine repousse la serre du Vautour, et le compare même à celui qui dévoroit les flancs de Prométhée :
Avec sa griffe ensanglantée,
Il étoit moins cruel cent fois,
Ce Vautour qui de Prométhée
Déchira les flancs autrefois.
M. Vautour lui répond :
Moi. je vois que dans cet histoire,
Ce Vautour faisoit son métier :
Ce Prométhée, il faut le croire,
N ’avoit pas payé son loyer.
Réduit aux abois, le jeune homme sort de chez lui pour vendre un tableau. En son absence, les huissiers et M. Vautour arrivent, les premiers pour faire une saisie, le second pour compter fleurette à Victorine Au retour de St.-Retni (c’est le nom du peintre) M. Vautour; craignant d’être surpris, se cache dans une armoire, et laisse un sac de mille écus, qu’il vient de recevoir de ses autres locataires. Les huissiers continuent la saisie et apposent les scellés sur l’armoire ; une jeune laitière prête cent écus au Peintre ; il s’en sert pour congédier ses créanciers, et se dispose à déménager. Comme l’armoire est large, et l’escalier étroit, il propose de jetter le meuble par la fenêtre. Vautour effrayé, se découvre, implore la pitié de St.-Remi, et promet un délai de trois mois.
Il y a dans cette petite pièce de l’esprit, beaucoup de gaîté et des couplets tournés avec facilité. Le rôle de Vautour est joué avec un grand succès par Brunet, il est difficile de produire une caricature plus grotesque. Les auteurs sont MM. Désaugiers, Tonrnay et Georges Duval.
L'Esprit des journaux français et étrangers, avril 1808, tome 4 p. 298 :
[Une reprise à l'occasion d'une représentation au bénéfice d'un acteur.]
Parlerai-je de Monsieur Vautour, ou le Propriétaire sous le scellé, vaudeville donné au bénéfice de M. Floricourt ?
Beaucoup de calembourgs, beaucoup de pointes ; voilà le plus grand mérite de cette pièce, l'une de celles qui a fait le plus de fortune au théâtre Montansier, parce que c'est une de celles où Brunet y développe le plus d'originalité et y fait le plus de folies.
M. Floricourt s'est chargé de ce rôle; et y a fait beaucoup rire.
Au reste, ce n'est pas dans ce genre qu'il doit chercher des succès. Nous avons commencé l'année théâtrale en prenant son parti et le défendant contre une prévention bien injuste et bien cruelle. Nous étions sûrs qu'il finirait par être aimé. Il sera plus d'une fois regretté. Nous ignorons où il va , mais nous désirons vivement ne pas perdre l'espoir de le revoir.
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