La Nécessité du divorce

La Nécessité du divorce, comédie en prose, en trois actes, d'Olympe de Gouges, 1790.

Pièce connue par son manuscrit conservé à la BNF, non représentée.

L'excellente introduction de Gisela Thiele-Knobloch au Théâtre politique d'Olympe de Gouges, tome 2 (Indigo & Côté Femmes, 2^e édition, 2019) permet de prendre connaissance des questions que soulève la pièce, avant d'en lire le texte.

La pièce est connue par le manuscrit de la BNF qui ne comporte pas de nom d'auteur : le catalogue de la BNF l'attribue à Augustin Prévost (1753-1830), mais c'est une confusion avec le livre publié par lui en 1801, l'Utilité du divorce, qui est sans rapport avec la pièce du manuscrit. Son attribution à Olympe de Gouges est désormais indiscutable, même si Olympe de Gouges dans Sera-t-il roi ? parle d'une pièce en cinq actes, alors qu'elle en a trois seulement.

La pièce montre deux femmes qui, sans être vraiment victimes, souffrent d'être trompées par leur mari et amant qui décide de tout pour elles. Dans la droite ligne du théâtre du temps, le mari vagabond sentimental se retrouve enfermé dans un placard d'où il entend les propos des femmes, son épouse et sa maîtresse. Olympe de Gouges leur fait tenir des propos politiques, mais aussi féministes : loin de se disputer, les deux femmes conviennent de l'intérêt qu'il y aurait à instaurer le divorce, moyen en fait d'encourager le mariage.

Philippe Corno, « Hommes et femmes face au divorce dans le théâtre révolutionnaire : une redéfinition de la différenciation sexuelle ? L'exemple de La Nécessité du divorce d'Olympe de Gouges », dans le Genre face aux mutations, dirigé par Luc Capdevila, Sophie Cassagnes, Martine Cocaud, et d'autres (Presses universitaires de Rennes, 2003) voit dans la pièce d'Olympe de Gouges l'affirmation de la nécessité de la loi sur le divorce, pour assurer une plus grande harmonie au sein des couples et une autre distribution des pouvoirs dans le couple. Mais il montre aussi qu'elle montre « la prégnance d'une morale familiale patriarcale » montrant les limites de cette révolution des lois.