Ne jugez pas sur l'apparence, ou C'est à quoi l'on ne s'attend pas

Ne jugez pas sur l'apparence, ou C'est à quoi l'on ne s'attend pas, vaudeville avec ballets, de madame Belfort, 21 floréal an 8 [11 mai 1800].

Théâtre de l'Ambigu Comique

Almanach des Muses 1801

La pièce, un « vaudeville en un acte, avec un divertissement à la fin », est de Mme Belfort (l'épouse de Belfort, régisseur et directeur de théâtres). Elle a été publiée en 1800 (« Se trouve au Théâtre, boulevard du Temple »), et en 1804 à Paris chez Fages.

Dans l'édition de 1800, elle comporte une épigraphe :

Mon cœur, pour sauver la nature,
N'a consulté que la Nature.

Léonore, Scène xv.

La pièce y est précédée d'une préface, pleine de modestie, qui tourne à la revue des différents acteurs. On y perçoit le caractère très familial du théâtre de ce temps :

PRÉFACE.

Auteur de plusieurs Ouvrages qui ont eu quelques succès, Je me rendois cependant trop de justice pour leur accorder l'honneur de l'Impression. Mais l'acueil flateur et soutenu de cette Pièce-ci, m'a déterminée à la faire imprimer : j'y trouve d'autant plus de plaisir, que cela me procure l'occasion de rendre justice à des Artistes auxquels je dois la plus grande partie des applaudissemens que le Public a daigné accorder à cette foible production.

Le Citoyen Corsse, Directeur de l'Ambigu-Comique, a rendu le Père Jérôme avec une vérité et une gaité, dont j'ai moi-même été étonnée. Son Epouse a fait un rôle agréable, du petit rôle de Madame Argante. Le citoyen Rafile a joint, à sa jolie voix, la naïveté et la bonhommie qu'exigeoit mon rôle de Lubin. Le citoyen Dumont fait voir, dans le rôle d'Outremer, un véritable Marin, brusque, mais sensible et honnête. Mademoiselle Quémain, unissant la décence, la sensibilité et les graces, à son joli physique, ne pouvoit manquer de plaire : et Mademoiselle Bourgeois a rempli parfaitement le rôle de Madame Précour.

Les rôles secondaires de la Pièce , tels que Rosette et la Fleur, Mademoiselle Bolzet et le citoyen Boicheresse, en ont tiré tout le parti dont ces rôles étoient susceptibles.

Quant à l'Acteur qui a joué d'Orval, ce n'est point à moi d'en faire l'éloge, puisqu'il est mon fils. Je ne puis que remercier le Public de la manière dont il l'a acueilli.

J'ajouterai, de plus, qu'il est agréable pour un Auteur de remettre un Ouvrage entre les mains d'un Entrepreneur de Spectacle, tel que le citoyen Corsse, Les soins qu'il se donne pour le faire monter, afin qu'il n'y manque pas le moindre accessoir, la manière dont il fait répéter, etc, feroit réussir la Pièce la plus médiocre.

Courrier des spectacles, n° 1165 du 23 floréal an 8 [13 mai 1800], p. 2 :

[Compte rendu rapide d’une pièce qualifiée de « bluette ». L’intrigue est très émouvante, pour ne pas dire larmoyante, à la gloire d’une femme qui risque de ne pas se marier parce qu’elle a eu un geste généreux. Mais son futur mari comprend à temps qui elle est vraiment. La pièce est seulement créditée de « quelques couplets agréablement tournés », et son auteur a été nommée (mais le mari de l’auteur est un homme de théâtre).]

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

Eléonore fait élever secrètement à la campagne un orphelin qu’elle a recueilli. Elle est sur le point d’épouser Dorval, lorsque celui-ci est instruit du secret d’Eléonore par une veuve qui est éprise de lui. Irrité, il veut rompre l’hymen presque conclu, lorsque l’arrivée des paysans qui viennent célébrer la nôce et qui amènent l’enfant, oblige Eléonore de dévoiler sa conduite. Dorval, admirant sa bonté, revient de son erreur et conclut son hymen.

Cette bluette, sous le titre de : Ne condamnez pas sans entendre, offre quelques couplets agréablement tournés. Elle est de Madame Belfort.

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