Ninon de Lenclos (Vigée)

Ninon de Lenclos, comédie en un acte, en vers libres, suivie de poésies fugitives, de L. J. B. E. Vigée, publiée en l’an 5 [1797], non représentée.

Comédie non représentée.

Almanach des Muses 1798.

De jolies scènes ; de jolis détails ; style élégant et facile. Mais le dénouement n'est rien moins que dramatique ; il consiste dans la fameuse exclamation de Ninon : Ah ! le bon billet qu'a la Châtre ! L'auteur est obligé de la dénaturer. Ce n'est plus un mot souverainement plaisant ; c'est l'expression de la plus profonde sensibilité : c'est un vrai contre-sens.

A la suite de cette petite comédie, des pieces fugitives fort agréables : plusieurs ont été insérées dans ce volume et dans les précédens.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Everat, 1797, An cinquième de la République :

Ninon de Lenclos, comédie en un acte, en vers, suivie de poésies fugitives ; Par L. J. B. E. Vigée.

Le texte de la pièce est précédé de divers textes :

un avant propos justifiant la publication d'une pièce non représentée :

AVANT-PROPOS.

Je destinais au théâtre la petite Comédie qu'on va lire. Je l'ai offerte aux Comédiens Français, ils en ont craint la représentation. Ninon, paraissant sur la scène telle que l'histoire nous l'a peinte, rebelle à l'hymen, peu fidèle à l'amour, pouvait, disaient-ils, blesser des yeux délicats. Je n'ai point insisté, je n'ai pas même songé à me prévaloir de quelques exemples anciens et récens. Ma pièce est restée long-tems dans mon porte-feuille ; je me décide à la donner au public. M^lle. Contat ne jouera point le rôle de Ninon ; Molé et Fleury ne joueront point ceux de Gourville et de Sévigné ; l'ouvrage perdra donc infiniment ; et si la représentation pouvait avoir quelque danger, la lecture n'en aura sans doute aucun.

J'ai cru devoir joindre à cette Comédie des poésies fugitives dont plusieurs ont déjà paru dans différens journaux ou Almanachs des Muses. J'ai voulu être sévère, peut-être trouvera-t-on que je ne l'ai pas été assez. Quelque [soit] soit, au reste, le jugement qu'on portera de ces productions très-légères, j'y souscris d'avance. Si la critique est juste, je profiterai de ses conseils; si elle ne l'est pas, mes vers auront répondu pour moi.

une dédicace à une dame non nommée

MADAME M....

NINON eut de l'esprit, des graces, des talens,
        Ces dons forment votre partage.
        On sait qu'elle eut beaucoup d'amans,
Quel mortel ne voudrait vous offrir son hommage !
Elle échappa toujours aux nœuds du mariage,
Vous, d'un heureux hymen vous sentez tout le prix.
Ninon ignorait l'art de fixer un volage,
        Et c'est de vous qu'elle l'aurait appris.