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L'Olympe, Vienne, Paris et Rome

L'Olympe, Vienne, Paris et Rome, ouvrage en vers, à l'occasion de la naissance du roi de Rome, à-propos en 5 scènes épisodiques, en vers, de M. de Rougemont, 29 mars 1811.

Théâtre de l'Impératrice.

Titre :

L'Olympe, Vienne, Paris et Rome, ouvrage en vers, à l'occasion de la naissance du roi de Rome

Genre

à-propos, scènes épisodiques

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

29 mars 1811

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice

Auteur(s) des paroles :

Rougemont

Almanach des Muses 1812.

Ouvrage fait à la hâte, et que le public a reçu sans trop y prendre garde.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Adrien Garnier, Mars 1811 :

L'Olympe, Vienne, Paris et Rome ; ouvrage en vers, à l'occasion de la naissance du roi de Rome. Par M. B. de Rougemont, auteur du Mariage de Charlemagne. Représenté sur le Théâtre de S. M. l'Impératrice, le 26 Mars 1811.

La première a eu lieu en fait le 29 mars (le programme des spectacles du Journal de Paris, le 26 mars, ne signale pas cette pièce au programme du Théâtre de l’Impératrice, et c’est seulement le 29 mars qu’il annonce la première de la pièce). Dans certaines annonces du Journal de Paris, la pièce a un sous-titre : l'Enfant de Mars...

Journal de Paris, n° 89 du Samedi 30 Mars 1811 p. 635-636 :

[Le Journal de Paris est plus rapide que le Journal de l’Empire pour parler de la pièce à la gloire du Roi de Rome, et surtout de ses illustres parents. Mais il donne un titre différent de celui que donne le Journal de l’Empire (et celui de la brochure).]

Odéon. – Théâtre de l'Impératrice.

Mars, Minerve, Paris, Rome et l'Olympe.

Cette pièce a complétement réussi. Au mérite d'être écrite en vers, et en vers assez harmonieux, elle joint celui de renfermer des allusions que le public applaudit avec transport.

L'ouvrage se divise en quatre épisodes ; une scène entre Mars et Minerve compose le premier ; il a généralement fait plaisir. Le second se passe à Vienne, dans l'intérieur d'une maison particulière ; celui-là se rattache moins au fonds du sujet ; il a paru froid, et nous ne doutons pas que l'auteur n'en fasse entièrement le sacrifice à une seconde représentation. Heureusement le troisième est très gai ; il a ranimé l'intérêt ; c'est un tableau fidèle de la joie qui éclata dans tout Paris, au moment où le canon nous annonça la naissance du Roi de Rome. L'auteur y a fort adroitement mis en action une anecdote rapportée dans le Journal de Paris. Deux femmes du peuple se querellent au milieu de la rue, et sont prêtes à en venir aux mains ; le canon se fait entendre, les deux combattantes s'arrêtent aussitôt pour compter les coups ; au vingt-deuxième, elles s'embrassent avec transports, et ne songent plus qu'à crier : Vive l'Empereur ! Cette petite scène aussi piquante que naturelle, a produit le plus grand effet.

Au quatrième changement de décoration, le théâtre représente l'intérieur d'une maison romaine ; deux artistes, l'un poëte, l'autre peintre, invoquent les Muses pour célébrer dignement le jeune Prince qui promet de rendre à Rome son antique splendeur. Cette scène vide d'action, n'a dû son succès qu'aux sentimens exprimés par ces deux personnages et partagés par toute l'assemblée ; enfin le théâtre change une cinquième fois, et représente l'auguste Enfant placé sur un trône entre Mars et Minerve. Ce spectacle a été vivement applaudi, on a demandé l'auteur à grands cris, et un acteur est venu nommer M. De Rougemont, (auteur du Mariage de Charlemagne). Chazelle a joué d'une manière fort plaisante le rôle du sonneur de Notre-Dame.

Journal de l’Empire, 4 avril 1811, p. 2 :

[Curieux compte rendu que celui-ci : assez court, il commence par la mise en cause de la dispersion des scènes, de l’Olympe aux trois capitales, « dans les genres même les plus libres, il doit être défendu de faire voir tant de pays aux spectateurs, dans l’espace de deux heures ». Puis il passe à autre chose, des concerts dont le critique se reproche d’avoir retardé le compte rendu, et il ne dit pas grand chose, sinon qu’il compte bien en reparler.]

THEATRE DE L'IMPERATRICE.

L’Olympe, Vienne, Rome, Paris.

L'auteur, comme on voit, s'est mis fort au large ; et les dimensions du sujet sont immenses, quoique celles de la pièce soient très-bornées. L'Olympe ne sert que d'exposition ; c'est par-là qu'on arrive aux trois fameuses capitales, dans chacune desquelles l’auteur a placé des scènes relatives au grand événement du jour : quelques-unes sont heureuses ; mais je crois que, dans les genres même les plus libres, il doit être défendu de faire voir tant de pays aux spectateurs, dans l’espace de deux heures. C'est un trop grand effort de sorcellerie, de nous transporter en si peu de temps du ciel sur la terre, de Vienne à Paris, de Paris a Rome : le diable boiteux lui-même ne feroit pas faire si rapidement tant de chemin à son protégé.

J’ai à ce théâtre un arriéré de deux grands concerts qui me tourmente : le dernier, entr'autres, a offert une vraie curiosité dans le début du signor Tachinardi, tenore tel que je n'en [ai] point encore entendu. Il ne ressemble pas à l’époux d'Eurydice pour la taille et pour la figure ; mais pour le chant et pour le talent, c’est un Orphée. Comme lui, il n'eût pas été mis en pièces par les femmes de la Thrace ; mais, comme lui, il eût entraîné les forêts et attendri les rochers. Je me débarrasserai de cet arriéré qui me gêne, aussitôt que les circonstances me le permettront.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences ; des lettres et des arts, année 1811, tome II p. 395 :

[Une suite de scènes faisant parcourir quatre lieux symboliques, et dont le compte rendu ne dit pas grand chose, sinon que l’une contient de beaux vers et qu’une autre est « d’une vive et franche gaieté ». La naissance du Roi de Rome semble ne paraître que dans la quatrième scène.]

L'Olympe, Vienne, Paris et Rome, scènes épisodiques, en vers , jouées le 29 mars.

Ces scènes sont une espèce de Panorama. La première action se passe dans l'Olympe ; Mars et l'Amour en sont les personnages. De l'Olympe on descend à Vienne, où l'on voit deux jeunes Allemandes et un Officier français, l'amant de l'une d'elles. De Vienne, on se trouve à Paris, sur la place de Notre-Dame ; et l'on fait connoissance avec le carillonneur Bourdon, sa femme et sa voisine. De Paris, on se transporte à Rome, et l'on y rencontre un peintre et un poète. Mars reparoît et promet les plus heureuses destinées au jeune Roi, dont le berceau est entouré par les Dieux et par une foule de peuple.

La scène de l'Olympe est remplie de très-beaux vers ; et celle de Paris, d'une vive et franche gaieté.

L'auteur est M. de Rougemont.

L'Esprit des journaux français et étrangers, année 1811, tome V, mai 1811, p. 280-282 :

[La dernière, mais pas la plus mal reçue des pièces chantant la joie de la naissance du Roi de Rome. Ce genre de pièces est dispensée de suivre les règles de la poétique d'Aristote, et l’auteur a le droit de nous faire parcourir si vite tant de chemin pour nous montrer « des scènes épisodiques, tantôt nobles, tantôt gracieuses ou plaisantes », montrant aussi bien des dieux que « les dernières classes de la société » penchés sur la destinée du royal bébé. Style très varié, changeant selon ceux qui parlent, des vers heureux, des peintures brillantes, des allusions ingénieuses, une belle décoration à la fin. Le public a beaucoup apprécié. Le ton du compte rendu est plein lui aussi d’enthousiasme.]

L'Olympe, Vienne, Paris et Rome, scènes épisodiques en vers.

Il est toujours temps de parler de bonheur et d'espérance : c'est un sujet privilégié, qui n'a jamais éprouvé l'influence de la satiété et de l'ennui ; sur ce point tous les hommes, et les Français sur-tout, ne manquent point de bienveillance ; et le poëte qui sait trouver le chemin du cœur arrive toujours assez tôt, et ne doit pas craindre de se présenter dans la carrière où plus d'un rival l'a déjà précédé : aussi pour être arrivé le dernier, l'auteur des scènes épisodiques données à l'Odéon, n'en a pas reçu un accueil moins favorable. On l'a écouté avec un intérêt proportionné à la grandeur de l'événement qu'il avait mis tous ses soins à célébrer ; et le public lui a témoigné plus d'une fois que si les Muses offrent à ceux qui les cultivent mille manières d'exprimer leurs sentimens, le langage du plaisir et de l'enthousiasme, pour être toujours de même, n'en est pas moins vif.

On n'a pas le droit d'exiger, dans un ouvrage de ce genre, une observation sévère des règles de l'art. Le poète, en traitant le sujet qui l'inspire, a toute liberté de choisir la forme qui lui convient le mieux ; il n'a pas l'intention de donner une froide production dramatique, et pourvu qu'il plaise et qu'il intéresse, n'importe par quel moyen, on le relève volontiers de son serment de fidélité aux règles de la poétique et aux préceptes d'Aristote. Loin donc de savoir mauvais gré à M. de Rougemont de nous avoir fait faire tant de chemin en si peu de temps, il faut le remercier du voyage brillant dans lequel il nous a servi de guide. Le ciel n'est pas moins que la terre la patrie des héros et des demi-dieux, et dans un pareil cas, ce n'est pas violer l'unité de lieu que de nous transporter tour-à-tour sur l'Olympe , dans Vienne, dans Paris , dans Rome. Des scènes épisodiques, tantôt nobles, tantôt gracieuses ou plaisantes. attendent le spectateur sur la route : Ici Mars et l'Amour se réunissent pour présager les grandes destinées du rejetton d'un héros ; plus loin la Jeunesse, les Grâces et la Gloire présentant une foule d'allusions ingénieuses et piquantes ; et l'auteur a su même choisir jusque dans les dernières classes de la société, des personnages dont la franchise et la naïveté donnent à l'éloge une tournure qui, pour être moins noble, n'en est pas pour cela moins flatteuse. Le style offre une égale variété : tour-à-tour pompeux, gracieux et facile, on voit que l'auteur sait prendre tous les tons avec la même adresse. Son ouvrage est rempli de vers heureux, de peintures brillantes, d'allusions ingénieuses. On a tout apprécié, tout applaudi avec transport ; et la fraîcheur et la richesse de la décoration de la dernière scène ont encore ajouté à l'enthousiasme des spectateurs qui s'est manifesté par les témoignages les plus flatteurs et les moins équivoques.

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