L'Orage, ou Quel guignon !, pantomime de Cuvelier, musique de Julien Navoigille, 16 mai 1793, transformé en opéra-vaudevilles par Bizet ou Velier, 5 juillet 1793.
Théâtre du Marais.
[La pièce est parfois attribuée à Bizet ou à Velier.
Pour Bizet, c'est le cas de l'Almanach historique et chronologique de tous les spectacles de 1800.
Pour Velier, c'est le cas d'Emmet Kennedy, Marie Netter, James P. McGregor, Mark Olsen, Theatre, Opera, and Audiences in Revolutionary Paris: Analysis and Repertory et de la base César.
Louis-Henry Lecomte complique le problème de l'attribution, en distinguant la pantomime, de Cuvelier, jouée le 16 mai, et l'opéra-vaudeville, adapté à partir de la pantomime par un certain Bizot, et joué à partir du 23 juillet.]
Louis-Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : le Théâtre de la Cité, 1792-1807 [1910], p. 33
16 mai ; L'Orage, on Quel guignon ! pantomime en 1 acte, par J.-G.-A. Cuvelier.
Tiré en partie du roman de Faublas, cet ouvrage fit plaisir sans trouver d'éditeur.
Louis-Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : le Théâtre de la Cité, 1792-1807 [1910], p. 39 :
23 juillet : L'Orage, ou Quel guignon ! opéra-vaudeville en 1 acte, par Bizot, musique de Navoigille jeune.
Version modifiée de la pantomine de Cuvelier jouée le 16 mai précédent. — Non imprimée.]
L'Esprit des journaux françois et étrangers, vingt-deuxième année, tome 6 (juin 1793), p. 324-325 :
[« Ce théâtre », c'est le Théâtre du Marais.]
La pantomime de M. Cuvellier, qu'on joue à ce théatre sous le titre de l'Orage, ou Quel guignon, offre une épisode assez comique du roman de Faublas : elle est mise avec soin : les décorations y sont très-soignées, & la pantomime de Mlles. Simonnette, Flore, & de MM. Vallienne & Lafitte y est très-piquante.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 4 (avril 1794), p. 269-270 :
[Nouvel article sur l’Orage, avec proposition d’un nouveau genre (la pantomime est devenue un opéra-vaudeville) et d’un nouveau nom d’auteur... Le nouveau compte rendu nous informe sur l’intrigue, mais c’est pour en dénoncer l’immoralité, trois scènes apparaissant scandaleuses : « Et c'est ainsi qu'on oublie qu'il ne faut présenter le vice au théatre, que pour le faire abhorrer. » L’auteur, qui n’est pas nommé, a droit toutefois à un peu d’indulgence : sa pièce est le fruit d’une erreur, d’un choix malheureux, qui lui a été imposé par les circonstances (sa jeunessse étant présentée comme une sorte d'excuse, en attendant ses prochaines pièces). La musique (dont le compositeur n’est pas nommé non plus) n’est évoquée qu’à travers la mention de « quelques jolis couplets », dont celui qui a été répété, et que le chanteur Lafitte a si bien chanté.]
L’Orage , ou Ah ! quel guignon ! opéra-vaudevilles en un acte; par M. Bizet.
Un homme riche est dans sa terre avec une femme qu'il aime depuis deux ans. Cette femme devient amoureuse d'un soi-disant abbé. Le mari ou l'amant, car on ne sait lequel des deux il est, surprend le galant caché dans un pavillon ; & la dame se tire de ce pas, en mettant l'abbé sur le compte de sa femme-de-chambre, qui y consent. Nous passons sous silence des baisers que l'abbé est sur le point d'obtenir de sa belle, & que des survenans arrêtent en chemin. Ah ! quel guignon ! Une autre scene où ce fat en petit colet est sur le point d'entraîner dans un cabinet la femme-de-chambre, qui n'oppose presque point de résistance. Enfin , une troisieme scene où le riche amant presse vivement à son tour la même femme-de chambre. Quelle école ! quelles mœurs ! Et c'est ainsi qu'on oublie qu'il ne faut présenter le vice au théatre, que pour le faire abhorrer.
Au reste, c'est le premier ouvrage d'un jeune homme, & à ce titre, on pourra lui pardonner le tableau immoral qu'il a osé risquer, s'il prouve par de nouvelles pieces, qu'il doit moins celle-ci à l'égarement de son cœur, qu'à celui de son esprit. Nous aimons à croire que l'occasion, la facilité peut-être, le succès encore des destins qu'il a coloriés, l'ont seuls déterminé, & qu'un pareil sujet n'auroit jamais été de son choix.
Cet opéra offre quelques jolis couplets. Le public a fait répéter celui de la fin. Il est dans la bouche d'un valet ivre. M. Lafitte, qui l'a chanté, annonce du talent pour la grande livrée. Voici ce couplet :
Air du vaudeville d’Arlequin afficheur.
Messieurs, voulez-vous, tous les jours,
Que je boive au moins ma bouteille ?
Je n'ai que par votre secours,
De ce charmant jus de la treille :
Pour que je boive à tout moment,
Vous qui savez si bien, je gage,
Faire la pluie & le beau tems,
Prononcez sur l’Orage.
Dans la base César, la pièce, une pantomime attribuée à Velier, a été jouée 20 fois au Palais des Variétés, du 16 mai au 2 octobre 1793. Si Louis-Henry Lecomte a raison, il faut répartir les représentations entre les deux versions de la pièce : 7 avant le 23 juillet (la pantomime, rendue à Cuvelier), 13 à partir du 23 juillet, jusqu'au 2 octobre 1793 (l'opéra-vaudeville). Mais c'est peut-être une coupure trop nette... La Gazette nationale ou le Moniteur universel de juillet à septembre 1793 ne donne pas de précision sur ce point.
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