Les Oiseaux d'Idalie

Les Oiseaux d'Idalie, folie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, d'Hector Chaussier et Bizet, 7 fructidor an 6 [24 août 1798].

Théâtre de Louvois

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez le libraire au Théâtre du Vaudeville, an 6 :

Les Oiseaux d'Idalie, folie en un acte et en prose, mêlée de vaudeville. Par Hector Chaussier et Bizet. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de Louvois, le 4 Fructidor an 6. Avec les Airs noté.

Les Jardins d'Idalie sont un lieu de plaisir dans le Paris de l'époque révolutionnaire, dans lequel on donne toute sorte de spectacles, telle cette Chute de Phaéton, dont rend compte la Gazette nationale :

La Gazette nationale ou le Moniteur universel n° 284 du 14 messidor an 6 [2 juillet 1798] rend compte en ces termes du spectacle donné dans les Jardins d'Idalie :

On porte à 15000 le nombre de personnes qui sont entrées décadi dernier au jardin d'Idalie, pour voir la chûte du Phaéton, qui, aussi malheureusement pour les entrepreneurs que pour les spectateurs, n'a pas eu tout le succès désirable.

La Gazette nationale ou le Moniteur universel n° 285 du 15 messidor an 6 [3 juillet 1798] annonce ainsi la seconde représentation de la Chûte de Phaëton :

Jardin d'Idalie, aux Champs-Elysées. Auj. 15 messidor, la 2^e représent, de Phaëton, fils du Soleil, foudroyé par Jupiter, pantom. Aérienne ; le char et les chevaux seront représentés en artifice et précipités dans un gouffre de feu ; précédée et enrichie de grands coups de feu, et ornée de décorations neuves et analogues au sujet.

On prendra de grandes précautions pour garantir les conduits d'artifice, et éviter toute communication qui pourrait détruire ou altérer la beauté du feu.

L'illumination sera doublée sur tous les points du jardin, et les autres divertissemens seront considérablement augmentés.

A neuf heures précises, plusieurs artistes d'un mérite distingué exécuteront un concert d'harmonie, qui sera terminé par l'ouverture du jeune Henri. — Le feu sera tiré à dix heures.

Le prix d'entrée est de 3 francs.

Courrier des spectacles, n° 551 du 9 fructidor an 6 [26 août 1798], p. 2 :

[Du spectacle donné dans les Jardins d'Idalie, les auteurs ont fait une pièce dont le sujet est vite expliqué : une rivalité matrimoniale sert de cadre à un concours de cerfs-volants dont le résultat sert à choisir le mari de la jeune Louise, qui épouse finalement celui que son père souhaitait lui donner conne époux. Succès limité... L'auteur n'a pas été nommé (et nous savons maintenant qu'ils étaient deux.].

Théâtre Louvois,

L'on sait le peu de succès qu’ont eu les Oiseaux mécaniques, dont l’expérience eut lieu au jardin d’Idalie, le 22 thermidor dernier. C’est ce qui a donné lieu à la bluette, intitulée les Oiseaux d'Idalie, donnée avant-hier sur ce théâtre.

Admirant ne veut plus donner sa fille Louise à Victor, parce que ce dernier a tourné en ridicule l’expérience des Oiseaux mécaniques, et il a désigné pour son gendre Subtil, jeune homme fat et présomptueux. Celui-ci croit pouvoir réussir plus sûrement que le Mécanicien sifflé à Idalie, en se servant des mêmes moyens. Victor qui pressent le projet, va lui-même en exécuter un semblable, et au moment où Subtil veut enlever son cerf-volant, sa maladresse le fait échouer. Il s’excuse sur le vent contraire ; tout-à-coup un autre cerf-volant paroît au milieu des airs ; Admirant blâme son gendre futur ; mais ce qui achève de l’indisposer contre Subtil, c’est le vol d’une colombe qui laisse du haut des airs tomber un billet aux pieds de Louise. Ravi du succès de l’expérience, il brûle d’en connoître l’auteur. Victor se présente et vient recevoir la main de son amante.

Cette petite pièce, comme on le peut voir, est très-peu de chose par elle-même. On y remarque à peine deux couplets saillans et satyriques. L’auteur a été foiblement demandé et n’a point été nommé.

La base César attribue la pièce à Bizet et Hector Chaussier. Elle annonce que sa première a eu lieu le 21 août 1798 [4 fructidor an 6], mais cite trois représentations les 24, 25 et 26 août 1798 [7, 8, 9 fructidor an 6].