Le Panorama, vaudeville à tiroir,en un acte, d'Armand Gouffé et Georges Duval, 5 vendémiaire an 8 [27 septembre 1799].
Théâtre des Troubadours
Almanach des Muses 1801
Bellevue, inventeur et propriétaire du Panorama (tableau de forme circulaire, offrant la vue en perspective de la ville de Paris ou de telle autre), doit épouser la maîtresse d'un jeune homme appelé Dercourt, si les cinq premiers amateurs qui auront vu le Panorame en rendent un compte favorable ; et, dans le cas contraire, Dercourt aura la main de sa maîtresse. L'amant prend cinq déguisemens différens ; et, sous chacun d'eux, fait la critique du Panorama. Son stratagème lui a réussi, et Bellevue est éconduit.
Bluette qui a dû son succès à quelques couplets gais et malins.
Courrier des spectacles, n° 949 du 6 vendémiaire an 8 [28 septembre 1799], p. 3 :
[Une petite « pièce à tiroir » dont les couplets ne sont pas tous très saillants, et d’une gaîté soutenue. C’est pourtant ce qu’il faudrait pour garder éveillés les spectateurs. L’intrigue est celle de bien des pièces : un personnage qui adopte divers déguisements pour tromper le père de celle qu’il aime, et qui arrive à ses fins : à la fin, il épouse. Les auteurs ont été demandés. Et l’article fourni une xempel de couplet parmi ceux qui ont été redemandés.
Théâtre des Troubadours.
Les premières scènes de la bluette donnée hier pour la première fois à ce théâtre sous le titre du Panorama avoient fait espérer un grand succès pour l’ouvrage entier, mais 1a gaîté des couplets ne s’est pas toujours soutenue. Une pièce à tiroir a besoin sans cesse de traits saillans, pour réveiller un spectateur qui, dans ces sortes de productions, ne cherche que l’esprit et l’originalité.
Le citoyen Bellevue, inventeur et propriétaire du Panorama, est sur le point d’épouser une jeune demoiselle, amante de Dercourt, et dont dont le père n’a promis la main qu’à condition que sur les amateurs qui viendront voir le Panorama, les cinq premiers lui rendront un témoignage favorable, autrement il sera forcé de donner sa fille à Dercourt. Celui-ci qui est instruit de ces dispositions, paroît successivement dans les cinq rôles, et critique sévèrement tous les défauts qu’il a cru remarquer dans le panorama. Cinq amateurs sont censés avoir prononcé. Le père donne la main de sa fille à Dercourt, qui avoue le stratagème dont il s’est servi.
Les auteurs ont été demandés : ce sont les citoyens Armant-Gouffé et Georges Duval.
Parmi plusieurs traits malins lancés contre les lieux les plus fréquentés de Paris, on a beaucoup applaudi et redemandé ceux-ci :
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A Paphos trouve-t-on Vénus,
Et les Amours dans Idalie ?
Quand fait-il frais chez Frascati ?
Voit-on des Muses au Musée,
Des Romaines à Tivoli,
Et des heureux à l’Elysée ?
G.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, Ve année, tome troisième (an VII – 1799), p. 554-555 :
Bellevue, inventeur et propriétaire du Panorama, doit épouser l'amante de Dercourt ; mais M. Lenoir, père de la jeune demoiselle, veut, avant de signer le contrat, savoir l'opinion du public sur le Panorama, et il ne lui promet la main de sa fille, que sous la condition que les cinq premiers amateurs qui viendront voir son ouvrage, en parleront d’une manière favorable ; autrement, Dercourt sera son gendre. Celui-ci, qui est instruit de cette condition, paroît successivement sous cinq déguisemens, et relève, avec beaucoup de sévérité, les défauts qu'il croit remarquer dans le Panorama. Le père, qui croit avoir entendu les jugemens de cinq amateurs, donne la main de sa fille à Dercourt, qui lui avoue la ruse qui a été employée, et rassure Bellevue sur le succès de son entreprise, en rendant hommage aux talens du peintre.
Dans ce vaudeville, joué la première fois le 5 vendémiaire, on a applaudi plusieurs allusions malignes aux lieux les plus fréquentés de Paris. Les auteurs ont été demandés ; ce sont les CC. Armand-Gouffé et Georges Duval.
D’après la base César, le Panorama, œuvre du seul Armand Gouffé, a été joué 8 fois au Théâtre des Troubadours, du 27 septembre au 15 octobre 1799.
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