Le Quatorze de juillet 1789

Le Quatorze de juillet 1789, fait historique en un acte et en vers, de Fabre d'Olivet,, juillet 1790.

Théâtre des Associés.

La représentation annoncée par la brochure n'a pas eu lieu.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Laurens junior :

Le Quatorze de juillet 1789. Fait historique en un acte et en vers. Représenté à Paris au Théâtre des Associés, en Juillet 1790. Par M. Fabre d'Olivet.

» Heureux qui, de ce temps fécond en changemens,
» Peut peser à loisir les grands événemens .
» Il ne vivroit qu'un jour, que ce jour sans nuage
» vaudrait un siècle entier perdu dans l'esclavage.

14 Juillet; Scène quatrième.

Le texte de la pièce est précédé d'une dédicace :

A LA NATION.

O vous qui la représentez ! daignez accepter ce premier gage de l'amour d'un de ses enfans.

PRÉFACE DE L'ÉDITEUR.

Mes Concitoyens,,

Cet ouvrage de mon ami, destiné à retracer des événemens chers à tous les Français, présenté au théâtre de la nation, il y a six mois, en fut accueilli, sans en être accepté. Les raisons du refus me parurent plus que frivoles : l'ouvrage, dit-on, présente des faits trop récents pour être d'aucun intérêt à la scène..... je le livre à votre opinion. Si ce n'est point sur un théâtre vain de son titre, c'est sur un théâtre patriote, & ce titre les vaut tous. Mon ami ne me saura pas mauvais gré de la démarche que je fais sans son aveu, si le patriotisme, qui lui dicta ce poëme, le rend agréable à ses concitoyens.

PERSONNAGES.

ACTEURS.

M. SAINT-PREUX, vieux militaire infirme,

M. Julien.

Mme. SAINT-PREUX, son épouse.

Mme. Bruyet.

SAINT-PREUX,
LE JEUNE SAINT-PREUX,

leurs fils.

M. Pizare.
M. Meruy.

JUSTINE,
FANNY,

leurs filles.

Mlle. Chassinet.
Mlle. Pompée.

UN GRENADIER aux gardes françaises.

M. Pompée.


La scène se passe à Paris, dans une maison voisine de la bastille, le 14 juillet 1789, de six à neuf heures du soir.

L'approbation pour la représentation a été donnée le 14 juin 1790. Mais il n'y a pas eu de représentation.

On trouve à la Bibliothèque Nationale deux versions manuscrites de la pièce, postérieures à la version imprimée, présentées comme comportant « des changements analogues aux circonstances ». Dans ses souvenirs, Fabre d'Olivet essaie de faire porter la responsabilité de la publication de sa pièce à un de ses amis, Sigault. Mais les modifications semblent bien de sa main, et elles vont dans le sens d'une radicalisation révolutionnaire :

  • dans la version imprimée, la pièce reflète le point de vue populaire qui considère que le roi n'est pas coupable, qu'il est influencé par un entourage toxique ;

  • dans la première version manuscrite, le nom du roi a disparu, mais il reste des allusions à la royauté ;

  • dans la deuxième version manuscrite, il n'y a plus aucune allusion à la royauté.

Léon Cellier, Fabre d'Olivet : contribution à l'étude des aspects religieux du romantisme, 1953, p. 40-41, plusieurs exemples de cet infléchissement :

  • le toast porté par un grenadier à la santé du roi (version imprimée) devient un toast aux Législateurs (premier manuscrit), puis à la nation (deuxième manuscrit) ;

  • la libération d'un vieillard enfermé depuis trente ans dans un cachot de la Bastille évoque la consolation que le nom du roi constituait pour lui dans sa misère (version imprimée) ; dans le premier manuscrit, le vieillard évoque toujours la figure consolante du roi, mais le jeune Saint-Preux dément cette illusion (« car il ne savait pas / Quels seraient de nos rois les tristes attentats ») ; et le deuxième manuscrits ne par le plus de la figure royale : le vieillard se console à l'idée que ceux qui le libèrent sont des amis.

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