La Théâtromanie

La Théâtromanie, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Joseph Marty, 19 février 1806.

Théâtre des Élèves.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Allut, 1806 :

La Théâtromanie, comédie en un acte mêlée de vaudevilles. Par Joseph Marty. Représentée pour la première fois sur le Théâtre des Elèves, rue de Thionville, le dix-neuf février 1806.

Pièce à quatre personnages :

M. Carmin, peintre,

Rose, sa fille (elle doit être vêtue d'une robe blanche et d'un tablier noir),

Saint-Elme fils, sous le nom de Draminet, élève de Carmin, et Amant de Rose (Il doit avoir une redingotte d'une couleur quelconque, et un dessous noir ; il est essentiel que le dos et les manches du gilet soient de même couleur.)

Saint-Elme père Poète, sous le nom de Cléon.

COUPLET D'ANNONCE

Air : Du vaudev. de l'Opéra Comique.

Piron dans un brillant tableau
Nous a peont la Métromanie,
Gardel de son léger pinceau
A tracé la Dansomanie ;
Si notre auteur, en ce moment,
Offre la Théâtromanie,
N'accueillez pas son dénouement
      Par la Sifflomanie.

Courrier des spectacles, n° 3308 du 21 février 1806, p. 2 :

[Le compte rendu commence par louer « l'activité » de la troupe des Élèves de la rue de Thionviller égulièrement pillée et toujours s'activant pour surmonter ses difficultés. Les deux pièces du jour le montrent. D'abord la Théâtromanie, longtemps attendue (elle est « dans les cartons » depuis près de six ans, et qui ne méritait pas ce traitement : elle comporte « des scènes agréables et des couplets tournés avec esprit ». Certes l'intrigue est simple : un jeune homme fou de théâtre et qui néglige son apprentissage de peintre. Pour le punir, son maître veut marier sa fille qu'il lui destinait àun homme plus âgé, et qui se révèle être le père du jeune homme : tout s'arrange. L'auteur a été nommé. La deuxième pièce n'est pas plus compliquée : un père qui organise une curieuse compétition pour trouver un époux à sa fille, le premier arrivé à un rendez-vous sera l'heureux élu. Le vainqueur est aidé d'un « valet adroit » qui « fait naître des obstacles qui arrêtent les rivaux de son maître ». Détails faciles, style soigné, dialogue plein de grâce : avec un tel bilan, l'auteur a bien mérité d'être nommé. Et l'article s'achève par des nouvelles concernant les mouvements des acteurs passant d'un théâtre à l'autre : retour à ce que disait l'article à son début.

Théâtre des Élèves.

La Théâtromanie, et Deux Heures de Séance.

Rien n’égale l'activité de cette petite troupe. Quoique réduite depuis quelque tems à ses propres moyens, privée de guide et de directeur, mutilée tous les jours par la perte de quelque sujet , elle ne perd rien de son émulation. Elle se roidit courageusement contre les difficultés, et par ses efforts entretient la faveur et réveille l'attention du public.

La Théâtromanie, qu'elle vient de jouer, il y a quelques jours, est une petite pièce en un acte, mêlée de vaudevilles. S’il est vrai qu’elle ait été reçue il y a près de six ans, et qu’on l’ait, depuis cette époque, laissé dormir dans les cartons, il faut se plaindre de la negligence et du mauvais goût des directeurs. On y trouve des scènes agréables et des couplets tournés avec esprit. Le sujet est simple : Le jeune Saint-Elme est envoyé de Bordeaux à Paris, chez un artiste distingué, pour y apprendre l’art de la peinture. Le jeune homme, au lieu de se former sur les exemples des Poussin et des Lesueur, se livre tout entier aux plaisir du spectacle et contracte une si forte passion pour le théâtre, qu’il emploie tout son tems à répéter des rôles et qu’il en fait apprendre à Rose, fille du peintre, dont la main lui étoit destinée.

L’artiste irrité contre son élève, se détermine, pour le punir, à marier Rose à un poète de ses amis, homme mûr et d’un sens rassis. Mais on découvre que ce poëte est le père même de St. Elrne. Les différends s'appaisent ; les deux rivaux reprennent chacun le poste qui leur convient, et St. Elme épouse Rose. L’auteur est M. Marty.

L’autre pièce : Deux heures de séance, n’est pas d’un genre plus compliqué. Trois amans se disputent la main d’une jeune fille : le Père la promet à celui qui se trouvera le premier à un rendez vous qu’il leur donne. Chacun d’eux dispute d’activité. Un valet adroit fait naître des obstacles qui arrêtent les rivaux de son maître, et lui assurent le prix. Les détails de cette petite intrigue sont faciles et ingénieux, le style en est soigné ; et le dialogue a de la grâce. L’auteur est M. Guillet.

— On annonce que quelques élèves de la rue de Thionville passent sur différens théâtres : Firmin à Louvois, Mlles. Regnier, Rose et Emilie, et le jeune Guéné à la Porte St. Martin. D’un autre côté, le Théâtre St. Martin perd Mad. Bourdais, qui doit être, dit-on, attachée à Montansier. On présume qu’elle y sera fort utile et comme actrice, et comme cantatrice.

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