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Le Tableau des Sabines
Le Tableau des Sabines, vaudeville en un acte, de Dieulafoy, Jouy et Longchamps, 9 germinal an 8 [30 mars 1800].
Théâtre de l'opéra comique national, rue Favart
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Titre :
Tableau des Sabines (le)
Genre
vaudeville
Nombre d'actes :
1
Vers / prose
prose et couplets en vers
Musique :
vaudevilles
Date de création :
9 germinal an 8 [30 mars 1800]
Théâtre :
Théâtre de l’Opéra-Comique-National
Auteur(s) des paroles :
Jouy, Longchamps, Dieulafoy
Almanach des Muses 1801
Laure est aimée de Dercourt ; mais sa mère préfère au jeune homme un Champenois imbécille. Il est question, en attendant le mariage, de voir le fameux tableau de l'enlèvement des Sabines. La mère craint pour les yeux de sa fille les nudités qu'offre le tableau, et la laisse à la garde du Champenois. Dercourt profite de cette circonstance, et vient enlever sa maîtresse. Le Champenois appelle du secours ; la force armée paraît ; Dercourt vient aussi avec quelques amis en armes ; il a attendri l'oncle de Laure en sa faveur ; on est près d'en venir aux mains, et les personnages présentent au dénouement l'ordonnance et la composition du tableau de l'enlèvement des Sabines.
De la gaîté, de l'esprit, de la plaisanterie. Du succès.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez André, an neuf (1801) :
Le tableau des Sabines, vaudeville en un acte, Par les CC. Jouy, Longchamp et Dieu-la-Foy; représenté, pour la première fois, au théâtre de l’Opéra-Comique-National, le 9 germinal an VIII.
Dans les Œuvres complètes d'Étienne Jouy, tome XXI, Théâtre, Tome IV (Paris, 1825), p. 418-419, le texte de la pièce est précédé d’une courte présentation qui explique ce qui a fait qu’un vaudeville a été joué à l’Opéra-Comique, et le succès qu’il obtint :
L'exposition du chef-d'œuvre de la peinture moderne, le tableau des Sabines, excita dans Paris des transports d'admiration, et la salle du Louvre où ce tableau était exposé devint, pendant dix mois, un lieu de rendez-vous pour tous les amateurs de l'Europe. Un triomphe aussi éclatant fut néanmoins accompagné, comme autrefois à Rome, des injures obligées de quelques esclaves qui marchaient à la suite du vainqueur. Une espèce de polémique s'établit à ce sujet dans les journaux où l'esprit de parti, qui n'osait pas alors se montrer à découvert, emprunta le langage d'une critique amère et de mauvaise foi, pour tourmenter un homme de génie que ses ennemis n'avaient pas encore l'espoir de faire mourir en exil.
Le desir de payer au prodigieux talent de David le tribut d'hommage qu'il imposait à tous les amis des arts et de la gloire nationale, nous suggéra l'idée de cette petite pièce : nous étions loin de prévoir le succès sans exemple qu'obtint un si léger ouvrage, et qu'il dut, en grande partie sans doute, au concours de circonstances favorables au milieu desquelles il parut.
Cette comédie, mêlée de couplets, avait été composée, dans le principe, pour le théâtre du Vaudeville ; mais les changements dont on voulut nous faire une loi, lorsqu'il fut question de la représenter, et qui nous paraissaient dictés par un esprit tout-à-fait différent de celui qui nous l'avait inspiré, nous déterminèrent à porter cette petite pièce de circonstance à l'Opéra-Comique, où depuis longtemps on ne jouait plus le vaudeville. Elle y fut reçue avec acclamations. Les sociétaires de ce théâtre se trouvaient à cette époque dans une des plus violentes crises financières qu'ils eussent encore éprouvées : leurs créanciers étaient au moment de faire fermer la salle, lorsqu'on annonça le Tableau des Sabines.
La curiosité publique, vivement excitée par le titre de l'ouvrage, par son apparition inattendue sur un grand théâtre, par le nom des acteurs qui devaient y jouer, fit un véritable événement de cette première représentation. La pièce fut achevée au milieu des transports d'une gaieté folle qu'avait provoqués Dossainville dans un rôle d'amoureux niais où tout Paris voulut le voir. Le Tableau des Sabines eut un si grand nombre de représentations à salle pleine, que les recettes qui en provinrent suffirent à payer les dettes de ce théâtre, et lui ouvrirent une nouvelle carrière de succès.
Courrier des spectacles, n° 1122 du 10 germinal an 8 [31 mars 1800], p. 2 :
[La présentation du tableau de David l’Enlèvement des Sabines est un grand événement, et le petit monde du théâtre veut évidemment profiter de cette occasion en faisant jouer un vaudeville dont l’objet est de jouer avec l’image que représente le tableau. Au lieu de la rivalité entre les peuples d’Italie, on a un conflit familial : une jeune fille à marier et deux prétendants. L’un a le soutien de la mère, l’autre la préférence de la fille (on sait comment s’achève ce genre de dilemme dans les vaudevilles). La mère emmène sa fille voir le tableau, mais elle préfère le voir d’abord seule par crainte de montrer à sa fille un spectacle choquant. Pendant qu’elle regarde le tableau, les deux rivaux s’affrontent : le galant préféré a monté une sorte de guet-apens afin de conquérir sa belle. Mais tout s’organise comme une représentation du tableau de David : ce qui se joue, c’est l’enlèvement de Laure comme il y a eu l’enlèvement des Sabines, avec les clans opposés et le regard des assistants surpris et effrayés. La scène devient le tableau. Bien sûr, tout s’arrange : l’oncle de Laure arrive, et c’est à lui de dire qui elle doit épouser, et il fait le bon choix. La pièce est donc un hommage au tableau de David, même si « le fonds de l’ouvrage » et faible et invraisemblable. Les couplets sont eux « pleins de finesse et de gaîté », avec peut-être trop de jeux de mots, mais aussi « une manière assez neuve ». Les auteurs ont réussi à couper court aux critiques faites au tableau « sous prétexte de plaider la cause des mœurs. On peut cependant regretter la hâte dans la présentation d’un « vaudeville, composé, répété, joué vraiment en impromptu ». Il faudra améliorer la qualité de la mise en scène. Petit hommage de Madame Gavaudan qui a si bien chanté. Et les auteurs ont été acclamés.]
Théâtre Favart.
Le tableau sublime de l’Enlèvement des Sabines a donné aux citoyens Dieu-la-Foi, Jouy et Longchamps l’a-propos d’un petit vaudeville, qui vient d’avoir un succès complet. Laure est aimée de Dercourt ; mais sa mère préfère au jeune homme un imbécille de Champenois qui, dans ving-quatre heures, sera l’époux de Laure. L’amant sait que Laure, sa mère et le prétendu doivent venir voir le fameux tableau ; il sait aussi que cette femme est prude et qu’elle craindra de faire voir à sa fille toutes les expressions que le peintre a données d’après nature à plusieurs de ses personnages. Il use du stratagème de se déguiser en artiste anglais et de faire prendre à son valet le costume et le langage d’un artiste italien. La société arrive : la mère veut entrer seule à l’attelier où le tableau est exposé, et confie, pendant ce temps, sa fille à notre Champenois et aux deux prétendus artistes qui, par leur enthousiasme pour la peinture, par les années que leur déguisement leur donne, ont su inspirer à cette femme une confiance sans doute incroyable. Pendant que la mère sera occupée à admirer le tableau on doit en faire l’historique à Laure. Effectivement le valet arrange tout cela : Dercourt est Romulus, Laure Hersilie, et le Champenois fait le sabin Tatius. Romulus secoue sa robe, enlève celle qu’il aime : Tatius veut s’y opposer ; mais le valet, jouant un Romain, l’arrête et laisse ainsi à Dercourt le temps de fuir avec Laure. Tous deux vont se précipiter aux pieds de l’oncle de cette dernière et l’intéresser en leur faveur. Détrompé, le sot rival appelle la mère de Laure, lui apprend qu’elle a disparu avec Dercourt, et va chercher un commissaire qui arrive bientôt avec la force armée ; mais Dercourt a aussi sa force armée, c’est-à-dire, des gens munis de gros bâtons. Il arrive à la tète de cette troupe redoutable : on va en venir aux mains. Laure se jette entre le Tatius de Champagne, qui a pour arme son parasol, et le Romulus Dercourt, qui est prêt à percer son rival d’un coup de bambou. Un enfant se jette dans la mêlée : les autres personnages prennent chacun une attitude de surprise et d’effroi. Voilà en carricature tout justement le principal effet du tableau de David. L’oncle arrive et use des droits que le testament du père de Laure lui a donnés sur cette nièce pour la marier à Dercourt.
Tous les détails de cette bluette, dont le genre n’appartient nullement à ce théàtre, consacré à de plus importans, sont autant d’hommages au premier peintre de la France ; cela seul doit faire pardonner tout ce que le fonds de l’ouvrage a de foible et d’invraisemblable. Une foule de couplets sont pleins de finesse et de gaité; quelquefois peut-être l’esprit se soutient sur le jeu de mots, mais au moins d’une manière assez neuve : les auteurs ont désarmé la critique sous le prétexte de plaider la cause des mœurs,qui prétendoit transformer en défauts plusieurs beautés du superbe tableau de David ; leur but est rempli. Cette pièce est d’un genre fait p ur piquer la curiosité ; rien de singulier comme ce rôle de Champenois, bien plaisamment joué par le cit. Dozainville. On avoit tellement précipité le représentation de ce vaudeville, composé, répété, joué vraiment en impromptu, que c’est tout au plus si les airs ont eu leur accompagnement ; ce défaut sans doute n’existera pas aux représentations suivantes.
Mad. Gavaudan a chanté avec autant d’intelligence que de goût. Cette actrice donne beaucoup d’espérances.
Les auteurs ont été demandés, amenés et très-applaudis.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an viii, n° 20, 30 germinal, p. 107-109 :
Théâtre de l'Opéra-Comique.
Le Tableau des Sabines, Vaudeville en un acte.
On se souvient encore sans doute avec quel succès le théâtre de l'Opéra-Comique national donnait, il y a environ quinze ans, les vaudevilles gracieux des CC. Piis et Barré. Il parait qu'il veut essayer aujourd'hui de rappeler ce genre qui jadis lui appartenait exclusivement, et le choix de son premier ouvrage est d'un présage heureux.
Le Tableau des Sabines est une petite Comédie très-gaie , dans le genre de Lesage, dont le cadre est ingénieux, dont le dialogue étincelle d'une gaieté franche et dont les couplets sont presque tous piquans et bien assaisonnés.
Le superbe tableau des Sabines, exposé par le C. David, est le sujet. Un jeune Artiste aime éperduement Laure, fille de Madame Dubreuil, provinciale de Châlons, mais sa maîtresse qui le paie de retour, est promise à un certain Fadet champenois, fort ridicule. Heureusement pour les amans, la mère, la fille et le prétendu viennent à Paris pour voir le tableau des Sabines : tout se trouve réuni dans une des salles du Louvre qui précède celle de l'exposition.
L'amant aimé et son valet-se déguisent, et parviennent, en se disputant sur le tableau, à faire croire à Madame Dubreuil que des nudités trop remarquables lui font une loi de ne pas laisser entrer une jeune personne, mais qu'une Artiste comme elle doit tout voir : en conséquence ils restent avec M. Fadet et Mademoiselle Laure dans cette première pièce, tandis qu'elle va jeter un coup d’œil. Là, sous prétexte d'expliquer le tableau ,et l'histoire de l'enlèvement des Sabines, le nouveau Romulus veut déterminer Laure à le suivre, et n'en pouvant venir à bout, l'enlève pour la conduire chez un oncle avec lequel on est d'accord. M. Fadet s'aperçoit à la fin qu'on l'a dupé ; il va chercher un Commissaire et quelques alguasils : de son côté, l'amant préféré et l'oncle de Laure sont aidés par quelques gens du peuple qui veulent les défendre, Laura se jette entre les deux rivaux, et tous les personnages font exactement, par leur situation et leur attitude, la parodie très-plaisante et très-exacte du tableau de David : tout s'arrange et les amans sont unis.
Quiconque aime à rire de bon cœur, trouvera certainement satisfaction dans la scène où Fadet veut raconter son propre malheur à Madame Dubreuil : elle est très-piquante d'originalité par elle-même, et rendue plus plaisante encore par le jeu spirituellement bête du C. Dozainville. A cet attrait se joint celui d'entendre la voix délicieuse de Mademoiselle Gavaudan, et le plaisir réel d'une exécution supérieure qu'on ne trouverait peut-être pas ailleurs aussi parfaite dans son ensemble. L'ouvrage jouit d'un plein succès ; les auteurs sont ceux qui, sur le théâtre du Vaudeville, ont donné jusqu'ici les Pièces les plus ingénieuses, les CC. Dieu-la-Foi, Piis et Longchamps. Il est étonnant que le théâtre de la rue de Malte, qui leur a quelques obligations en ce genre, n'ait pas fait tout ce qui dépendait de lui pour compter cette Pièce au nombre des siennes et s'assurer un succès de plus. A travers la foule des couplets piquans dont l'ouvrage fourmille, en voici un qui donne la mesure de l'esprit des auteurs. Ils s'adressent au Peintre.
Et toi , dont le beau génie
Fit cet ouvrage divin,
A tes pieds laisse l'envie
Distiller son noir venin :
Sans rivaux,
Sans égaux,
Poursuis ta carrière immense,
Et pour l'honneur de la France
Ne quitte plus tes pinceaux.
L. C.
L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-neuvième année, tome VII, germinal an VIII [mars-avril 1800], p. 197-201 :
[Le compte rendu commence par exprimer un regret, l’abandon par les Italiens du vaudeville. Mais le Théâtre de l’Opéra Comique a réparé cette erreur, et le nouveau vaudeville a triomphé. Le résumé de l’intrigue montre une intrigue sentimentale (le futur choisi par les parents remplacé par l’amant de cœur : rien de bien neuf). Plus neuf, le cadre choisi : l’intrigue tourne autour du fameux tableau de David. Et surtout, la pièce est d’une « gaieté aussi folle que spirituelle », avec « plusieurs scènes intéressantes, & un grand nombre de jolis couplets ». Mais c’est tout de même « un petit ouvrage ». Les auteurs sont nommés, des couplets sont abondamment cités, dont l’un est à la gloire de David et l'autre à celle du général Bonaparte, peint en Hercule, en « Dieu terrible de la guerre, / Partant pour conquérir la paix ».]
THÉATRE DE L'OPÉRA COMIQUE NATIONAL, RUE FAVART.
Le Tableau des Sabines.
Les acteurs italiens avoient fait une grande faute en renonçant au genre léger du vaudeville ; mais ce tort vient d'être senti & réparé par les sociétaires de l'Opéra comique national. La première représentation du Tableau des Sabines a obtenu le plus grand succès. Voici le sujet de petite pièce.
Une femme de province vient à Paris avec sa fille, Laure, & son gendre futur, Monsieur Fadet ; Dercour, amant aimé de la jeune personne,forme le projet de l'enlever. Il se trouve au Louvre au moment où les trois nouveaux débarqués s’y présentent pour voir le célèbre Tableau des Sabines, & il critique si vivement devant eux la prétendue indécence de ce chef-d'œuvre, que la mère ne veut point se laisser accompagner par sa fille dans le lieu de l'exposition. Laure reste dans l'antichambre, sous la garde de son futur. Deux personnages déguisés (on se doute bien que Dercour est du nombre) se chargent de lui expliquer le sujet du tableau & de lui en décrire la composition ; Fadet ouvre de grandes oreilles ; mais dans le moment où il rit aux larmes de l'enlèvement des femmes sabines par les soldats de Romulus, il ne s'apperçoit pas que sa fiancée vient aussi d'être enlevée, & qu'il joue le triste rôle d'un mari sabin. Cependant il cherche la belle Laure, il l'appelle vainement, & il finit par crier plusieurs scènes intéressantes, & un grand nombre de jolis couplets au voleur ! la mère effrayée accourt au bruit & se désole. Mais Laure vient presque aussitôt, ramenée par un de ses oncles, qui la protège, & qui sollicite son pardon. La mère est inexorable. Fadtet rouge de colère, va chercher le commissaire & la force armée. Le domestique de Dercour arme des portefaix pour défendre son maître. Un combat sérieux va s'engager, lorsque le bon oncle, suivi de femmes & d'enfans, se jette au milieu des combattans & les appaise ; cette scène offre aux yeux le tableau fidèle de celui des Sabines, & la mère de Laure est tellement frappée de cette ressemblance, qu'elle n'a plus la force de se fâcher ; elle congédie Fadet, & permet à sa fille d'épouser Dercour.
Une gaieté aussi folle que spirituelle règne dans ce petit ouvrage, qui offre, d'ailleurs, . Les auteurs ont été demandés, nommés & amenés sur le théâtre ; ce sont les CC. Jouy, Longchamps & Dieu la-Foi.
Parmi les couplets qui ont été vivement applaudis, nous avons distingué les suivans :
AIR des Visitandines.
Nos pères, en aimant leurs femmes,
En médisoient à tout propos :
Aujourd'hui nous trompons ces dames
Et leur faisons des madrigaux.
Nous sommes en bonnes espèces,
Moins riches que nos devanciers ;
Les belles sont des créanciers
Que nous payons en politesses.
On parle du bal donné au profit des pauvres, chez le C. Carchy :
AIR : Il faut quitter ce que j'adore.
Plus d'un censeur atrabilaire,
Dit que le pauvre est sans soutien ;
Ici vous verrez, au contraire ,
Qu'on s'amuse à faire du bien ;
Non, jamais plus gaiment en France
On n'assista l'humanité ;
L'aumône s'y fait en cadence,
Et l'on danse par charité.
Nos pantomimes équestres, & l'accident arrivè le mois dernier au théâtre de la Cité, ont donné l'idée du couplet suivant :
AIR du Vaudeville des chasseurs.
FIRMIN.
L'auteur dans ses beaux intermèdes,
Aux passions sait mettre un frein.
FADET.
Avec des acteurs quadrupèdes,
L'intrigue doit aller bon train :
Par malheur pour la troupe équestre,
On prétend que le mois dernier,
Le trop fougueux jeune premier,
s'est laissé tomber dans l'orchestre.
Le couplet suivant, contre les détracteurs du C. David, a aussi fait le plus grand plaisir.
AIR........................
Jamais le grand homme vivant,
A la gloire ne peut prétendre ;
Jamais la palme du talent
Ne s'élève que sur sa cendre.
L'envie, à louer le vrai beau,
Par le trépas seule est contrainte ;
Et ne veut que sur son tombeau ,
Applaudir l'auteur du Philinte.
[L’auteur du Philinte, c’est Fabre d’Eglantine, récemment disparu.]
On ne sauroit peindre l'enthousiasme qu'a excité l'éloge de nos braves défenseurs, & du
héros qui les a si souvent conduits à la victoire.
AIR : Ce mouchoir, belle Raimonde.
Je peindrois de nouveaux Alcides,
Aux champs d'Arcole & de Lodi ;
Dans l'air, des mortels intrépides
Se frayant un chemin hardi ;
Enfin, sans égard pour Homère,
Je peindrois, en habits français,
Le Dieu terrible de la guerre,
Partant pour conquérir la paix.
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