Le Tocsin, comédie villageoise en un acte, mêlée de vaudevilles, de de Rougemont et Dumersan, 8 septembre 1807.
Théâtre des Variétés-Panorama.
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Titre :
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Tocsin (le)
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Genre
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comédie villageoise mêlée de vaudevilles
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose, couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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8 septembre 1807
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés-Panorama
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Auteur(s) des paroles :
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de Rougemont et Dumersan
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Almanach des Muses 1808.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Madame Cavanagh, 1807 :
Le Tocsin, comédie villageoise, mêlée de vaudevilles ; Par MM. de Rougemont et D***. Représentée pour la première fois, sur le Théâtre des Variétés, à Paris, le 5 Septembre 1807.
D***, c’est Dumersan.
Journal de l’Empire, 18 septembre 1807, p. 3-4 :
[Avoir même une fin de feuilleton dans le Journal de l’Empire est un bien grand honneur pour le Théâtre des Variétés, et le critique est autorisé à adopter un ton légèrement condescendant pour parler de la pièce jouée et de son interprète principal, qui est bien l’attraction principale de la représentation, d'autant que cette fois Brunet a changé d’emploi : au lieu d’être un balourd, il joue le séducteur dans une pièce où il vient avec un ami à la campagne, qu’il profite du temps dont il dispose pour séduire de jeunes campagnardes assez naïves pour faire lire les messages qu’elles reçoivent des citadins par leurs amants, à qui elles réussissent à faire croire que le message compromettant n’était pas pour elle. Avant de disparaître, les deux séducteurs donnent rendez-vous à leurs belles, et prennent la précaution d’éloigner les villageois en faisant sonner le tocsin, précaution qui se retourne contre eux : ils se retrouvent prisonniers d’une grange dont ils ne pourront sortir en promettant d'épouser. Mais les deux villageoises ne veulent plus d’eux : elles préfèrent leur amant du village. Le seul point positif relevé par le critique, c’est que Brunet s’est montré fort drôle dans ce rôle nouveau pour lui : son nom de scène de Poulet a permis une foule de calembours qui ont fait bien rire le public qui aime cet humour, manifestement moins bien jugé par le critique. Le spectacle a été complété par la prestation d’une actrice qui s’est révélée être surtout une cantatrice à qui la scène est étrangère.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Le Tocsin.
C'est une pièce nouvelle qu'on joue depuis quelque temps avec succès. Ce qu'elle a de particulier, c'est qu'on y voit Brunet, non plus en Jocrisse, en imbécille, en manant lourd et grossier, mais en petit-maître, en séducteur, en roué. Deux jeunes sots de la ville sont venus à la campagne pour toucher leurs revenus ; pendant qu’on fait leur compte, ils s'amusent à faire l'amour à deux jeunes villageoises fort simples, qu'ils parviennent à enjoler par leurs grands airs ; ces petites filles les trouvent plus élégans et plus jolis que leurs amans, que [sic] ne sont que des rustres. Une scène assez plaisante est celle où les deux villageoises, qui ne savent pas lire, se font lire par leurs amans rustiques des billets doux qu'elles ont reçus des deux messieurs de la ville : chacune d'elles fait accroire à son amant que le billet est pour sa sœur, et les deux paysans trompés se moquent l'un de l'autre.
Enfin les galans de la ville, après avoir fait leurs affaires, sur le point de s'en retourner, veulent terminer leurs amours par un brillant exploit, et laisser d'eux un long souvenir à leurs villageoises. Ils leur assignent un rendez-vous dans une grange ; les deux innocentes l'acceptent sous l'espoir du mariage. Pour ménager à leurs plaisirs la solitude nécessaire, les deux hommes à bonne fortune font retentir une cloche qu'on a coutume, de sonner en cas d'alarme quand des brigands menacent le pays : c'est ce qui fait que la pièce s'appelle le Tocsin ; mais l'oncle prévenu de ce rendez-vous par ses nièces elles-mêmes, vient troubler la bonne fortune de nos messieurs : tout 1e village s'assemble à la porte de la grange et on ne veut les en laisser sortir qu'à la charge, d'épouser. Ils y consentent ; mais les villageoises ne veulent point d'eux, et reviennent à leurs paysans. Brunet est fort drôle dans cette pièce où il s'appelle Poulet, nom fécond en calembourg.. Brunet dit à sa maîtresse qu’elle ne trouvera jamais Poulet plus tendre ; il la prie de ne pas laisser brûler son Poulet. Ces gentillesses font beaucoup rire les habitués de ce théâtre : cela ne fait de mal à personne.
Le même jour, une actrice nommée Angelina a débuté : elle est jolie, mais elle se tient mal ; point de jeu, nulle habitude de la scène, une assez belle voix ; c'est plutôt une cantatrice qu’une actrice. Elle a chanté un grand air italien, la Patria.
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