Le Triple hymen ou Un moment de folie, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, de Verment-Mariton, 4 ventôse an 11 [23 février 1803].
Théâtre de la Gaîté.
Courrier des spectacles, n° 2184 du 8 ventôse an 11 [27 février 1803], p. 2-3 :
[Compte rendu très négatif : la pièce est « une production foible, froide, et qui offre des choses que la morale réprouve ». Le retard de ce compte rendu ne doit pas chagriner l'auteur de la pièce... Suit le résumé de l'intrigue, une banale histoire de mariage, avec une veuve et ses deux filles et leur amant respectif, avec un paysan qui voudrait épouser une des filles. Comme par ruse, on rend un tel mariage impossible, le pauvre doit e contenter de la veuve. Verdict : une pièce indécente (une mère ne peut accepter d'enfermer une de ses filles avec son amoureux), mais c'est tout ce que la pièce a de drôle. Et même les couplets sont sans intérêt.]
Théâtre de la Gaité.
On a donné il y a quelques jours à ce théâtre, un petit vaudeville intitulé le Triple Hymen, dont nous n’avons pu rendre compte le lendemain même de la première représentation. Ce retard, n’a pu nuire à l’auteur, car si l’on aime à voir dans un journal l’éloge de son ouvrage lorsqu’il a réussi, on doit craindre aussi le compte peu avantageux d’une production foible, froide, et qui offre des choses que la morale réprouve.
La scène se passe au village. Une veuve a deux filles qu’elle se propose de marier à leurs amans, mais un Paysan, vieux garçon et riche, lui écrit qu’il desire entrer dans sa famille. Comme sa lettre ne désigne pas la personne dont il a fait choix, la mère encore dans l'âge de plaire s’imagine que c'est à elle que ces vœux s’adressent. Elle est bientôt détrompée, et de concert avec un de ses gendres futurs, elle écoute la conversation du Paysan avec l’ainée de ses filles qui de concert avec eux, feint d'accepter ses propositions, et qui entre chez lui à sa sollicitation. Le but du séducteur est de forcer par cette démarche la mère à lui donner sa fille ; mais la veuve instruite de ce projet, fait entrer incognito le jeune homme dans la maison de ce rival, et Voilà nos deux amans ensemble renfermés sans têmoins. Le Paysan va triomphant chercher mère, mais il reconnoit qu’il a été dupe, les amans sont mariés, et. il ne lui reste plus que la veuve à qui il offre sa fortune et sa main,
On conviendra qu’il n’est pas d’une grande décence qu’une mère enferme ainsi sa fille avec son prétendu : c’est la seule scène un peu gaie de ce vaudeville, qui d’ailleurs n’offre presque aucun couplet digne de remarque.
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