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Le Tuteur original

Le Tuteur original, opéra en 3 actes, de Joigny, musique de Gresnick, 30 Nivôse an 7 [19 janvier 1799].

Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l'Opéra-Comique.

Titre :

Tuteur original (le)

Genre :

opéra

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

30 nivôse an 7 (19 janvier 1799)

Théâtre :

Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l’Opéra-Comique

Auteur(s) des paroles :

Joigny

Compositeur(s) :

Gresnick

Almanach des Muses 1800..

Courrier des spectacles, n° 698 du 1er pluviôse an 7 [20 janvier 1799], p. 2 :

[Soirée de nouveautés au Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l'Opéra-Comique : deux pièces nouvelles, dont l’une n’a pas réussi, et l’autre a été fort applaudie. On ne connaîtra donc que les auteurs de l’opéra, dont le critique promet l’analyse pour le lendemain. Aujourd’hui, il se limite à quelques remarques, qui surprennent un peu : si l’acte 1 et l’acte 3 « ont paru bien marcher » (mais l'acte 1 contient des longueurs), l’acte 2 dont les scènes sont « presque toutes vuides, inutiles et dénuées d’intérêt » pourrait être très largement réduit, ce qui rendrait la pièce « d’un intérêt plus soutenu », parce que le livret est par ailleurs bien dialogue, et qu’on décèle « beaucoup de talent » dans certaines scènes. Et la musique est « infiniment agréable », elle a « beaucoup de chant, de la légèreté, de la grâce et des accompaguemens qui font honneur au cit. Gresnick ».]

Théâtre des amis des Arts et des Elèves de l’Opéra-Comique.

On a donné hier à ce théâtre deux nouveautés, sous les titres des Amans Siciliens, comédie en deux actes et en prose, et du Tuteur original, opéra en trois actes. La première n’a pas eu de succès, et la seconde a obtenu de grands applaudissemens. On a demandé vivement les auteurs, le cit. Joigny, autour des paroles, a seul paru ;, celui de la musique est le citoyen Gresnick.

Le tems et le défaut d’espace nous forcent à remettre à un autre numéro l’analyse de l’opéra du Tuteur original. Le premier et le troisième acte nous ont paru bien marcher, sauf quelques longueur [sic] qu’il faudroit supprimer dans le 1er. acte, ainsi que dans le dénouement ; quand [sic] au second acte les scènes sont presque toutes vuides, inutiles et dénuées d’intérêt, en un mot, l’action marche à peine, il seroit à désirer que l’auteur se prêtât a [sic] reserrer un peu plus son ouvrage, ce qui lui seroit très-facile en supprimant la plus grande partie du second acte, cet opéra n’en seroit que d’un intérêt plus soutenu, et nous promettons à l’auteur un succès flatteur et durable. Son dialogue est d’ailleurs vif et rapide, le style piquant ; il y a même des scènes qui décèlent beaucoup de talent. La musique est infiniment agréable, on y remarque sur-tout beaucoup de chant, de la légèreté, de la grâce et des accompagnemens qui font honneur au cit. Gresnick, déjà connu par de fort jolies productions.

Courrier des spectacles, n° 699 du 2 pluviôse an 7 [21 janvier 1799], p. 3 :

[Le critique avait promis l’analyse du Tuteur original, il tient sa promesse et résume sans aucun commentaire l’intrigue de cet opéra-comique, une intrigue qui ne semble guère justifier le titre (en quoi ce tuteur est-il original, sauf peut-être dans son choix ultime de permettre à sa pupille d’épouser son amant ?). Encore une fois un amoureux qui cherche sa bien aimée et la retrouve dans le château de son tuteur, dans lequel il s’introduit grâce à une femme qui l’a connu autrefois sous un autre nom et l’a aimé. Le tuteur veut épouser sa pupille, avant d’y renoncer sans qu’on nous dise pourquoi. La fin de l'article est plutôt rapide.

Curieusement, le critique enchaîne immédiatement avec le compte rendu d’une comédie qui a été créée le lendemain de la première représentation du Tuteur original. On trouvera ce compte rendu dans la page dédiée à l’Auberge Allemande ou le Traître démasqué.]

Théâtre des amis des Arts.

Opéra.

Le défaut d’espace nous ayant empêchés de donner hier l’analyse du Tuteur original, nous nous empressons de la présenter aujourd’hui.

Edouard de Roberty est depuis six ans absent d’Amélie de Blainville, sa maîtresse ; il la cherche par-tout, lorsque le hasard le conduit auprès d’un château où est renfermée son amante. Toinette, qui autrefois a connu Edouard sous le nom de Germain, et qui s’est amouraché de lui, consent à l’introduire dans le château, en lui apprenant le nom de sa maîtresse et celui de son tuteur, qui est gouverneur de l’endroit. Edouard à la faveur de son déguisement de matelot, obtient la permission du gouverneur d’assister à une fête qu’il donne à ses vassaux. Il se fait reconnoitre d’Amélie, qui bientôt lui apprend que Keramon, son tuteur, est décidé a l’épouser. L’hymen est prêt d’être célébré, lorsqu’Amélie annonce à son tuteur que son cœur n’est plus à elle, et qu’elle en a disposé en faveur du jeune Edouard, qu’elle aime depuis plus de six ans ; le tuteur original ne veut rien entendre : il est sourd à toutes les prières, les larmes même ne peuvent l’attendrir ; il gronde, il menace, et il ordonne qu’on lui obéisse. Amélie et Edouard sont prêts d’être séparés pour jamais ; mais Keramon étouffe son amour, et consent à l’hymen des deux amans.

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