Taconnet

Taconnet, comédie en un acte, mêlée de couplets (vaudevilles), de Martainville, 5 septembre 1811.

Théâtre de la Gaîté.

Titre :	Taconnet
Genre	comédie mêlée de couplets
Nombre d'actes :	1
Vers / prose	prose
Musique :	vaudevilles
Date de création :	5 septembre 1811
Théâtre :	Théâtre de la Gaîté
Auteur(s) des paroles :	Martainville

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, seconde édition, 1812:

Taconnet, comédie en un acte, mêlée de couplets, Par M. Martainville; Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le 5 Septembre 1811.

Une note, sous la liste des personnages, indique :

Cette pièce est une des plus jolies de l’auteur. Les Directeurs des Départemens qui la joueront, peuvent l’afficher sous ce titre : Taconnet, ou le Savetier généreux.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811,Tome V (septembre 1811), p. 177-178:

Taconnet, vaudeville en un acte, joué le 5 septembre.

Taconnet étoit un acteur renommé, pour les rôles de savetier, chez Nicolet. Il étoit, dit-on, ivrogne ; ainsi l'on a bien fait de placer le lieu de la scène au cabaret de Ramponneau. Ce marchand de vin, fameux dans son temps, consent au mariage de François, son garçon, avec Jeannette, sa nièce; mais sa sœur, vieille fille coquette, s'oppose à cet hymen, parce qu'elle est devenue la rivale de Jeannette ; cependant, quoiqu'éprise de François, Mademoiselle Ramponneau se ménage l'acteur Taconnet, ainsi que Croute, peintre d'enseigne, personnage ridicule, qui, en parlant, met toujours des S pour des T et des T pour des S. Jeannette attend un de ses parens, savetier ; et Taconnet, pour faire échouer le projet de la vieille, se présente sous le nom et le costume de ce parent, et n'est reconnu que de Ramponneau. Il réclame les 1200 fr. promis en dot à Jeannette par sa tante, et éprouve un refus; alors il donne à la jeune personne la même somme provenant d'une gratification, que le théâtre lui a accordée. La ruse se découvre. Mademoiselle Ramponneau épouse le barbouilleur, et les jeunes amans sont unis, grâce à la générosité de Taconnet. L'auteur de cette bluette est M. Martainville.

Taconnet est un acteur célèbre du XVIII^e siècle, appartenant au théâtre populaire (théâtre de la Foire, théâtre de Nicolet). Voici ce qu’en dit la Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés ..., Volume 44 (Paris, 1865), p. 772:

TACONNET (Toussaint-Gaspard), acteur et auteur français, né le 4 juillet 1730, à Paris, où il est mort, le 29 décembre 1774. Il fit quelques études, tout en apprenant l'état de son père, qui était menuisier, et ne voyant pas la possibilité de satisfaire son goût pour le théâtre, en paraissant sur la scène, il voulut du moins concourir, comme ouvrier, aux représentations, et sollicita à la Comédie-Française une place d'aide machiniste, qu'il obtint. Lorsqu'on l'eut renvoyé pour quelque maladresse ou pour les joviales plaisanteries qu'il puisait dans le vin des cabarets, il mit à profit les études que son naturel observateur l'avait porté à faire derrière les coulisses, et il débuta avec succès au théâtre de la Foire. Mais ce spectacle ayant été réuni, en 1762, à celui des ltaliens, Taconnet cessa d'être acteur, et reprit ses travaux de menuiserie. Il eut de l'ouvrage dans les ateliers des Menus-plaisirs, jusqu'au moment où s'éleva un nouveau théâtre de la Foire, dont il fit partie. Enfin, il trouva chez Nicolet la véritable scène où devait se développer son talent (1764). On peut dire que la nature fut son maître : ouvrier et buveur, il représentait les savetiers et les ivrognes, et c'était avec un naturel si parfait que souvent Préville et les autres comédiens allaient l'étudier, Une mort prématurée l'enleva aux applaudissements du public. Porté à l'hôpital de la Charité à la suite d'une chute, il vit empirer la blessure qu'il s'était faite à la jambe ; l'âcreté de son sang, vicié par les excès, empêcha l'effet des remèdes, et il succomba, à la grande douleur de Nicolet, qui n'avait épargné pour lui ni les soins ni l'argent. Des pièces de théâtre que Taconnet a composées, au nombre de quatre-vingt-trois, à ce qu'on assure, pour les foires de Saint-Germain et Saint-Laurent, pour les théâtres des boulevards et pour la province, quelques-unes seulement ont été imprimées ; la médiocrité de la conception, la grossièreté du comique, les- négligences de style ne font pas regretter celles qui sont perdues. La première qu'il donna fut le Labyrinthe d'amour (1749) ; parmi les autres, les plus connues sont la Petite écosseuse (1760), parodie de l'Ecossaise de Voltaire, et la Mort du bœuf gras (1767), tragédie pour rire. On a encore de Taconnet : Jérôme à Fanchonette, avec la réponse, héroide ; Paris, 1759, in-8° ; — Almanach chantant, ou Soirées amusantes; Paris, 1761, in-32 ; – Mémoires d'un frivolite (sic), par l'auteur ambulant ; Paris, 1761, in-12 ; — L'Ami de tout le monde, almanach en vaudevilles ; Paris, 1762, in-32 ; — Stances sur la mort de Marie, reine de France ; Paris, 1768, in-4°. Ce joyeux acteur a fourni le sujet de plusieurs pièces épisodiques, telles que l'Ombre de Taconnet (1776), Taconnet chez Ramponneau (1807), Taconnet (1811), comédie par Martainville, et Préville et Taconnet (1817), vaudeville par Merle et Brazier.

Taconnet (Jacques), son frère aîné, fut aussi acteur chez Nicolet, et composa le Congé de semestre, comédie en un acte.

J.-B. Artaud, Taconnet, ou Memoires hist. pour servir à la vie de cet homme célébre ; Amst. (Paris), 1775, In-12. – Éloge de Taconnet, à la tête des Spectacles des foires et des boulevards de Paris, IV^e part. — De Laporte, Anecdotes dramatiques.