Tenaïs et Zeliska ou la Liberté dans l'Inde

Tenaïs et Zeliska ou la Liberté dans l'Inde, tragédie en cinq actes de Prévost Monfort, an 6 [1797-1798]. Suspendue avant la représentation.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 6.

Tenaïs et Zeliska ou la Liberté dans l'Inde, tragédie en cinq actes. Par Prévost Monfort.. Suspendue avant la représentation.

La couleur de mon front nuit-elle à mon courage ?

Othello, acte Ier scène 5.

Le texte de la pièce est précédé d'une préface, puis de la liste des personnages.

PREFACE DE L'AUTEUR.

J'habitois St.-Domingue, où lisant les mémoires philosophiques des Deux-Indes, j'étois arrivé à cet endroit :

« Dans ces mouvemens, le gouvernement despotique, qui est malheureusement celui de tout l'Inde, s'est maintenu dans le Bengale ; mais aussi un petit district qui y avoit conservé son indépendance, la conserve encore. Ce canton fortuné, qui peut avoir cent soixante mille d'étendue, se nomme Bisnapore. Il est conduit de tems immémorial par un Brame Rajepoute. C'est là qu'on retrouve, sans altération, la pureté et l'équité de l'ancien systême politique des Indiens ».

Le charme que j'éprouvai à la lecture de la description que Raynal fait des mœurs de ce petit pays fortuné, joint au desir que j'avois de composer un ouvrage en faveur des hommes de toutes couleurs, ami de la liberté, m'a donné l'idée de cette tragédie.

Pour donner à la pièce plus d'analogie avec nos mœurs actuelles, j'ai fait du Brame Rajepoute, un Nabab chargé de faire exécuter les lois du sénat, et feint que des Européens, las de vivre sous un joug odieux, étoient allés s'établir dans ces riantes contrées.

PERSONNAGES.

PHARÈS, Gouverneur d'Ophir, d'origine Européenne.

LORUS, indien d'origine Européenne.

DIRRHEM, idem.

TÉNAIS, officier du Nabab.

ZÉLISKA, femme de sang mêlé, fille de Lorus, épouse de Ténais.

LINAS, enfant de Ténaïs et de Zéliska.

SÉPHAS, magistrat, confident de Pharès.

LADISKAR, indien.

ALDAIRE, indienne,confidente de Zéliska, personnage muet. JUGES.

GARDES.

PEUPLE.

La scène est à Ophir, ville du Bisnapore.

Le décor est précisé au début de chaque acte :

ACTE PREMIER : Le Théâtre représente l'intérieur du palais de Pharès.

ACTE SECOND : Le Théâtre représente une grotte souterraine, dans laquelle est pratiqué un enfoncement qui sert de retraite à Lina.

ACTE TROISIEME : Le Théâtre représente la salle du premier acte.

ACTE QUATRIÈME : Le théâtre représente la salle d'un tribunal, les juges sont assemblés et présidés par Ténaïs : Séphas, Ladiskar, sont assis parmi les magistrats, et Dirrhem à l'entrée de l'enceinte.

ACTE CINQIÈME : Le théâtre représente la grotte du second acte.

C'est Ténaïs qui a le dernier mot :

TÉNAÏS.

Amis, Pharès n'est plus ; que son sort mérité
Puisse servir d'exemple à la postérité.
Que nos derniers neveux en gardent la mémoire,
Et qu'en applaudissant on lise dans l'histoire :
« Un monstre, pour régner, inventa la terreur,
» Et la faulx vengeresse a frappé l'oppresseur. »

La portée politique de la pièce apparaît de façon évidente dans ces quelques vers comme elle apparaît dans préface de l'auteur.

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