Théodore et Pauline, ou la Première réquisition

Théodore et Pauline, ou la Première réquisition, scènes patriotiques, en prose & vaudevilles, de Labrut, musique de Carpentier, 16  novembre 1793.

Théâtre comique et lyrique.

Titre :

Théodore et Pauline, ou la Première réquisition

Genre

scènes patriotiques en vaudevilles

Nombre d'actes :

 

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en verre

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 novembre 1793

Théâtre :

Théâtre comique et lyrique

Auteur(s) des paroles :

Labrut

Compositeur(s) :

Carpentier

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 12 (décembre 1793), p. 312-314 :

[Une belle pièce d’actualité (la première Réquisition...), qui met en scène de méchants contre-révolutionnaires, prêts à tout faire pour ne pas partir « à la frontière », y compris se marier, et de gentils patriotes, qui ont combattu pour le salut de la patrie, et qui retrouvent leur fiancée à leur retour, un efiancée qui a refusé d’épouser le mauvais citoyen qui souhaite qu’on le dispense de faire la guerre. La critique est réduite à sa plus simple expression : après avoir résumé l’intrigue (peu originale) et avoir cité deux couplets, le critique note que la pièce « contient quelques jolis couplets de situation ».

THÉATRE COMIQUE ET LYRIQUE.

Théodore & Pauline, ou la premiere réquisition, scenes patriotiques, en prose & vaudevilles ; par M. Labrut, musique de M. Carpentier.

On vient d'apporter dans le village la plus fâcheuse nouvelle qu'il fût possible de donner à Gripardin, le fils ; c'est celle du décret qui ordonne à tous les jeunes gens de la premiere réquisition de partir pour voler à la défense de la patrie. Ce jeune homme est bien loin d'être à la hauteur de la révolution, & il voit d'un œil inquiet tout ce qui se passe dans la circonstance actuelle. Aussi apprend-il à sa mere, d'un air très-fâché, qu'il sera bientôt obligé de partir comme les autres, avec un havresac sur le dos, une pique à la main trop heureux encore si on ne l'oblige pas à porter les marmites & les tentes. Oui, rien n'est plus certain, dit-il, sur l'air : Faut attendre avec patience, que tout François est contraint de marcher en personne contre les ennemis. Hélas !

Dans le vilain siecle où nous sommes,
Bien malheureux ceux qui sont nés.
Au célibat si tous les hommes
    S'étoient avec vous condamnés,
    Moi, je n'irois pas a la guerre,
    Courir des risques effrayans ;
    Pour faire des enfans, ma mere,
Vous prîtes bien mal votre tems.

Mme. Gripardin se désole, & trouve que la guerre a des procédés bien brutaux.

Cependant il seroit peut-être possible, ajoute Mme. Gripardin, de se tirer de ce mauvais pas, en demandant pour toi la main de ta belle Pauline. Son pere, qui est le premier magistrat du peuple dans le village, a un grand empire sur l'esprit des bonnes gens qui l'habitent ; & il ne faut pas douter, que s'il consent à te donner sa fille en mariage, il ne trouve ensuite quelque moyen pour te dispenser de partir. Je vais donc le trouver.

Le maire Thomas veut bien accorder Pauline à la priere de Gripardin : il n'y consentira toutefois que quand il sera parvenu à la décider, en lui faisant oublier son cher Théodore, parti depuis plus d'un an pour la frontiere, & qu'on croit mort, parce qu'on ne reçoit plus de ses nouvelles. Gripardin vient donc trouver Pauline, & lui fait sa déclaration ; elle est fort mal reçue ; on lui jure qu'on ne l'aime point, qu'on ne l'aimera jamais, & on l'invite à porter ailleurs son hommage. Gripardin veut balbutier un compliment , mais on lui répond :

La plus inflexible vertu
Ne peut pas résister sans cesse ;
L'amour, dans un cœur combattu,
Sonne l'heure de la tendresse ;
Vous ignorez donc en effet,
Quelles foiblesses sont les nôtres ?
Tôt ou tard, de l'époux qu'on hait
On se console avec les autres.

O bonheur! Lolotte vient annoncer à Pauline que Théodore est arrivé. O malheur ! les jeunes gens du village viennent annoncer à Gripardin qu'il faut partir, & le contraignent à danser avec eux. Grande joie de Théodore & Pauline ; grande colere de Gripardin & de celle qui lui donna le jour.

D'après cela , il est inutile d'ajouter que le mariage si long-tems désiré par les deux amans, & le départ avec les jeunes gens de la premiere réquisition, si fortement redouté par Gripardin, terminent la piece. Elle contient quelques jolis couplets de situation.

César : pas de Théodore et Pauline dans la base.

André Tissier connaît 38 représentations de Théodore et Pauline, ou la Première réquisition, de Labrut.

A partir de la Gazette nationale, ou le Moniteur universel (tome 18, 19 de la Réimpression de 1861), j’ai relevé les dates suivantes (soit 26 représentations) :

  • 26 brumaire an 2 (16 novembre 1793)

  • 27 brumaire an 2 (17 novembre 1793)

  • 29 brumaire an 2 (19 novembre 1793)

  • 1er frimaire an 2 (21 novembre 1793)

  • 6 frimaire an 2 (26 novembre 1793)

  • 9 frimaire an 2 (30 novembre 1793)

  • 15 frimaire an 2 (5 décembre 1793)

  • 20 frimaire an 2 (10 décembre 1793)

  • 21 frimaire an 2 (11 décembre 1793)

  • 26 frimaire an 2 (16 décembre 1793) (noté 22 frimaire par erreur)

  • 1er nivôse an 2 (21 décembre 1793)

  • 2 nivôse an 2 (22 décembre 1793)

  • 3 nivôse an 2 (23 décembre 1793)

  • 4 nivôse an 2 (24 décembre 1793)

  • 5 nivôse an 2 (25 décembre 1793)

  • 10 nivôse an 2 (30 décembre 1793)

  • 12 nivôse an 2 (1er janvier 1794)

  • 17 nivôse an 2 (6 janvier 1794)

  • 18 nivôse an 2 (7 janvier 1794)

  • 20 nivôse an 2 (9 janvier 1794)

  • 21 nivôse an 2 (10 janvier 1794)

  • 24 nivôse an 2 (13 janvier 1794)

  • 25 nivôse an 2 (14 janvier 1794)

  • 26 nivôse an 2 (15 janvier 1794)

  • 29 nivôse an 2 (18 janvier 1794)

  • 30 nivôse an 2 (19 janvier 1794)

Dans le volume 20, pas de « Théodore et Pauline ».

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