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L'Union de deux Empires, ou l'Auguste Alliance

L'Union de deux Empires, ou l'Auguste Alliance, comédie en un acte et en vers suivie d’un divertissement, de Joseph Aude, 6, 8, 9, etc., avril 1810.

Grand théâtre de Lyon

La pièce a été publiée: à Lyon, chez Pelzin et Drevon en 1810.

Journal de Lyon et du département du Rhône, n° 43 du mardi 10 avril 1810, p. 1-2 :

[Comme il s’agit d’une pièce de circonstance (la mariage impérial...), la pièce ne pouvait que réussir. Écrite en vers, bien construite, elle est l'œuvre d’un auteur qui connaît bien Lyon et lui rend hommage (le critique cite quelques vers à la gloire de Lyon). Mais la pièce, pleine de flamme, n’en est pas moins inférieure à ce qu’éprouvent les Lyonnais. L’intrigue est à peine évoquée : c’est la même que d’habitude, une jeune fille dont on accordera la main à celui qui saura dire le mieux ce qu’apporte l’Auguste Alliance. Et c’est naturellement l’amant aimé qui gagne la compétition. La pièce est bien jouée. Le divertissement final contient une allemande très plaisante, et exécutée de façon remarquable par un débutante, le maître de ballets et la première danseuse]

Grand Théatre.

L'Union des deux Empires, ou l'Auguste Alliance.

Il n'était pas possible que cette pièce de circonstance, rappelant une époque heureuse pour l'Europe, et les noms de souverains objet de notre respect et de notre amour, ne fút vivement applaudie. Au mérite des intentions patriotiques l'auteur a joint celui d'écrire en vers sa petite comédie.

La facture de ces vers, la coupe des scènes et le naturel du dialogue, auraient appris que cette bluette était due à un homme exercé dans la composition dramatique, lors même que le régisseur ne se serait pas rendu à la demande du public, en annonçant que l'auteur de la pièce était M. Aude. Cet homme de lettres connait depuis long-temps l'esprit lyonnais ; aussi se plaît-il a lui rendre justice:

Notre cité, par qui l'Europe est enrichie,
Lyon , ville des arts et de la monarchie,
Recouvrant sa splendeur, ses ateliers, ses droits,
Lyon qui présagea le prix des grands exploits,
La gloire du héros, ses destins, sa couronne,
Avant qu'un peuple entier le plaçât sur le trône,
Qui révėra toujours son dieu, son souverain,
Après tant de tourmens va respirer enfin.

Quelque chaleur que M. Aude ait mis dans l'expression des sentimens de reconnaissance et d'admiration qu'éprouvent les Lyonnais pour l'auguste Héros de la France, les Lyonnais, en mettant la main sur leur cœur, s’aperçoivent que cette expression est loin encore de la vérité ; mais si leurs sentimens ne peuvent être peints avec toute la force nécessaire, il [qic] doivent être appréciés , parce qu'ils sont sincères, et, comme dit l'auteur :

Le tribut des bons cœurs plait seul au bon monarque.

Ce vers a été particulièrement applaudi , ainsi que les suivans :

                         La fable ! y doit-on croire  ?
Lorsque Napoléon fait douter de l'histoire.
Le vrai Mars est au Louvre, et Vénus est en route.

Si cette antithèse n'est pas très-poétique, on n'en a pas moins rendu justice aux intentions qui l'ont dictée. Un père accordera la main de sa fille à celui de deux rivaux qui exprimera le plus heureusement les brillans résultats de l'auguste Alliance. Le prix est décerné à l'amant aiıné pour ces deux vers :

Le Léopard n'a plus d'asile que sur l'onde ;
Les deux aigles unis fixent le sort du monde.

Tel est en deux mots le sujet de la pièce dont quelques scènes sont particulièrement animées par le jeune naturel de M. Bié dans un rôle de paysan, et par celui de Depeintre, pour lequel il n'est point de petits rôles. L'allemande qui fait partie du divertissement final a fait plaisir. Mademoiselle Romain, jolie figurante, n'est point déplacée entre M. Roger, maître de ballets, et Mademoiselle Adrienne, premiere danseuse.

Louis-Henry Lecomte, Napoléon et l'Empire racontés par le théâtre, 1797-1899, p. 211-212 :

[La pièce n’a pas vraiment l’heur de plaire à Lecomte, pourtant très bien disposé envers tout c equi loue Napoléon. De son compte rendu, on retiendra les précisions qu’il donne sur la nature du cocnours dont la jeune fille est le prix]

Lyon, Grand-Théâtre, 6 avril 1810 : L'Union de deux Empires, ou l'Auguste Alliance, comédie en 1 acte, en vers, suivie d'un divertissement, par Aude.

Dorval, riche particulier de Lyon, ouvre entre Valsain et Dormeuil, ses amis, un concours pour célébrer, en couplets tableaux ou vers, l'union des empires français et allemand. Celui qui accomplira le mieux cette tâche recevra comme prix la main de Sophie, fille de Dorval, avec trente mille écus. Dormeuil, prétentieux et poncif, entreprend aussitôt un vaste poème dont la mythologie fournit les éléments ; Valsain, aimé de Sophie, dédaigne la fiction et, au moment fixé, soumet à Dorval ce distique :

Le léopard n'a plus d'asile que sur l'onde,
Les deux aigles unis fixent le sort du monde.

Si court qu'il soit, le travail de Valsain remporte les suffrages, et son mariage avec Sophie est décidé au bruit des cris de joie motivés par le retour de Henri, fils de Dorval, qui revient d'Allemagne capitaine et décoré, et des acclamations frénétiques saluant les bustes de Napoléon et de Marie-Louise.

Plus de mots que d'idées, de mouvement que de style. Une pompeuse mise en scène aida l'auteur à obtenir le succès espéré.

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