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L'Union villageoise

L'Union villageoise, scène patriotique, en prose et vaudevilles, de Desfontaines, Barré et Piis, 9 août 1793.

Paris, Théâtre du Vaudeville.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris à l’imprimerie. des Droits de l'homme, an II :

L'union villageoise, scène patriotique. En prose et vaudevilles, ajoutée à la suite de plusieurs pièces, sur le théâtre du Vaudeville, et représentée, pour la première fois, à la suite du prix, le vendredi 9 août 1793. Seconde édition augmentée.

La pièce est attribuée à Barré, Piis et Desfontaines. Certains ajoutent à la liste Radet, mais André Tissier, Les spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 2, ne compte pas Radet parmi les auteurs de l’Union villageoise.

Biographie générale depuis les temps les plus reculée, sous la direction de M. le Dr Hoefer, tome 29, p. 979 (dans la biographie de Desfontaines, classée à La Vallée) :

L'Union Villageoise, scène patriotique, mêlée de vaudevilles; Paris, an ii, in-8°. On crut saisir dans cette pièce, jouée le 3 janvier 1793, une allusion en faveur de Louis XVI, alors en jugement ; ce passage, applaudi par une certaine partie du public, valut aux auteurs une détention de plusieurs mois à La Force.

L’anecdote est éminemment suspecte : la pièce n’est pas jouée avant le mois d’août (et Louis XVI a été guillotiné le 21 janvier 1793), et le passage en prison ne fait pas partie de la biographie des trois auteurs.

Journal encyclopédique ou universel, Année 1793, tome 6, trente juillet, n° 21, p. 120-122 :

[Pièce qui vaut par les sentiments patriotiques dont font preuve les « bons villageois » qui acceptent « la Constitution » dans leur village. Et les couplets cités sont là pour nous en convaincre. Et l'article s'achève sur l'invitation faite aux « directeurs des spectacles des départemens à se procurer cette scene en vaudevilles » qu'ils peuvent adapter « à toutes les pieces villageoises qui forment leurs répertoires ».]

Théâtre du Vaudeville , rue de Chartres.

L'Union villageoise, Scene patriotique.

Cette scene est imprimée ; & se vend 5 sous au théatre ; chez Brunet, libraire rue de Marivaux ; chez la C. Toubon, sous les galeries du théatre de la République, à côté du passage vitré, & chez les marchands de nouveautés. Cette petite scene offre le tableau de l'acceptation de la Constitution dans un village, & tire principalement son intérêt de la naïveté, de la franchise & du patriotisme ardent des bons villageois mis en scene. On y a fait répéter plusieurs des couplets suivans :

Air du vaudeville d'Arlequin Cruello.

    Amis, prenons-nous par la main,
        Et formons une ronde :
    Qu'en ce jour, à notre refrain,
        Chaque Francais réponde.
    Le sentiment nous le prescrit :
    Et morgué ! Nargue de l'esprit,
        Lorsque le cœur s'explique !
        Par-tout nous verrons Unité,
        Egalité, Fraternité.
Chantons, chantons-, vive la République

    Cultivateurs Républicains,
        Notre heureuse espérance,
    Soyez vaillans, soyez humains ;
        C'est le vœu de la France :
    Qu’à faire lever nos épis
        Chacun de vous s'applique :
    Bons citoyens & bons soldats,
    Dans vos foyers, dans les combats,
Servez , -servez, servez la République.

    O vous, de qui les jeunes gens
        Réverent la vieillesse,
    Puissiez-vous, sous vos cheveux blancs,
        Retrouver la jeunesse !
    J'ai vu, j'ai vu , disiez-vous tous :
    Oh ! nous verrons bien plus que vous
        Le fait est sans replique :
    Mais avec nous régénérés,
    Le plus longtems que vous pourrez,
Vivez., vivez pour voir la République,

    Aimez, aimez jeunes tendrons :
        Mettez-vous en ménage :
    Nous avons ici des lurons
        Faits pour le mariage.
    Notre bon maire, que voilà,
    En deux mots, peut arranger ça :
        Que votre cœur s'explique !
    Le bien de l'Etat en dépend ;
    Ne perdez pas un seul instant ;
Peuplez, peuplez, peuplez la Républiques

    Freres, amis & citoyens,
        Bannissons la discorde :
    Unis par les mêmes liens,
        Vivons dans la concorde,
    Eteignons nos ressentimens :
    N'ayions, dans ces heureux momens,
        Qu'un sentiment unique.
    De bons esprits & de bons cœurs,
    De bonnes loix, de bonnes meurs,
Voilà, voilà, voilà la République.

Dans ce moment où tous les théâtres de Paris s'empressent de donner, de par, & pour le peuple, les pieces les plus propres à propager les principes du patriotisme & de la fraternité, nous engageons les directeurs des spectacles des départemens à se procurer cette scene en vaudevilles, qu'ils peuvent adopter à toutes les pieces villageoises qui forment leurs répertoires.

D’après la base César, la pièce a pour auteur le seul Desfontaines. Première représentation le 9 août 1793 au Théâtre du Vaudeville. Elle a connu sur ce même théâtre 42 représentations dans la seule année 1793, jusqu’au 27 décembre (soit une moyenne de plus de 8 représentations par mois).

La représentation du 27 décembre est faite « en réjouissance de la prise de Toulon, pour le Peuple » (Gazette nationale du 27 décembre).

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