Un peu de méchanceté, comédie en un acte, d'André-Joseph Grétry neveu et Décour [Eugène-Hyacinthe Laffillard], 11 fructidor an 13 [29 août 1805].
Théâtre de la Cité, Palais-Variétés.
Courrier des spectacles, n° 3119 du 13 fructidor an 13 [31 août 1803], p. 2 :
[Le début du compte rendu est largement positif : certes, c'est une petite comédie, mais elle est en vers plutôt bien rédigés, l'intrigue fonctionne et le dénouement est « heureux », ce qui peut vouloir dire qu'il est bien choisi, ou qu'il est marqué par le bonheur du jeune couple que la pièce montre, et qui finit par se marier après que la tante de la jeune fille ait feint de refuser qu'elle épouse son amant. Certes, la pièce emprunte un peu à une autre pièce, mais elle a aussi son fonds propre. Les auteurs ont été nommés : c'est bien un succès. La fin du compte rendu signale ensuite que le Théâtre des Élèves où la pièce est jouée est en pleine mutation : il a une ambition nouvelle, et va jouer un mélodrame : cela signifie qu'il a des ambitions et qu'il ne se limite pas à jouer des bluettes. Et il dispose d'un acteur efficace pour faire rire.]
Théâtre de la Cité.
Un peu de méchanceté.
Cette petite comédie est en un acte ; elle est écrite en vers avec assez de facilité, l’intrigue marche avec aisance et le dénouement est heureux. On y reconnoit quelque ressemblance avec la Coquette corrigée, mais on y trouve aussi quelques scènes agréables et bien conduites qui appartiennent à l’auteur.
Il a voulu nous montrer une Tante qui partage son affection entre sa nièce et un jeune homme qui doit tout à ses bienfaits. Celui-ci instruit que la Tante a formé pour elle-même un projet d’hymen, s’imagine que c’est sur lui qu’elle a jeté les jeux, et n’ose l’affliger par un refus, tant il est reconnoissant ; mais la Tante, qui a découvert le penchant des deux amans. se propose de les punir de leur dissimulation ; elle cache son véritable dessein, et jouit pendant quelque tems de leur embarras. Enfin elle leur montre le contrat pour lequel elle leur accorde une partie des biens qu’elle possède, et les unit l’un à l’autre. Les auteurs de cette bluette sont MM. Grétrv neveu et Décour.
Ce Théâtre forme peu à peu son répertoire et prépare, dit-on , des ouvrages plus importans, qui doivent y amener l’affluence. On annonce que sous huit jours on y donnera un mélodrame qui doit faire courir tout Paris. En attendant, c’est M. François qui jouit des premières faveurs. M. François est pour les spectateurs ce que fut jadis le premier des Roussel, toutes les fois qu’il paroît il excite plus d'éclats de rire que le Père de famille, dont il est la copie, n’a jamais fait couler de larmes.
[La fin de l'article contient une allusion au Père de famille (la pièce de Diderot ?) que j'aimerais comprendre. Qui peut bien être ce « premier des Roussel » ?]
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