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Une étourderie, ou l'Un pour l'Autre

Une étourderie, ou l'Un pour l'éutre, comédie mêlée d'ariettes en un acte, de Vial, musique du citoyen Quaisain, 9 Ventôse an 9 (28 février 1801).

Théâtre Lyrique rue Feydeau

Titre :

Une étourderie, ou l’Un pour l’autre

Genre :

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers

Musique :

oui

Date de création :

9 ventôse an 9 (28 février 1801)

Théâtre :

Théâtre lyrique, rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Vial

Compositeur(s) :

Quaisain

Almanach des Muses 1802

Un jeune libertin prend le nom d'un gendre qu'on attend, et qu'on ne connaît point ; il est découvert, ne se déconcerte pas, et, par sa persévérance, fléchit le père, plaît à la fille, et l'épouse.

Quelques détails comiques, mais nulle vraisemblance ; musique sans caractère. Point de succès.

Courrier des spectacles, n° 1462 du 10 ventôse an 9 [1er mars 1801], p. 2 :

[Le critique choisit pour dire son opinion sur la pièce de s’exprimer de façon prudente : la réussite de la pièce n’est pas si sûre (plus d’applaudissements que de murmures vers la fin), et sa réussite ne revient pas seulement aux auteurs (qui d’autre ?). L’intrigue repose sur une action bien contestable d’un jeune homme, qui se fait passer pour un autre et se retrouve au moment de signer son contrat de mariage à sa place, jusqu’à ce qu’on apprenne la mort du vrai fiancé, révélant l’imposture (le mot étourderie étant tout de même bien gentil dans un tel contexte), mais sans empêcher le mariage. Le critique se montre assez sévère avec la pièce : son sujet n’est pas neuf, et le rôle du père tout de même bien crédule est jugé invraisemblable. Il faut espérer que l’auteur saura proposer un ouvrage « plus digne de sa réputation ». Il s’agit de Vial. Quant au musicien, lui aussi a déçu : sa musique est un simple essai ; elle offre des « phrases […] ordinaires », des « accompagnemens […] peu remarquables » et peu originaux. On n’en retient qu’un air. Deux acteurs sont mis en valeur (le rôle du valet et celui du jeune homme). Mais le rôle du père est « trop invraisemblable pour être bien rendu », et « les autres rôles sont peu importants ».]

Théâtre Feydeau.

S’il faut s’en rapporter aux applaudissemens qui, vers la fin, l’ont emporté sur les murmures, la pièce nouvelle donnée hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre d’Une Etourderie, ou l’Un pour L'Autre, a réussi. Mais il y auroit de la témérité à dire que ce succès appartient uniquement au mérite de l’ouvrage.

L’étourderie dont il s’agit consiste en ce que Valcourt qui, fort jeune a quitté imprudemment un oncle dont il étoit fort aimé, arrive après plusieurs voyages dans la maison d’un brave campagnard dont la fille est destinée à Dorimond, et trouve plaisant de passer pour ce dernier. Le père d’Emilie trompé par quelque ressemblance, prend Valcour pour le gendre si impatiemment attendu et au-devant duquel il avoit même envoyé du monde.

Valcour est fort contrarié dans ce projet étourdi par les scrupules de son valet Frontin ; et le maître, à son tour, lorsque le père d’Emilie presse les choses au point de présenter le contrat à signer, est un peu aux prises avec la délicatesse.

Il est bientôt forcé de découvrir sa folle effronterie, lorsque le valet qu’on avoit envoyé au-devant de Dorimon vient annoncer que ce dernier est mort dans une auberge voisine ; mais l’aveu que Valcourt fait de son étourderie, et la tendresse qu’il a su d’ailleurs inspirer à Emilie, deviennent pour le père de celle-ci une raison suffisante de consentir à leur union.

Il seroit aussi long que facile de rapprocher la plupart des situations, de quelques autres semblables déjà connues à la scène. Il ne seroit pas moins facile de démontrer combien peu le rôle du père touche à la vraisemblance, et que, tel qu’on l’a présenté, il est véritablement dans cette foible intrigue le premier étourdi. Mais on doit croire que l’auteur, déjà connu par des pièces meilleures que celle-ci, et sur tout par la charmante comédie de Clémentine, ou la Belle-Mère, se propose de nous dédommager par quelqu’ouvrage plus digne de sa réputation.

Nous avons nommé le citoyen Vial pour auteur des paroles. Celui de la musique ne peut certainement considérer son ouvrage que comme un essai : presque toutes les phrases de chant sont ordinaires, les accompagnemens sont peu remarquables et manquent pour la plupart d’originalité ; mais on distingue l’air du valet, qui est conçu avec autant d'esprit que de légèreté, et dont les accompagnemens sont délicats, suivis, bien liés, en un mot très-habilement entendus ; c’est dans ce morceau que le citoyen Quaisin s’est le mieux montré l’élève du citoyen Berton.

Le rôle de Valet est très-bien joué par le cit. Rézicourt.

Le citoyen Fay prouve beaucoup d’intelligence par la manière dont il remplit celui de Valcour.

Nous ne parlerons pas du rôle de père, qui est réellement trop invraisemblable pour être bien rendu par quelqu’acteur que ce soit. Les autres rôles sont peu importans.

Journal de Paris, n° 161 du 11 ventôse an IX, p. 971 :

Le début de compte rendu essaie de déterminer s’il a assisté à une chute ou à un succès, les auteurs ayant été nommés, et la fin de la pièce violemment sifflée. Après avoir exposé le sujet, le jugement porté sur la pièce en montre les limites : sujet trop connu, d’où l’absence d’intérêt, comique froid, comportements de certains personnages peu convenables. Cela n’empêche que le poème est plutôt bien écrit. Mais la musique, elle, est insuffisante. Les acteurs ont bien joué. Les auteurs feront mieux la prochaine fois (ce qui veut dire qu’ils ont raté leur pièce.]

THÉATRE FEYDEAU.

On a donné avant-hier à ce théâtre la 1.re représentation d’une Etourderie, ou L’un pour l’autre, opéra comique en un acte. Les auteurs ont bien été demandés & nommés, mais un grand bruit de sifflets ayant servi d’accompagnement aux trois dernières scènes, nous ne savons pas précisément si l’ouvrage a fait une chûte ou obtenu un succès. Quoi qu’il en soit, voici le sujet de cette pièce.

Valcour, jeune étourdi, rencontre dans une auberge un autre jeune homme nommé Dorimon, qui vient d’y tomber malade & qui doit épouser Emilie, fille d’un ancien militaire, retiré dans une campagne peu éloignée. Dorimon, au lit de la mort, reçoit les soins de Valcour qui est bien obligé de continuer sa route ; la voiture de celui-ci se brie près du lieu qu’habite le père d’Emilie, & il est forcé d’y descendre. On le prend pour le futur ; on l’accueille & il lui paroît plaisant de se prêter au quiproquo. Cependant il voit Emilie, il l’aime & s’en fait aimer. Le pière, enchanté de cette sympathie, fait dresser un contrat de mariage & presse Valcour de le signer. L’étourdi, retenu par l’honneur, hésite quelque temps & finit par tout avouer. Un valet exhibe alors les papiers mortuaires de l’amant attendu. Emilie confesse qu’elle aime Valcour : on tient compte à celui-ci de son retour de conscience, & le faux Dorimon épouse la fiance du véritable.

Le fond & les épisodes de cette petite pièce sont trop connus, pour inspirer le moindre intérêt ; le comique en est froid : on est surpris de voir le père d’Emilie beaucoup plus inconséquent que le prétendu étourdi, & ce dernier, heureux par le trépas d’une personne dont il vient en quelque sorte de fermer la paupière, finit pas être inexcusable aux yeux de tout homme délicat. Le poème n’est pourtant pas sans mérite ; il est écrit en vers & l’on a pu y remarquer de la pureté & de l’élégance. – Quant à la musique, à l’exception de deux morceaux gracieux & légers, elle n’est guères moins communes que le sujet de la pièce. L’ouverture, sur-tout, nous paru sans idées & sans caractères.

Les principaux rôles de ce topéra sont joués avec beaucoup de talent par les C.ns Rézicour, georges & Lay, & par M.lle Gévaudan. Quant à celui d’Emilie, il est trop insignifiant pour faire honneur à l’actrice qui en est chargée.

Les auteurs sont le C.n Vial pour les paroles, & le C.n Quésain (élève du C.n Breton) pour la musique. Ils ont un vrai talent l’un & l’autre, & tout nous porte à croire qu’ils seront plus heureux une autre fois.]

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, VIe année (an ix.-1801), tome sixième, p. 120 :

[Une intrigue un peu étrange (un homme qui finit par épouser celle qu’il courtisait à la place de l’amant officiel, dont on apprend qu’il est décédé). Un père peut marier sa fille de cette manière sans troubler le critique, qui n’y trouve rien à redire. Peu de succès, la musique étant qualifiée de « très-faible ».]

THÉATRE FEYDEAU.

Une Etourderie, ou l'Un pour l'Autre.

Ce petit opéra, joué le 9 ventose, a eu peu de succès.

Valcour arrive chez un riche campagnard, dont la fille, Emilie, est destinée à Dorimont. Il trouve joli de passer pour ce dernier, et fait ainsi la cour à la jeune personne qui répond à sa passion. Il est d'abord contrarié par son valet, ensuite par sa délicatesse, au moment de signer le contrat ; et il finit par tout avouer, lorsqu'on apprend, fort à propos, la mort du prétendu ; alors le père ne trouvant plus d'obstacle, donne sa fille à l'étourdi.

Les paroles sont du C. Vial ; la musique, très-faible, est du C. Quaisin.

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