Une heure de Jocrisse, comédie en 2 actes et en prose, par M. R... M...,... [Honoré-Antoine Richaud-Martelly], 23 pluviôse an 9 [12 février 1801].
Théâtre Montansier-Variétés.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hugelet, an 12 – 1804 :
Une heure de Jocrisse, comédie en deux actes et en prose. Par M. R... M.... Représentée pour la première fois sur le théâtre Montansier-Variétés, le 23 Pluviôse, an 9.
Le Courrier des spectacles n° 1445 du 23 pluviôse an 9 annonce bien la première de cette Journée de Jocrisse en précisant que le rôle de Jocrisse sera rempli par Brunet.
Courrier des spectacles, n° 1447 du 25 pluviôse an 9 [14 février 1801, p. 2 :
[La pièce n'a manifestement plu ni au public, qui n'a ri qu'en quelques occasions, ni au critique qui y voit une « production au-dessous même des plus médiocres qu’on donne à ce théâtre », qui ne manque pas de donner des productions médiocres : tout son comique repose sur le jeu de Brunet, la grande vedette du théâtre Montansier. Il évoque l'intrigue plus qu'il ne la résume : elle ne mérite pas un tel honneur. Il donne un exemple des « gaucheries » de Jocrisse, avant de critique très vigoureusement ce qui lui apparaît fort choquant, une soubrette qui ne détrompe son maître victime d'un quiproquo. La question est visiblement importante pour lui...]
Théâtre Montansier.
La comédie en deux actes, donnée avant-hier sur ce théâtre, sous le titre d'Une heure de Jocrisse, après avoir, en deux ou trois endroits, excité de grands éclats de rire, grâce à l’ineptie du héros de la pièce, ne fut à la-fin ni applaudie, ni sifflée. Ce silence du public a prouvé qu’il rangeoit cette production au-dessous même des plus médiocres qu’on donne à ce théâtre, et que le jeu seul de Brunet fait valoir. En voici l’analyse :
Jocrisse, valet de Richard, vient apporter à M. Dumont une lettre de la part de son maître. Dumont, qui a plusieurs fois eu occasion de rire des niaiseries de Jocrisse, le retient à son service, et durant une heure il éprouve jusqu’à quel point est fondé ce qu’on a débité du nouveau valet. Celui-ci, à peine entré en fonctions, fait plusieurs gaucheries, qui loin de fâcher M. Dumont , le font rire aux éclats.
Nous n'entrerons dans aucun détail à ce sujet. Voici comment finit l’action : Jocrisse voit un jeune homme, l’amant de la. fille de M. Dumont, remettre une lettre à Lisette. Il le prend pour un commissionnaire, quoiqu’il soit mieux habillé que lui, et le prie de porter une autre lettre, qu’on l’a chargé de donner à son ancien maître. Le jeune homme accepte la commission, et revient bientôt avec Richard, son oncle, qui lui cède toutes ses prétentions à la main de sa maîtresse.
Il n’y a pas dans ce fonds une grande richesse d’imagination ; mais ce qui choque particulièrement, c’est un rôle de Soubrette qui est, sans le vouloir, complice des bêtises de Jocrisse. Nous n'en citerons qu’un exemple dans la scène où un médecin, amené par Jocrisse au lieu d’un notaire, veut saigner M. Dumont ; la soubrette, qui voit le quiproquo, pourroit par un seul mot éclairer son maître ; pas du tout , elle le laisse s’emporter contre le médecin, sans chercher à le détromper.
Sur la première moitié de l'an 11 (de vendémiaire à pluviôse : de septembre 1802 à février 1803), le Journal des débats signale 14 représentations de Une heure de Jocrisse.
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