Une journée de Préville, comédie en un acte et en prose, d'Alexis Daudet, 24 frimaire, an 10 [15 décembre 1801].
Théâtre Molière.
Sur la page de titre de la brochure, à Liège, chez J. A. Latour, an 10 – 1802 :
Une journée de Préville, comédie en un acte et en prose, Par Alexis Daudet ; Représentée pour la première fois au Théâtre MOLIERE, le 24 vendémiaire an 10.
Le texte de la pièce est précédé d'une dédicace à l'acteur Dazincourt, pour qui Préville est un modèle.
A DAZINCOURT,
Comédien Français.
J'ai le faible mérite d'avoir mis sur la scene un modele que vous regrettez tous les jours ; le public applaudira à l'intention que j'ai, en dédiant mon ouvrage à celui qui nous console le plus de la perte de PRÉVILLE.
Agréez l'hommage de mon estime,
Alexis DAUDET.
La date donnée par la brochure est erronée : la première a eu lieu le 24 frimaire.
Courrier des spectacles, n° 1751 du 25 frimaire an 10 [16 décembre 1801], p. 2 :
[Le compte rendu s'ouvre par des considérations générales sur ces pièces montrant « un grand homme chez lui », qui en commun une certaine froideur. Une journée de Préville n'échappe pas à la règle : malgré « plusieurs jolies scènes où l’on remarque des traits heureux », elle n'offre pas d'intérêt, et se réduit à montrer une farce que Préville fait à Poinsinet, un autre acteur, présenté comme « fort crédule » et que Préville ridiculise. Poinsinet a parié que Préville ne le duperait plus, mais il tombe dans le panneau qui lui tend Préville. Après le réusmé de l'intrigue, l'rticle s'achève par l'annonce du nom de l'auteur.]
Téâtre [sic] de Molière.
Toutes les fois que l’on a voulu nous montrer un grand homme chez lui, soit qu’il fût le héros principal de la piece, ou simplement un personnage épisodique, le public a applaudi à l’intention de l’auteur qui retrace ainsi aux yeux de la postérité quelqu’action ou généreuse, ou plaisante, mais il n’a pas moins convenu que c’étoit un peu froid. Oui, c’est le reproche le plus fondé que l’on fait ordinairement aux ouvrages de ce genre, et c’est aussi celui que nous ferons à Une Journée de Préville, comédie représentée hier pour la première fois à ce théâtre. Ce n’est pas que la pièce n’ait présenté plusieurs jolies scènes où l’on remarque des traits heureux, mais il n’y a pas d’intérêt, et le tout roule sur une plaisanterie de Préville à l’égard de Poinsinet, auteur du Cercle. On sait que sans être un sot, Poinsinet étoit fort crédule, mais ayant déjà été attrapé par Préville, il avoit parié 25 louis que celui-ci ne seroit plus assez adroit pour le duper. Sur le point de jouer à Compiègne la comédie du Cercle, Préville se concerte avec sa femme et Bellecour sur les moyens de gagner le pari. Poinsinet leur en offre lui-même l’occasion en leur disant qu’il cherche un emploi à la cour, et qu’il attend la première place vacante. Préville et Bellecour lui font croire que l’écran du roi est mort. Cet emploi, lui disent-ils, est peu fatigant, il consiste à se mettre devant le feu durant deux heures lorsque le roi en approche. Voilà Poinsinet qui forme une demande, qui est presque sûr de réussir ; mais on rit à ses dépens, et il est obligé de payer le pari, dont Préville consacre la somme à soulager un acteur infortuné.
L’auteur de cette comédie est le cit. Alexis Daudet.
Représentations : première le 24 frimaire, seconde la 25, puis le 27, le 28 frimaire, le 4, le 10, le 13 nivôse, 7 pluviôse an 10 (données fournies par le Journal de Paris, volume 3, du 1er vendémiaire au 30 ventôse an 10).
Ajouter un commentaire