La Vaccine, folie-vaudeville en un acte et en prose, de Moreau, Ponet et Dumersan, 22 floréal an 9 [12 mai 1801].
Théâtre de la Cité.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 9 :
La Vaccine, folie-vaudeville en 1 acte et en prose, par les Citoyens Moreau, Ponet et T***. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de la Cité, 22 floréal an 9.
Le troisième auteur, T***, c'est, comme d'habitude, Théophile Dumersan.
Courrier des spectacles, n° 1535 du 23 floréal an 9 [13 mai 1801], p. 2 :
[Avant de résumer l'intrigue de la pièce, le critique s'interroge sur ce que peut bien être une pièce sur un sujet aussi mince que la vaccine, sinon une série de couplets, ce qui est bien le cas de la pièce nouvelle, qui a connu le succès. L'intrigue se réduit à un faux enlèvement, commis par un faux médecin, qui permet à « un jeune militaire » d'épouser « sa maîtresse » que sa tante veut absolument faire vacciner. « Ce fonds est bien peu de chose, mais il est rempli de couplets », de qualité inégale (plusieurs sont des couplets « de portefeuille », peu liés à la pièce, « mais ils sont soignés »). Les auteurs ont été nommés (enfin, deux d'entre eux). Et le critique regrette que, à une exception près, les acteurs sachent si peu leur rôle. Une actrice, que le critique ne veut pas accabler, passe l'essentiel de la pièce à regarder le souffleur...]
Théâtre de la Cité.
La Vaccine est-elle une invention utile ?
Hypocrate [sic] dit oui, mais Galien dit non.
Pendant les débats de ces messieurs on la met en scène et on la présente sous un aspect tantôt ridicule, tantôt favorable. Mais, dira-t-on, quelle pièce peut-on faire sur la vaccine ? tout au plus un petit vaudeville dont tout le mérite consiste dans les couplets ? c’est précisément ce qu’on peut dire de l’ouvrage donné hier avec succès sur ce théâtre, sous le titre de la Vaccine.
Un jeune militaire, en arrivant de l’armée, retrouve sa maîtresse, à qui une tante engouée des nouveautés du jour veut faire inoculer la vaccine. Il a avec lui un ami qui se charge de passer pour le docteur Vaccini, que la tante a envoyé chercher. Effectivement il se présente, gagne la confiance de la tante crédule, et conduisant la jeune personne dans le jardin il feint de l’enlever. L’amant court sur ses traces, ramène la nièce et la reçoit pour épouse en reconnoissance de ce service.
Ce fonds est bien peu de chose, mais il est rempli de couplets dont quelques-uns ont été redemandés. Ils ne sont pas tous bien encadrés, et nous en avons remarqué communément appelés de Portefeuille ; mais généralement ils sont soignés.
Les auteurs sont les citoyens Moreau et Ponet.
Nous aurions désiré que les acteurs eussent mieux appris leurs rôles. Le citoyen Béville , qui débute à ce théâtre, est le seul à qui nous n’adresserons pas ce reproche. Mlle Moncassin sur-tout étoit bien peu sûre du rôle de la nièce. Les yeux fixés sur le souffleur ou sur l’orchestre , elle paroissoit sans cesse les consulter. Elle conviendra. avec nous que ce n’est pas là jouer un rôle ; c’est tout au plus le répéter. Cette actrice est jeune, gentille, elle a des dispositions, de l'intelligence : la remarque que nous venons de faire ne sera sans doute pas perdue pour elle.
F. J. B. P. G ***.
Sur l'exemplaire de la collection Marandet (Warwick Digital Collections), l'identité des trois auteurs a été ajoutée à la main, et le troisième auteur est bien Marion Dumersant [sic].
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