La Vraie bravoure

La Vraie bravoure, comédie en un acte & en prose, d'Alexandre Duval et Picard, 13 frimaire an 2 [3 décembre 1793] .

Théâtre de la République.

Titre :

Vraie bravoure (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

13 frimaire an 2 [3 décembre 1793]

Théâtre :

Théâtre de la République

Auteur(s) des paroles :

Alexandre Duval et Picard

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Lepetit, an second de la République Française :

La vraie Bravoure, Comédie en un Acte et en Prose. Par les Citoyens Duval et Picard, représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de la République, le 13 Frimaire, an 2e.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 298-300 :

[Le compte rendu s’ouvre comme il se ferme : sur l’utilité du théâtre, qui peut « extirper » les préjugés que les lois paraissent impuissantes à faire disparaître. Le préjugé dont il est ici question, c’est le duel, dont la fureur « auroit dû tomber avec la féodalité qui l'avoit créée ». L’intrigue se réduit à opposer le faux courage de celui qui encourage l’autre au duel, du véritable, qui consiste à se battre pour défendre sa patrie. Jugement final : « Cette jolie piece […] est faite avec beaucoup d'art, & […] le but est très-moral »,]

THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE.

La vraie bravoure, comédie en un acte & en prose.

Si le théatre est utile aux mœurs, c'est sur-tout lorsqu'il attaque de front les préjugés que les loix les plus sages ont bien de la peine à extirper. Celui du prétendu Point d'honneur est un de ceux qui sont le plus nuisibles à l'humanité : la fureur des duels auroit dû tomber avec la féodalité qui l'avoit créée. Mais est-il si facile de réprimer l'orgueil & l'amour-propre des hommes ? Oui; on le peut, en leur démontrant que la vraie bravoure n'est point d'égorger un imprudent qui a blessé notre vanité, mais de bien servir son pays. Tel est le but moral de cette comédie. L'intrigue rappelle un peut [sic] celle du Point d'honneur, comédie de M. Patrat, en cinq actes, en prose, jouée sur le même théatre, il y a à-peu-près deux ans ; mais on ne sauroit trop répéter les grandes leçons, & multiplier les exemples de sagesse & de raison.

La.scene se passe dans une commune frontiere. Firmin & Henri sont liés de la plus étroite amitié ; Firmin est lieutenant de sa compagnie : il voit avec douleur qu'un homme vicieux, nommé Melcour, détourne son ami du chemin de la vertu : ce Melcour mene Henri chez des femmes perdues, où l'on ruine sa bourse, sa santé & sa délicatesse. C'est en vain que Firmin, qui va épouser la fille de Michel, vieil invalide, fait à son ami de vifs reproches sur sa conduite : Henri les écoute ; mais bientôt Melcour vient l'entraîner chez la Saint-Phar : Henri, un peu gris, en sort pour demander de l'argent à Firmin : celui-ci lui en donne ; mais il veut l'empêcher de retourner avec Melcour : Henri perd toute retenue, au point de donner un soufflet à Firmin !.... Le lâche Melcour veut soudain qu'ils se battent, & va même chercher des témoins. Cependant Henri a senti sa faute : il s'est jette aux pieds de son ami ; son ami lui a pardonné : tous les deux sont résolus de mourir plutôt que de suivre la loi d'un préjugé barbare. Melcour, suivi de ses amis, vient railler Firmin ; Michel ne veut plus lui donner sa fille ; Firmin est au désespoir ; mais le canon se sait entendre ; Firmin vole à la défense de sa patrie, tandis que le bretailleur Melcour, pâle & tremblant, se laisse enlever son épée par un enfant, & finit par déserter..... Firmin, au contraire, a arraché un drapeau aux ennemis ; la vraie bravoure triomphe, & tous les soldats, frappés de cet exemple, jurent de chasser de l'armée le premier qui oseroit provoquer son camarade en duel.

Cette jolie piece, qui est faite avec beaucoup d'art, & dont le but est très-moral, est terminée par des couplets, dont on a fait répéter le suivant :

Air : La parole.

Vous qui passez de si beaux jours
Dans les bras d'une douce amie,
Il faut ajourner vos amours
Jusqu'au salut de la patrie.
Lorsque vous reviendrez vainqueurs,
Alors, dans votre heureux ménage,
Pour lui donner des défenseurs,
Pour vous donner des successeurs,
Ah ! que vous aurez de courage !

César : les auteurs, Alexandre Duval et Louis-Benoît Picard. Première le 3 décembre 1793. 25 représentations, jusqu'au 17 juillet 1794.

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