Le Valet ambitieux, comédie en trois actes et en vers, de Dagusan, 3 ventose an 13 [22 février 1805].
Théâtre de la Porte St-Martin.
On trouve aussi le nom de l'auteur écrit « Daguzan ».
-
Titre :
|
Valet ambitieux (le)
|
Genre
|
comédie
|
Nombre d'actes :
|
3
|
Vers / prose
|
en vers
|
Musique :
|
|
Date de création :
|
3 ventôse an 13 (22 février 1805)
|
Théâtre :
|
Théâtre de la Porte Saint-Martin
|
Auteur(s) des paroles :
|
Dagusan
|
Almanach des Muses 1806.
Courrier des spectacles, n° 2911 du 4 ventôse an 13 [23 février 1805], p. 3 :
[La pièce nouvelle n’a pas vraiment réussi, même si on a demandé le nom de l'auteur, un officier.]
On a joué hier au Théâtre de la Porte St.-Martin le Valet ambitieux, comédie en trois actes. Un titre heureux, un bon Valet, un public disposé à l’indulgence, sont beaucoup sans doute, mais ne suffisent pas toujours pour réussir. L’auteur a été demandé ; c’est M. Dagusan, capitaine,-aide-de-camp du général Verdier.
Courrier des spectacles, n° 2912 du 5 ventôse an 13 [24 février 1805], p. 2 :
[Après le court article de la veille, la pièce a droit à un compte rendu plus complet, ouvert par un court résumé. Puis, de façon soigneusement équilibrée, le critique distribue compliments (une pièce en vers, un auteur qui a « de l’esprit et du talent ») et reproches, donnés sous formes de conseils (« besoin de méditer davantage ses idées, d’ordonner le plan avec plus de soin, de mieux lier les scènes, et de leur donner plus de mouvement, de saisir plus fortement les caractères, et de les peindre avec des couleurs plus vigoureuses » : il y a beaucoup à faire ! La pièce n’est pas non plus originale : si c’est une bonne chose de suivre les grands maîtres du passé, il ne s’agit pas de les piller (on retrouve la question de la propriété littéraire). Les interprètes sont jugés favorablement, avec mise en avant de celui qui joue Frontin, qui est promis à un bel avenir. Auteur et acteurs ont été fort applaudis.]
Théâtre de la Porte St-Martin.
Le Valet ambitieux.
Ce Valet ambitieux n’est qu’un frippon qui se met dans la tête d'épouser la fille de son maître ; qui surprend la confiance de cette jeune personne et de Philinte son amant ; qui parvient à les brouiller ; qui se déguise tantôt sous le costume d’un riche propriétaire des rives de la Garonne, quoique les rives de la Garonne soient un peu suspectes, tantôt sous celui d’un brave Capitaine de corsaire ; qui s’agite en tous sens pour tromper son maître et sa jeune maîtresse, et se trouve tout à-coup démasqué par le frippier qui l’a habillé, et qui rapporte à la maison ses habits de livrée.
Ce sujet est écrit en vers, ce qui annonce déjà que l’auteur a voulu le travailler avec soin. C’est l’ouvrage d’un militaire qui annonce de l’esprit et du talent. On y trouve plusieurs situations ingénieuses, de l’imagination et des intentions très-comiques ; mais l’auteur a besoin de méditer davantage ses idées, d’ordonner le plan avec plus de soin, de mieux lier les scènes, et de leur donner plus de mouvement, de saisir plus fortement les caractères, et de les peindre avec des couleurs plus vigoureuses. Il doit sur-tout s’attacher à créer plutôt qu’à imiter.
On pourroit lui reprocher d’avoir emprunté quelques situations à Crispin, rival de son Maître, à la Servante Maîtresse, et même à M. de Pourceaugnac. Nos anciens Comiques sont de très-bons modèles à suivre ; mais il faut respecter les propriétés, et ne rien prendre à ses maîtres : le vol domestique est le moins permis de tous.
Bourdais joue avec un grand talent le rôle de Frontin. Sa figure mobile se prête avec une extraordinaire facilité à toutes les impressions et à tous les déguisemens ; il sait successivement prendre le masque de la gaîté, de la suffisance, de l’effronterie. C’est le Préville des Boulevards. Si cet acteur continue de travailler, sa place ne sauroit tarder d’être marquée dans un plus grand Théâtre. Les antres rôles sont joués d’une manière très-satisfaisante par Fusil et Auguste, et par Mesd. Bourdais et Bellement. Cette représentation a fait plaisir au public qui a donné de nombreux applaudissemens à l’auteur et aux acteurs.
Ajouter un commentaire