Le Vieux major

Le Vieux major, vaudeville en un acte et en prose, de Léger et Guilbert de Pixerécourt, 6 fructidor an 9 [24 août 1801].

Théâtre Montansier.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 9 :

Le Vieux major, vaudeville en un acte et en prose, Par F. P. A. Léger et R. C. Guilbert Pixerécourt. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre Montansier, le 6 fructidor, an 9.

Courrier des spectacles, n° 1639 du 7 fructidor an 9 [25 août 1801], p. 2 :

[Le début du compte rendu est très positif : voilà une pièce pleine de promesses. Le résumé de l'intrigue révèle une intrigue plutôt banale, en-dehors de la manie militaire du vieux major : il a une fille qu'il veut marier à un vieil ami, quand cette fille est amoureuse d'un « jeune officier » dont la famille est hostile au vieux major. Il se cache dans le château de sa bien aimée, on le trouve, et il suffit qu'il paraisse et se nomme quand le vieux major arrive pour qu'il obtienne la main de celle qu'il désire. La pièce a trois qualités : « des détails agréables, des couplets tournés avec facilité, de l'ensemble dans le jeu des acteurs », et au moins un défaut (une scène trop longue). Après avoir cité un couplet redemandé, c'est d'un petit incident qu'il est question : une partie du public a réussi à empêcher qu'on répète un couplet pourtant « redemandé à plusieurs reprises ». Les auteurs ont été nommés.]

Théâtre Montansier.

Le Vieux Major fit hier si bonne contenance que personne n’osa l’attaquer. Sa tactique est assez bonne, sa manœuvre bien exécutée. Bref il a réussi à conserver sa place, et sans doute il la conservera long-tems.

Tout hérissé de mots-d'ordre et de consignes, un vieux Major, pour se retracer les images de ses premiers exploits, a changé son château en forteresse, ses vergers en fortifications et ses vassaux en soldats.

Sa fille est son aide-de-camp. Elle arrive de Strasbourg, et sur-le-champ son père veut la marier à Pincer, son vieil ami.

Ce dernier, à qui le vieux Major a déclaré que pour être l’époux de sa fille il falloit un homme qui eût fait ses preuves, se charge de la garde du château, et surprend dans une tourelle jadis un colombier, l’amant d’Adèle, jeune officier qu’elle a connu à Strasbourg, qui s'est introduit furtivement dans le château, et dont la famille est ennemie du major, Il le garde prisonnier jusqu’à ce que le vieux major arrive. Le jeune homme sort de la tourelle, se nomme, propose au père d’oublier toute querelle, et reçoit la main d’Adèle.

Tel est le sujet du Vieux Major. Des détails agréables, des couplets tournés avec facilité, de l’ensemble dans le jeu des acteurs, tout a concouru au succès de cette pièce.

Nous désirerions néanmoins que la scène entre le Major et Pincer fut [sic]moins longue. Ce dernier chante ce couplet qui fut hier redemandé :

Lorsqu'à treize ans je m'enrôlai
Parmi 1es soldats de Cithère,
Je marchois au pas redoublé,
En héros je faisois la guerre.
A quarante ans moins courageux
Mon allure étoit moins légère :
Aujourd’hui je suis très-heureux
Quand je marche au pas ordinaire.

Mad. Mengozzi a chanté un joli air qui fut aussi redemandé à plusieurs reprises ; mais les non répétés autant de fois l’empèchêrent [sic]de satisfaire ceux qui desiroient l’entendre.

Les auteurs sont les cit. Guilbert-Pixérécourt et Léger.

F. J. B. P. G***.          

Le Vieux major a connu un certain succès : dans la chronologie qu'il dresse de ses œuvres en 1841, Guilbert de Pixerécourt lui attribue 141 représentations à Paris et 204 en province.

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