Le Voyage autour de ma chambre, vaudeville en un acte, de René Périn, 14 frimaire an 12 [6 décembre 1803].
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 12 [1803] :
Le Voyage autour de ma chambre, vaudeville en un acte ; Par M. René Périn. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 14 Frimaire an XII.
Combien de gens ont voyagé sans jamais sortir de leur chambre.
Pièce à un seul personnage, Lindor, Officier de Carabiniers, dont la brochure précise qu'« il doit être vêtu avec la plus grande élégance ».
La pièce est dédiée à Mademoiselle E*** :
A Mademoiselle E***.
Aux Graces, à l'Esprit,
Je voulois envoyer ma Pièce ;
Et l'Amour s'en saisit,
Pour la remettre à votre adresse.
R. P.
Le décor est décrit de façon précise :
Le théâtre représente une chambre bien fermée. Tout est en désordre, les murs sont garnis de tableaux. L'un représente un guerrier du tems de Henri IV ; l'autre une femme de 40 ans, l'autre une plus jeune. De l'encre, du papier sur une table ; plusieurs cartons, un chevalet de dessin, un secrétaire, des livres épars, une liasse de brochures ; un petit coffre, placé sur un fauteuil : des habits de femme sur un fauteuil. Un grand fauteuil (de Moliere) : une grande glace ferme le théâtre au fond ; une porte seule à droite.
Courrier des spectacles, n° 2468 du 16 frimaire an 12 [8 décembre 1803, p. 3 :
[Le compte rendu insiste beaucoup sur la petitesse de la pièce : « une seule scène »; « un seul » personnage, « le fonds est peu de choses » : des objets que le personnage « passe en revue » et évoque « ses bonnes fortunes », sur lesquelles il fait des « couplets, dont querlques-uns sont agréables et facilement tournés. Le dénouement va de soi : le personnage est un militaire aux arrêts, et les arrêts s'achèvent. Le critique évoque l'interprète, une femme qui a brillé naguère « dans les travestissemens ». L'auteur est nommé.]
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Le Voyage autour de ma chambre.
Un pareil voyage ne peut être long ; aussi l’auteur n’en a-t-il fait qu’une seule scène ; il n’est par lui-même que peu intéressant ; le but est rempli s’il est agréable ; il n’exige pas un grand nombre de personnages ; un seul suffit, et dans ces sortes d’ouvrages, il faut, pour soutenir l’attention, qu’il paie de tout son savoir-faire. On a eu lieu d’être satisfait sous ces divers rapports.
Le fonds est peu de chose ; Linval , jeune militaire bien étourdi, est condamné aux arrêts par son capitaine. Que faire ? Il tue le tems à passer en revue tous les objets qui l’environnent, à s’occuper de ses bonnes fortunes, de ses gages d’amour, etc. sur lesquels il trouve matière à plusieurs couplets, dont quelques-uns sont agréables et facilement tournés. Lorsque l’heure de son élargissement a sonné, il bat en retraite, et la pièce finit là.
Mad. Laporte a joué le rôle de Linval avec beaucoup dégoût et d’intelligence, et elle a plusieurs fois rappelé le tems où dans les travestissemens elle faisoit les délices du Vaudeville.
L’auteur de cette bluette est Monsieur RenéPerrin.
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