Le Voyage impromptu, ou Sera-t-il médecin ? opéra-comique en 1 acte, de Martial Aubertin et Dumersan, musique de Paccini, créé sur le Théâtre Montansier le 5 avril 1806.
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Titre :
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Voyage impromptu (le), ou Sera-t-il médecin ?
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Genre
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opéra-comique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose, avec couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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5 avril 1806
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Théâtre :
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Théâtre Montansier
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Auteur(s) des paroles :
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Martial Aubertin et Dumersan
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Compositeur(s) ;
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Pacini
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Almanach des Muses 1807.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Masson, 1806 :
Le Voyage impromptu, ou sera-t-il médecin ? opéra comique en un acte, Paroles de MM. Aubertin et D***. Musique del Signor Pacini ; Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 5 avril 1806.
D***, d’après le Dictionnaire lyrique de Félix Clément et Pierre Larousse, p. 705, c’est Dumersan.
Courrier des spectacles, n° 3348 du 6 avril 1806, p. 2 :
[Le compte rendu commence de façon plutôt inhabituelle par un éloge appuyé de la musique. Mais c’est bien sûr pour mieux dénoncer la médiocrité du livret, « encore un vieux Tuteur ridicule qui prétend épouser sa Pupille, un jeune homme qui s’oppose à ses desseins, et finit par supplanter son rival », le critique en profitant pour dénigrer le travail des jeunes auteurs, incapables de « sortir de ce cercle usé et rebattu ». Le résumé de l’intrigue confirme le jugement. Deux originalités (toutes relatives) : un frère de la pupille qui vient à son secours (ça change un peu de l’habituel serviteur rusé) et un ivrogne dont on ne dit pas à quoi il sert, mais qui est très bien joué par Bosquier-Gavaudan. Il y a deux triomphateurs, l’acteur et le compositeur. La pièce est tout de même bien écrite, et n’use pas des habituels jeux de mots et de calembours dont ce genre de pièce est habituellement richement pourvue. Succès donc, les auteurs étant nommés. Mais seul Paccini a droit à un bref paragraphe à sa gloire, vantant sa compétence et sa simplicité.]
Théâtre Montansier.
Le Voyage impromptu, ou Sera-t-il Médecin ?
Cet outrage est un opéra fort agréable sous le rapport musical. L’ouverture en est gracieuse, légère et élégante. Les airs sont bien en situation, d’un style simple, naturel et léger. Plusieurs morceaux d’ensemble annoncent un talent distingué. On y a sur-tout remarqué un trio d’une facture vive et dramatique. Sous le rapport du poème, la pièce mérite moins d’éloges. C’est encore un vieux Tuteur ridicule qui prétend épouser sa Pupille, un jeune homme qui s’oppose à ses desseins, et finit par supplanter son rival. Il semble que nos jeunes auteurs ne puissent sortir de ce cercle usé et rebattu, et qu’ils ne puissent se souvenir de ce précepte d’Horace :
Nec circà vilem patulum-ve moraberis orbem.
Le vieux Tuteur de la nouvelle pièce se nomme Verneuil ; il a pour rival son propre fils, qu’il se propose d’éloigner, et qu’il veut envoyer étudier la médecine à Montpellier. Cécile a un frère fort disposé à la servir, qui n’est point connu de Verneuil, et qui se présente chez lui sous le nom de Fierval. Le bonhomme le prend pour confident, lui fait part de tous ses desseins, et lui donne ainsi tous les moyens possibles de le mystifier. Fierval en profite, fait cacher l’amant de sa sœur chez le jardinier, et finit par déterminer le sot et imbécille tuteur à .renoncer à ses prétentions en faveur de son fils. Au milieu de tous ces incidens, les auteurs ont placé un rôle d’ivrogne qui égaye le sujet, et qui est joué d’une manière comique et très-originale par Bosquier-Gavaudan. Le musicien et lui ont fait grand bien à la pièce ; d’ailleurs elle est écrite correctement et dégagée de cette artillerie de jeux de mots, de pointes triviales et de calembourgs qui forment communément le cortège le plus brillant des diverses pièces que l’on joue sur ce théâtre.
L’ouvrage, tel qu’il est, n’a point manqué d’applaudissemens. Les auteurs ont été vivement demandés, et l’on a appris que le poème étoit de M. Aubertin et d’un anonyme, et la musique de M. Paccini.
Ce jeune compositeur a déjà mérité les suffrages du public par diverses productions marquées au coin du goût. Il a des connoissances étendues dans son art, une vive émulation et cette modeste simplicité, gage ordinaire des talens et des succès
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