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Les Vendangeurs du Médoc ou les Deux baillis dupés

Les Vendangeurs du Médoc ou les Deux baillis dupés, ballet pantomime en deux actes de la composition de Hus, 1er messidor an 12 [20 juin 1804].

Théâtre de la Gaîté.

Courrier des spectacles, n° 2672 du 2 messidor an 12 [21 juin 1804, p. 2-3 :

[Dans un théâtre très actif, une nouveauté de plus, un « ballet-pantomime en deux actes » dont le critique ne dit pas quel en est l'auteur, mais il signale qu'il a été applaudi à Bordeaux. Paris aussi l'a applaudi, malgré la froideur de l'action et la multiplication des tableaux, source de « confusion dans l'exécution ». Comme tout bon ballet, « le sujet est peu de chose » : une rivalité amoureuse de deux baillis désireux d'obtenir « la main d'une jeune personne ». Le ballet montre successivement ceux qui s'opposent à leur entreprise, « ce qui donne lieu à quelques scènes plaisantes, à des détails agréables et à des tableaux d’un effet pittoresque ». Le clou du spectacle : une danse landaise avec échasses... L'article s'achève par une rapide analyse de la réapparition d'une pièce de Saint-Foix, les Malices de l’Amour, ou les Grâces [créée le 22 juillet 1780 au Théâtre de l'Ambigu-Comique], comédie anacréontique inattendue dans un théâtre du boulevard et que le critique a plaisir à voir réapparaître.]

Théâtre de la Gaîté.

Les Vendangeurs du Médoc.

Le directeur de ce théâtre et la troupe sont infatigables. A une pièce succède une autre pièce et la variété des genres que l’on y a adoptée pique chaque jour la curiosité du public. Parmi les ouvrages nouveaux que l’on vient d’y monter, on doit distinguer les Vendangeurs du Médoc, ballet-pantomime en deux actes, dont la première représentation eût lieu hier. Il paroît qu’il a été déjà exécuté à Bordeaux, où il a obtenu un grand succès. Il fut aussi hier très-applaudi, quoique l’action en ait paru froide et les différens tableaux un peu trop multipliés, ce qui occasionnoit quelque confusion dans l’exécution. Le sujet est peu de chose. Deux baillis aspirent tous deux à la main d’une jeune personne ; ils sont joués et honnis alternativement par l’amant, par le père et par tous les paysans du canton, ce qui donne lieu à quelques scènes plaisantes, à des détails agréables et à des tableaux d’un effet pittoresque. On y a sur-tout applaudi à un ballet exécuté par des danseurs et danseuses montées sur des échasses à la manière des habitans du pays des Landes, un d’entr’eux a fait des choses surprenantes.

On a remis il y a quelque tems , à ce théâtre, un autre ouvrage d’un genre extrêmement gracieux et délicat : les Malices de l’Amour, ou les Grâces, de Ste -Foix. On croirait difficilement qu’aux Boulevards on pût monter une pièce anacréontique d’une manière convenable. Mais on peut aller à la Gaîté voir jouer la comédie de Ste.-Foix, et on ne pourra qu’applaudir à ceux qui nous rendent un ouvrage, qui depuis vingt-cinq ans, sembloit condamné à un injuste oubli.

G***.          

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