Walther le Cruel, ou la Geolière de Margentheim

Walther le Cruel, ou la Geolière de Margentheim, pantomime en trois actes, de Cuvelier, musique de Foignet père et Lanusse, ballets de Hullin, 23 août 1809.

Théâtre de la Gaieté.

L'orthographe des noms propres varie : Walther peut être Valther, et Margenheim est parfois appelée Mergenheim.

Titre :

Walther le Cruel, ou la Geolière de Margentheim

Genre

pantomime

Nombre d'actes :

3

Musique :

oui

Date de création :

23 août 1809

Théâtre :

Théâtre de la Gaîté

Auteur(s) du livret :

M. Cuvelier

Compositeur(s) :

MM. Foignet père et Lanusse

Chorégraphe(s) :

M. Hullin

Journal de Paris, n° 238 du 26 août 1809, p. 1768 :

[L’article parle peu de la pièce, et beaucoup du genre dramatique de la pantomime, que le critique compare au mélodrame, genre nouveau. Mais la question est trop importante pour en parler sans y avoir vraiment réfléchi : il promet d’en reparler. Sinon, le critique tresse des lauriers aux administrateurs du théâtre qui ont réalisé un très beau spectacle. Après un avoir salué le succès de la pièce et le talent de deux interprètes (dont un enfant de quatre ans : l’époque aime les petits prodiges), il insiste sur le style de ces pièces sans paroles, assimilée sans frémir à la poésie.]

THÉATRE DE LA GAIETÉ.

Walther le Cruel ou la Geolière de Mergentheim, pantomime en 3 actes, jouée avant-hier pour la première fois, a obtenu un plein succès ; elle est de M. Cuvelier, connu &, nous ne craignons même pas de le dire, célèbre par plusieurs ouvrages de ce genre qui ont fait les délices du boulevart & de la cité.

Depuis nombre d'années la pantomime primitive étoit écartée du théâtre par la pantomime dialoguée, c'est-à-dire par le mélodrame (dont le nom n'offre pas, du moins, une légère incohérence.) Ce triomphe du mélodrame sur son illustre devancière, étoit-il juste à tous égards ? C'est une question trop importante pour que nous nous permettions de l'aborder, sans y avoir mûrement réfléchi ; on nous permettra d'en remettre l'examen & la discussion à un autre jour. Tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui, c'est qu'en rappelant un genre de pièces auquel il ne manque que la parole, les directeurs du théâtre de la Gaieté donnent une nouvelle preuve de leur infatigable zèle; & que, s'il est humainement possible de rendre aux ouvrages de cette sorte toute la splendeur dont ils ont brillé, c'est aux nobles efforts de ces administrateurs que nous devrons en rendre grâce. Ils ont orné leur pantomime de tout le luxe & de toute la pompe imaginables, & des applaudissemens unanimes ont souvent fait retentir leur salle.

On a particulièrement goûté le talent de M.lle Caroline Soissons, & le jeu d’un aimable enfant de quatre ans qui paroissoit pour la première fois.

Les amis de l'art pantomimique prétendent que, dans les pièces ouù l'on ne parle pas, chaque geste des acteurs doit être une parole visible  ; à en juger d'après ce principe, le style de Walther le Cruel est comparable à celui de nos grands écrivains. Ce n'est pas de la vile prose, c'est tout ce que la poësie a de plus énergique & de plus pompeux.

Walther le Cruel a connu un beau succès, puisque à la date du 2 septembre, le Journal de Paris en annonce la dixième représentation. Mais je n’ai pas trouvé l’article sur le mélodrame que le critique semblait promettre le 26 août.

Mercure de France, journal littéraire et politique, tome trente-septième (1809), n° CCCCXXIII (samedi 26 aout 1809), p. 558-559 :

[Le compte rendu ne peut dissimuler l’intérêt que le public a pris à cette pièce, mélodrame sans paroles, ce qui est un double handicap aux yeux du rédacteur, qui déplore manifestement un succès « plus facile et plus sûr ».]

C'est un mélodrame , mais un mélodrame où l'on ne parle pas, ce qui ne le rend pas plus mauvais. Le héros de la pièce se nomme Walther le cruel : c'est une espèce de Raoul barbe-bleu, né en Germanie ; il a un cousin avec lequel il se signale dans les combats. Au retour de l'armée, Walther devient amoureux de Délia, femme de Théobald. La princesse qui a de l'honneur le repousse avec indignation. Le farouche amant forme le projet de l'enlever : Théobald fait échouer ce projet. Son rival invente de nouvelles trahisons ; Délia est jetée dans une prison. La geolière s'intéresse à son sort ; elle s’échappe, est reprise, puis délivrée encore. Enfin, le féroce Walther succombe et reçoit la peine due à ses attentats. Tout cela s'exécute en pantomime. On n'a rien épargné pour aider la pénétration de l'auditoire. Le spectacle est brillant ; les combats sont exécutés avec une chaleur digne de la canicule ; Mlle Bourgeois sur-tout s'y distingue par les plus hauts faits d'arme. C'est un spectacle pour les yeux ; mais les yeux sont plus communs que l'esprit ; et le succès par conséquent plus facile et plus sûr.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 14e année, 1809, tome IV, p. 402 :

Walther le Cruel, ou la Geolière de Margentheim, pantomine en trois actes, jouée les mercredi 23 août.

Il y a, dans cette pantomime nouvelle, beaucoup d’intérêt, et des scènes fortement dessinées. L’auteur est M. Cuvelier. La musique est de MM. Foignet père et Lanusse. Les ballets sont de M. Hullin.

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