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Les Amours de Coucy ou le Tournoi

Les Amours de Coucy ou le Tournoi, pantomime en trois actes, de M. Pariseau, musique de M. la Houssaye, 22 août 1790.

Théâtre de Monsieur.

Dans la Bibliothèque de M. de Soleinne, tome 3, p. 22, n° 3074, la pièce, dont le titre devient Coucy, et qui figure dans le quinzième des recueils de pièces manuscrites, est décrite comme « com. 3 pr. et ar. ».

Titre :

Amours de Coucy (les) ou le Tournoi

Genre

pantomime

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose

Musique :

oui

Date de création :

22 août 1790

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

M. Pariseau

Compositeur(s) :

M. Houssaye

Gazette nationale, ou le Moniteur universel,n° 239 (vendredi 27 août 1790), p. 988 :

[Critique très sévère d’une pièce qui n’a pas même le mérite de l’originalité : la longue comparaison avec la pièce de Monvel montre combien elle lui est inférieure. En particulier, elle ne respecte pas la vérité chronologique : costumes et mœurs y sont disparates, et cela compte beaucoup pour le critique. Il s’attaque ensuite aux divertissements, qui devraient constituer un moment fort du spectacle. Il en relève la mesquinerie (pour le premier et le troisième) et l’absurdité pour le second, le costume des combattants qui empêche selon lui de comprendre le combat (il ne fallait pas que les combattants aient le visage découvert). Conclusion : le Théâtre de Monsieur ferait mieux d’abandonner la comédie au profit de l’opéra italien...]

Théâtre de Monsieur.

Les Amours de Coucy ou le Tournois, pièce qu’on a donné Dimanche dernier à ce Théâtre, ont rappellé les Amours du Chevalier Bayard, de M. Monvel. Ces deux Ouvrages, en effet, ont un extrême rapport, tant pour le sujet que pour les caractères. Seulement dans celle de M. Monvel, les personnages étant historiques, & les caractères donnés, ils captivent davantage l’attention des spectateurs. Dans celle-ci, au contraire, tout étant idéal, on ne sait plus à quelle époque se reporter, & il en résulte des disparates dans les costumes & dans les mœurs ; on y voit avec peine le mélange des usages d’autrefois, avec le ton & le langage d’aujourd’hui. Les deux pièces diffèrent aussi pour la conduite & pour le style. On a cependant trouvé dans les Amours de Coucy, quelques scènes fort gaies, d’un bon comique, & dialoguées avec esprit.

Ce qu’il y a de plus remarquable, mais non pas de meilleur, sur-tout à l’égard de l’exécution, ce sont les trois intermèdes. Le premier es tun divertissement donné à Mad. De Rainac, par l’un des Chevaliers François ses amans. On a éprouvé quelques surprise en voyant que cette fête consistoit en quelques couplets chantés par un aveugle, accompagné de sa vielle & secondé par une troupe de ces petits danseurs de Waux-Hall. Cependant le dernier de ces couplets, dont l’idée est jolie, & les caricatures de M. Paillardelle, qui chantoit l’aveugle, ont amusé quelques Spectateurs. Le second intermède est un tournois à l’antique, auquel il ne manquoit qu’un emplacement convenable & un costume exact. Les deux personnages qui combattent, au lieu d’avoir un casque & la visière baissée, se sont présentés à visage découvert, ce qui rend le combat tout-à-fait inintelligible. Le troisième est tout simplement une fête qui n’a pas plus de dignité que le reste. En général ces sortes d’accessoires exigent beaucoup de magnificence. la emsquinerie en détruit tout l’effet ; ce n’est pas par des Pièces de ce genre que ce Spectacle pourra, chez lui, relever le genre François ; il n’en pas pas besoin, & il vaudroit mieux y renoncer, que de chercher à s’étayer de ressources aussi dispendieuses.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome X (octobre 1790), p. 321-322 :

[Encore une chute, commence par dire le critique, qui parle ensuite de la pièce comme d’une pâle copie des Amours de Bayard, de Monvel : inutile de refaire plutôt mal ce qu’un autre a réussi ! Froideur, faible intérêt, intermèdes qui sont « fort peu de choses », il n’y a à sauver que quelques couplets de la fin et le jeu de Paillardelle, qui fait l’aveugle de façon originale, et qui chante des airs arrangés par son fils (13 ans : on aime les génies rpécoces).]

THÉATRE DE MONSIEUR.

Il est désagréable pour nous, dans le nombre des comédies de ce théatre que nous avons à extraire, d'avoir à annoncer plus de chûtes que de succès. Les amours de Couci ou le Tournois, comédie en trois actes, en prose, avec des intermèdes, donnée le dimanche 22 août pour la premiere fois, nous réduisent encore à cette dure nécessité. Il paroît que l'auteur a puisé son sujet dans le joli conte de M. de Mayer, qui a déja fourni à M. Monvel la piece des amours de Bayard, à l'exception qu'il y a plus de froideur & moins d'intérêt dans les amours de Couci, c'est absolument la même chose. Les noms y sont changés ; au-lieu de madame de Raudan, c'est madame de Raynac ; au-lieu de Sottomayor, c'est don César, &c. Les intermedes annoncés dans cet ouvrage, sont fort peu de chose : le Tournois qui devroit intéresser, déplaît par la supposition de deux champions à la place de Couci & de dom César. C'est par écuyers qu'on y fait se battre ce héros. Enfin la piece a généralement déplu. Il y a néanmoins à la fin deux jolis couplets sur l'air de la croisée, & dans le premier intermede, un rôle d'aveugle supérieurement rendu par M. Paillardelle. Cet acteur, qui s'est créé un genre dont il n'a de modele que lui-même, y chante, en s'accompagnant d'une vielle, trois couplets charmans, qui ont été redemandés, & qui sont arrangés par son fils, jeune musicien , âgé de 13 ans. Voilà la seule scene comique qui ait intéressé un moment le spectateur dans les amours de Couci.

Cette production auroit sans doute été mieux accueillie, si on l'avoit donnée quatre ans plutôt ; c'est-à-dire, avant les amours de Bayard, qui, il faut en convenir , lui font grand tort. Nous invitons l'auteur, qui a fait preuve de talent, à ne plus s'obstiner à reproduire sur
un autre théatre les pieces du théatre françois, ou du moins à se souvenir qu'en littérature, quand on vole quelqu'un il faut tuer son homme.

D’après la base César, la pièce a connu deux représentations au Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau, les 22 et 24 août 1790.

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