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Le Bon maître ou les Esclaves par amour

Le Bon maître ou les Esclaves par amour, opéra français en trois actes, de Joseph-Antoine de Gourbillon, parodié sur la musique du signore Giovanni Paisiello, 20 mars 1790.

Théâtre de Monsieur.

Il s'agit de la « version française » de l'opéra joué à Naples en 1786, le Gare generose/Gli schiavin per amore.

Titre :

Bon maître (le), ou les Esclaves par amour

Genre

opéra français

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose avec couplets en vers  ?

Musique :

oui

Date de création :

20 mars 1790

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

M. de Gourbillon

Compositeur(s) :

Giovanni Paesiello

Louis Péricaud, Théâtre de Monsieur (1908), p. 82 :

Le 20 mars, première représentation de : Le Bon Maître ou Les Esclaves par Amour, parodie en 3 actes, paroles de M. Gourbillon ; retouchées par M. Pariseau ; musique del signor Paësiello.

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 14 du samedi 3 avril 1790, p. 46 :

[La place manque, et les comptes rendus deviennent bien croruts. Mais c’est suffisant pour dire que l’opéra a un mauvais livret et une bonne musique. Il faudra attendre un autre compte rendu pour en savoir plus.]

L’Abondance des matières & le défaut d'espace nous ont forcé de passer sous silence deux Ouvrages dramatiques ; mais l'un est peu important, & l'autre a eu fort peu de succès.

Le premier est le District de Village, petite Pièce de circonstance, jouée sur le Théatre Italien, & que des détails gais, des couplets bien faits, & des tableaux agréables ont fait applaudir.

Le second, donné au Théatre de Monsieur, est intitulé, les Esclaves par amour. Le Poëme n'a pas réussi, la Musique, qui est de Paisiello, a été justement applaudie.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome V (mai 1790), p. 333-334 :

[La pièce est traitée avec une certaine dureté : « une demi-chute », et qui n’a pas été complète simplement parce que la musique de Paisiello a fait oublier l’insuffisance du « poëme »]

Les Esclaves par amour, opéra françois en trois actes, n'offrent que des scènes absolument décousues, & dont aucune situation n'est motivée. En voici le canevas.

Bastiano enlevé Gianina, fille de D. Pérès, l'épouse, lui fait quitter l'Espagne, & la conduit en Amérique. Un corsaire prend leur vaisseau, & les vend à un négociant, on ne sait de quel pays, qui ne tarde pas à soupirer pour son esclave. Lisbérie, niece de ce même négociant, est promise au capitaine Vérico, mais elle trouve Bastiano charmant, & ne craint pas de le lui dire ; il en résulte que les jeunes époux sont jaloux l'un de l'autre, mais d'une manière si tranquille, si froide, que l'on doute de leur amour. Cependant Vérico arrive, trouve sa maîtresse infidelle, remarque Gianina qui lui paroît jolie, & lui déclare qu'il veut en faire sa femme ; il croit même reconnoître en elle la fille de D. Pérès, dont on lui avoit donné le signalement, ainsi que celui de Bastiano ; mais sa passion naissante ne l'empêche pas de faire des reproches à Lisbérie, dont il menace de se venger. En conséquence il médite de lui ravir Bastiano ; son projet échoue ; le négociant prend les deux esclaves sous sa protection, prie Gianina de lui pardonner sa foiblesse, reçoit une lettre de D. Perès, qui ratifie l'union de sa fille avec Bastiano, & marie Vérico avec Lisbérie, qui oublie sa tendresse pour Bastiano, & les torts de son amant, aussi promptement que son amant oublie Gianina & l'inconstance de sa maîtresse. Que dirions-nous de plus de cette pièce dans laquelle il n'y a que de l'embarras, des invraisemblances, & point de comique, point d'intérêt, point de situations ? Aussi n'en doit-on le succès, si c'en est un qu'une demi-chûte, qu'au charme de la musique, généralement & justement applaudie. Le public a paru oublier le poëme, & se laisser entraîner par le charme d'une musique pleine d'effets piquans, de contrastes heureux, de chants gracieux, & de morceaux d'une harmonie tour-à-tour mâle, douce, énergique, touchante, pittoresque, & toujours savante, même en paroissant n'avoir coûté aucun effort au compositeur.

D’après la base César, le titre complet est Le Bon maître, ou les Esclaves par amour. Le texte est de Joseph-Antoine de Gourbillon, la musique du signore Giovanni Paisiello. L’opéra a été créé le 20 mars 1790. Il est jouée assez souvent jusqu'en juin 1791 (20 fois en 1790, 8 fois en 1791, jusqu’au 7 juin).

D'après le Journal de Paris n° 147 du jeudi 27 mai 1790, p. 592, le Bon maître est en 1790 une reprise d'un opéra que le journal appelle les Esclaves par amour. La reprise d'un opéra après un échec ne paraît pas exceptionnelle, puisque le Journal de Paris en donne un autre exemple contemporain, du même compositeur, le Valet rival et confident de 1789 devenu en 1790 le Valet rival :

THÉATRE DE MONSIEUR.

Le bon Maître, qu'on a donné avant-hier sur ce Théâtre, est le même Opéra qui avoit été représenté il y a quelque tems avec peu de succès sous le titre des Esclaves par amour. On a refait le Poëme pour conserver la Musique de Paisiello, regrettée par les Connoisseurs. La représentation que nous annonçons a obtenu un succès qu'une exécution plus soignée peut augmenter encore.

On doit, dit-on, cette régénération à la même main qui a conservé à ce Théâtre le Valet rival, tombé aussi sous un autre titre, malgré la musique du même Compositeur.

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