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Les Bateliers du Niémen

Les Bateliers du Niémen, vaudeville en un acte, en prose, à l'occasion de la paix, suivi d'un divertissement, de Moreau, Francis et Marc-Antoine Désaugiers,, 14 août 1807.

Théâtre des Variétés du Panorama.

Titre :

Bateliers du Niémen (les)

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

14 août 1807

Théâtre :

Théâtre des Variétés du Panorama

Auteur(s) des paroles :

Moreau, Francis et Désaugiers

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Henry Tardieu, 1807 :

Les Bateliers du Niemen, vaudeville en un acte, en prose, à l’occasion de la paix : suivi d’un divertissement ; par MM. Morau, Francis et Désaugiers, Représenté gratis, pour la première fois, sur le théâtre des Variétés du Panorama, 14 août 1807.

Journal de l'Empire du 6 août 1807, p. 4 :

[A la fin de l'article consacré au Loup-Garou, la pièce créée quelques jours auparavant au Théâtre des Variétés, le critique annonce avec enthousiasme la prochaine création des Bateliers du Niemen. Impossible pour le Journal de l'Empire de ne pas chanter la gloire de Napoléon et de sa politique, à un moment où tous les théâtres mettent à l'affiche des pièces sur le thème de la paix nouvelle.]

On prépare aux Variétés une pièce analogue aux glorieuses circonstances où nous nous trouvons ; elle est intitulée les Bateliers du Niemen. La décoration sera infiniment curieuse et intéressante ; car elle offre la peinture la plus fidelle du lieu à jamais mémorable où les deux plus grands Empereurs de l'univers se sont réunis pour le bonheur du genre humain. Le dessin en a été fourni par M. Vernet. L'ouvrage pourra être représenté le 12 ou le 13 d'août.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome IX, septembre 1807, p. 286-288 :

[Article à la gloire d’un théâtre modeste, qui a fait preuve de « zèle » : il a salué le passage de l’empereur sur le boulevard, et a donné une représentation gratuite de sa pièce nouvelle, qui célèbre comme tant d’autres la paix issue des victoires impériales. Guère d’action, guère d’intrigue, mais le critique n’y trouve rien à redire, c’est la loi du genre, qui repose sur la liberté donnée à la verve poétique des auteurs. La pièce vaut par « une abondance intarissable de couplets vifs, enjoués, énergiques ». Le résumé de l’intrigue confirme sa gaieté et son désordre. Les bateliers épousent les vivandières de toutes les nationalités (image très politique !), et le marchand de tisane est envoyé aux Anglais qui en ont plus besoin. Couplets et danse finale ont été applaudis, comme le décor, fait d’après nature sur les rives du Niémen.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Les Bateliers du Niémen.

Ce petit théâtre a signalé son zèle en donnant gratis la première représentation de cette nouveauté ; il s'est distingué d'une manière encore plus brillante dans la magnifique journée où l'empereur, en parcourant sa capitale, a joui du spectacle de l'allégresse publique, et reçu en personne les hommages et les vœux d'un peuple immense. Lorsqu'à son retour le cortége impérial a passé sur le Boulevard, devant le théâtre des Variétés, une musique guerrière s'est fait entendre ; un orchestre, composé de tous les instrumens militaires destinés à enflammer les courages et à célébrer les triomphes, a exécuté une marche vive et belliqueuse, propre à nourrir l'enthousiasme dont tous les spectateurs étaient saisis à la vue du héros qui donne la paix au monde. On lisait ces deux vers sur la façade du théâtre :

C'est un Dieu bienfaisant qui, laissant son tonnerre,
Enchaîne la tempête et console la terre.

La gaîté est l'ame de toutes les petites pièces, de tous les vaudevilles dont l'objet est de chanter le bonheur public ; il n'y faut point chercher d'action et d'intrigue. Les auteurs affranchis des règles ordinaires, peuvent donner carrière à leurs transports, et lâcher les rènes à leur verve poétique ; cette verve tient lieu de tout, et rien ne peut en tenir lieu : c'est cette espèce de mérite qui fait surtout valoir les Bateliers du Niémen ; on y trouve une abondance intarissable de couplets vifs, enjoués, énergiques , auxquels le cœur a autant de part que l'esprit.

Le père Gaillard, charpentier, a eu l'honneur de construire le radeau qui doit porter l'empereur sur le Niémen ; il a six fils, bateliers, fiers de l'avantage de ramer dans ce radeau : d'un autre côté, la mère La Joie, vivandière, a six filles, toutes de pères et de pays différens ; les six filles de la vivandière ont pour amans les six bateliers. Qu'on juge du tintamarre que fait sur la scène toute cette famille joyeuse, qui s'abandonne à l'ivresse que lui causent nos victoires et la paix qui en est la suite ! Le rôle le plus plaisant est celui de Brunet, marchand de tisane dans le camp : sa tisane ne fait pas fortune auprès de nos braves qui se portent bien, on le renvoie aux Anglais, qui sont bien malades. Le marchand de tisane, avec sa fontaine sur le dos, chante une ronde très-analogue à son métier, et dont le refrain est :

Il ne faut pas dire : Fontaine,
Je ne boirai plus de ton eau.

Tous les couplets ont été vivement applaudis : le tout est terminé par une danse du même genre que la pièce, c'est-à-dire où règne un aimable désordre. La décoration du fond a fixé les regards des connaisseurs ; c'est le tableau fidèle des bords du Niémen, peint d'après un dessin fait sur les lieux mêmes.

L.-Henry Lecomte, Napoléon et l’Empire racontés par le théâtre, 1797-1899, Paris, 1900, p. 164-165 :

Variétés, 14 août 1807 : Les Bateliers du Niémen, vaudeville en un acte, suivi d'un divertissement, par Moreau, Francis et Désaugiers.

Pierre Gaillard, maître charpentier cosmopolite, vient d'achever le radeau qui doit, sur le Niémen, servir à l'entrevue des empereurs de France et de Russie. Sa fille Lise, courtisée par Robinet, marchand de coco, lui préfère La Valeur, soldat français que la guerre a longtemps éloigné d'elle, mais qui revient maréchal des logis et plus épris que jamais. Indépendamment de Lise, Gaillard a six garçons, bateliers vigoureux qui traversent souvent la rivière pour faire la cour aux six filles de la mère Ricoff, vivandière de l'armée russe. Ce sont les Gaillard, choisis par acclamation, qui mènent au radeau la barque de Napoléon. L'impériale entrevue, en assurant la paix du monde, va faire le bonheur de tous nos personnages. Napoléon et Alexandre se sont à peine donné l'accolade que tous les témoins de ce fait les imitent ; par suite La Valeur épouse Lise, les six bateliers les six vivandières, et des libations, d'où la marchandise de Robinet est sévèrement exclue, attestent et augmentent la satisfaction générale.

Cet à-propos, dont la première représentation fut donnée gratis, est amusant, bien conduit, et orné de couplets réussis, que résume le suivant, écrit, avec vingt autres, à la louange du héros français :

Tout cède à son heureuse étoile.
Par lui le vaisseau de l'Etat
Aujourd'hui vogue à pleine voile
Et brille d'un nouvel éclat.
Son seul génie est la boussole
Qui le fait maîtriser le sort ;
Et devant lui la gloire vole
Pour mener sa barque à bon port.

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