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Deux mots ou Une nuit dans la forêt

Deux mots ou Une nuit dans la forêt, opéra en un acte, de Marsolier, musique de Dalayrac, 9 juin 1806.

Théâtre de l'Opéra-comique.

Titre :

Deux Mots ou une Nuit dans la Forêt

Genre

opéra (comique)

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

9 juin 1806

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique

Auteur(s) des paroles :

Marsollier

Compositeur(s) :

Dalayrac

Almanach des Muses 1807.

Un voyageur, égaré dans une forêt, demande l'hospitalité à des brigands qui ont formé le dessein de l'assassiner pendant la nuit. Une jeune servante, qu'ils retiennent malgré elle, et à laquelle ils ont défendu de prononcer un seul mot, s'intéresse vivement au sort du voyageur ; elle trouve le moyen de l'instruire par ses gestes du danger qui le menace, et le mot minuit qu'elle dit à la dérobée lui fait entendre l'heure marquée pour l'assassiner. Les incidens se multiplient, et le danger augmente à chaque instant, lorsqu'enfin on arrive au secours du voyageur, qui offre sa main à sa libératrice.

De l'intérêt ; mais peu de vraisemblance : musique digne de son auteur.

Sur la page de titre de la brochure :

Deux Mots, ou une nuit dans la forêt , opéra-comique en un acte, représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Opéra-Comique, le 9 juin 1806. (Musique de Dalayrac.)

Sur la page de titre de la partition, Paris, chez Henri Lemoine et C.ie :

Deux Mots, ou une nuit dans la forêt, Comédie en un Acte et en Prose, Paroles de Mr. Marsollier. Représentée pour la Première fois à Paris, Sur le Théâtre de l'Opéra Comique, le 9 Juin 1806. Mise en Musique Par M. Dalayrac.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1806, tome IV (juillet 1806), p. 181 :

Théatre De l'opèra-Comique.

Les deux Mots, ou une Nuit dans la forêt.

La scène est dans une auberge près de Naples. Un jeune officier y arrive à l'entrée de la nuit ; il est parfaitement reçu par l'hôtesse ; mais le valet, peureux et plus prudent, témoigne quelques craintes qui se changent bientôt en réalités. Une jeune servante de l'auberge, dont la tristesse et les manières annoncent quelque chose de mystérieux, vient à bout sans parler, et quoique bien surveillée, d'avertir nos voyageurs du danger qui les menace. Mais il faut savoir l'heure fatale; elle prononce le mot minuit. Bientôt après elle trouve le moyen de leur glisser une échelle de corde avec laquelle ils s'échappent. A peine sont-ils partis que des brigands entrent dans la chambre par des issues secrètes. Rose seule a pu sauver les voyageurs ; elle va payer son bienfait par la mort, lorsque l'officier vient en force et la délivre. Il lui offre sa main pour récompense, et lui demande si elle l'aimera. Rose répond : Toujours. Elle a dit deux mots et la pièce finit. On voit que cet acte ressemble beaucoup à celui du Moine ; il offre moins d'intérêt, et d'ailleurs n'est pas trop dans le genre de l'opéra-comique. Il est de M. Marsollier ; la musique est de M. Daleyrac : Madame Saint-Aubin a déployé beaucoup de taleut dans son rôle pantomime.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VII, juillet 1806, p. 278-279 :

[Le compte rendu s’ouvre sur une question a priori hors sujet : il s’agit de savoir quelle est la vocation du théâtre de l’Opéra-Comique, à qui le critique reproche de ne pas se consacrer à l’opéra comique et de laisser trop de place à des presque mélodrames, d’autant plus que la pièce à présenter n’est pas franchement nouvelle. Ce qui la caractérise, c’est le fait que le rôle féminin est condamné à ne dire que deux mots qui permettent pourtant de sauver un officier menacé par des brigands, et de mettre fin à une intrigue amoureuse. La place de la musique est jugée un peu encombrante : elle ralentit trop l’action, et le critique croit reconnaître des airs déjà utilisés par le compositeur (mais ce sont des airs plaisants). Une situation neuve (le chœur des brigands face à la guitare de la servante), mais un fonds trop usé..]

THÉATRE DE L'OPÉRA – COMIQUE.

Les Deux Mots.

Le théâtre Feydeau serait bientôt obligé de renoncer au nom qu'il porte d'Opéra-Comique, s'il se rapprochait aussi souvent du mélodrame que dans Uthal et dans les Deux Mots. On se souvient du Moine et de l'acte des voleurs. M. Marsollier a cru devoir traiter de nouveau cette scène pour résoudre un problème que Mme. de Genlis s'était déjà proposée de résoudre ? et quel est ce problême ? C'est celui de faire un rôle intéressant et qui n'ait absolument que deux mots à dire. Cette donnée rend l'auteur plus excusable d'avoir choisi le genre sombre et romanesque ; car il était impossible, je crois, de vaincre la difficulté dans tout autre sujet que celui-là, et il faut convenir encore que M. Marsollier s'en est tiré avec une adresse qui peut-être n'appartiendrait qu'à lui.

Un jeune officier est conduit par circonstance dans une maison isolée, au sein d'une forêt. On l'accueille assez bien pour attirer sa confiance Cependant son valet conçoit des soupçons ; ils ne sont que trop fondés : la prétendue auberge est un coupe-gorge, où quatre assassins ligués se font un jeu de voler et d'égorger leurs victimes. Une jeune personne y loge en qualité de servante. On l'a rendue muette par terreur ; mais sa généreuse pitié trouve le moyen de faire parler son silence : elle avertit l'officier de tout, ou par des signes, ou par des écrits : elle instruit du nombre des assassins en rompant quatre fois un brin de fagot : elle prononce minuit, parce qu'il désire savoir l'heure qu'on a choisie pour l'assassiner : enfin elle fait entendre, en pinçant de la guitare, ce que son protégé doit avoir intérêt de deviner à l'aide d'une échelle de corde qu'elle lui a procurée, il s'évade par la fenêtre Toute la fureur des brigands qui viennent l'égorger et qui ne le trouvent pas, se tourne sur la petite servante, qu'ils accusent de les avoir trahis ; mais l'officiel qui veut rendre à sa bienfaitrice ce qu'il en a reçu, revient en force, attaque les brigands et rend la jeune personne à la vie. II se précipite à ses genoux ; il a découvert qu'elle est d'une famille bien née, et que des circonstances malheureuses l'ont réduite à la position où il l'a trouvée. Il lui propose sa main et son cœur ; elle s'éveille de l'évanouissement que sa frayeur lui a causé, et répond au galant libérateur qui lui demande si elle pourra l'aimer : toujours. Ce second mot de son rôle est le dernier de la pièce, et le sujet est rempli. Il ne faut donc pas s'appesantir sur les invraisemblances, mais pardonner au tour de force, en invitant néanmoins les auteurs à ne pas l'imiter.

La musique, dans un semblable sujet, nuit nécessairement à la rapidité que l'action exige ; mais on est bien aise d'y retrouver quelques morceaux que M. Dalayrac avait, je crois, jadis consacrés à un ouvrage moins heureux ; on doit sur-tout admirer une opposition intéressante, résultant d'un chœur des brigands avec la guitare consolatrice de la jeune servante. Cette situation est neuve et bien rendue, mais le fonds de l'ouvrage a paru trop usé.

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