La Duègne et le valet

La Duègne et le valet, comédie en deux actes et en vaudevilles, de MM. Sewrin et Chazet, 29 fructidor an 14 (16 septembre 1805).

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Duègne et le valet (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

29 fructidor an 14 (16 septembre 1805)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Sewrin et Chazet

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an XIV (1806) :

La Duègne et le Valet, comédie en deux actes et en vaudevilles, Par MM. Sewrin et Chazet. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du Vaudeville, le 29 fructidor an XIV.

La Décade philosophique, littéraire et politique, volume 47, n° 6 (30 brumaire an XIV, 21 novembre 1805), p. 375 :

[Compte rendu se contentant de dire la source de la pièce et son très relatif succès, qui ne l’a pas empêché d’être affichée de nouveau. Dans le bref compte rendu d’Une heure de caprice qui suit, la comparaison de la qualité de l’écriture des deux pièces ne tourne pas à l’avantage de la Duègne et le Valet : « Une Heure de caprice ne vaut pas beaucoup mieux pour le fond que la Duègne ; mais la pièce est écrite au moins avec plus de goût, et l’on remarque moins de pointes dans les couplets »]

La Duègne et le Valet , comédie-vaudeville en deux actes, de MM. Sewrin et Chazet, roule sur un sujet imité de Gilblas, sujet qu’on retrouve partout. Le succès (on appelle succès tout et qui n'est pas chûte totale) a été long-tems douteux. Le sur-lendemain cependant la pièce a reparu.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome II (brumaire an XIV, octobre 1805), p. 283-285 :

[Avant d’en venir au traditionnel résumé de l’intrigue, le critique commence par deux remarques préliminaires. D’abord la longueur inhabituelle de la pièce pour le Théâtre du Vaudeville : un second acte mieux reçu que le premier, c’est une belle réussite. Et puis l’absence d'originalité, puisque le sujet provient de l’immense réservoir que constitue Gil Blas, et qu’il a été traité souvent (le compte rendu cite deux exemples récents). Mais ce manque d’originalité est compensé par l’habileté des auteurs à en tirer « un nouveau parti ». Une fois l’intrigue résumée, le jugement du critique souligne le médiocre intérêt du premier acte, qui est celui où se concentre l’action. Le second acte est vide d’action, mais, par la disposition des incidents et l’abondance des détails, il a été apprécié du public. Les interprètes principaux ont été remarquables, et les auteurs ont été nommés, signe de la réussite de la pièce.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

La Duègne et le Valet, comédie-vaudeville en deux actes, a complètement réussi.

Un valet soumis doit souvent
    Trembler devant son maître.

Telle a été la pointe du couplet d'annonce ; et pour peu qu'il soit bénévole, le maître a dû trembler pour le valet : car celui-ci ne s'annonçait pas merveilleusement. Mais l'auteur a tenu plus qu'il ne promettait ; et, chose assez rare au Vaudeville, dont les habitués ne sont pas susceptibles d'une longue attention, le second acte a été beaucoup plus applaudi que le premier.

Si l'ouvrage a un mérite réel, ce n'est pas celui de l'originalité, du moins relativement au sujet ; l'idée en a été prise dans Gil Blas, et nous la retrouvons dans un grand nombre de pièces modernes, telles que Ma Tante Aurore, l'Auberge de Calais , etc.

Mais le Nil sub sole novum, excuse ces petites réminiscences, sur-tout quand on les déguise avec adresse, et quand on en tire un nouveau parti. Or, c'est ce qu'ont fait les auteurs de la Duègne.

Un colonel, nommé Blainval, fait sa cour à une jeune veuve, dont il ne se croit pas aimé. Désespérant de lui plaire par l'éclat des fêtes qu'il lui donne, il essaie de se l'attacher par la reconnaissance ; en conséquence , il paie des comédiens de province pour se déguiser en brigands, feindre d'attaquer la jeune veuve, et lui donner ainsi, à lui Blainval, l’occasion de vaincre sans péril. Le stratagême s'exécute au mieux. La dame, qui n'avait pas attendu jusque là pour voir le colonel avec plaisir, en devient décidément amoureuse ; elle ne capitule pas tout de suite, parce qu'elle a l'esprit tourné à la coquetterie, et qu'il faut bien faire enrager un peu ces hommes avant que de les rendre heureux ; mais après deux ou trois petits incidens qui échappent à l'analyse, nos deux amans se trouvent d'accord, et l'on devine ce qui s'ensuit.

Tout le sujet de la pièce est dans le premier acte, et ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. Les incidens qui composent la seconde moitié de l'ouvrage, nous ont paru de pure invention ; et quoiqu'ils soient à-peu-près superflus, ils ont généralement fait plaisir : c'est dire que la disposition en est ingénieuse, et que les auteurs ayant senti le vide de leur action, prolongée au-delà de son intensité, y ont trés-heureusement suppléé par un grand luxe de détails.

Mme Hervey, qui joue le rôle de la jeune veuve, y donne une nouvelle preuve de son talent pour la comédie. Talent qui se compose spécialement de finesse, de graces, et d'expression. Armand a fort agréablement joué le rôle de Blainval.

Les auteurs ont été demandés et nommés ; ce sont MM. Sewrin et Chazet.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 10e année, 1805, tome V, p. 420 :

[Exécution sans nuances de la pièce, dont la seule excuse est d’avoir été donnée « pendant l'absence des premiers sujets » : intrigue rebattue, couplets peu saillants, gaîté fausse.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Ce théâtre, pendant l'absence des premiers sujets, a donné beaucoup de nouveautés, mais point de pièces- marquantes.

[…]

La Duègne et le Valet, est une pièce qui annonce beaucoup de prétentions; mais l'intrigue en est tellement rebattue, les couplets sont si peu saillans, la gaîté si peu vraie, qu'on ne sauroit blâmer les sifflets qui l'ont assaillie à la première représentation.

T. D.          

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