Le Diner de Ma[g]delon, ou la Dinde aux truffes

Le Diner de Ma[g]delon ou le Bourgeois du Marais, vaudeville en un acte, par M. Désaugiers, 6 septembre 1813.

Théâtre des Variétés.

Dans le compte rendu que le Journal de Paris consacre au Dîner de Madelon, le sous-titre devient la Dinde aux truffes au lieu du Bourgeois du Marais.

Titre :

Dîner de Magdelon (le), ou la Dinde aux truffes

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

6 septembre 1813

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

M. Désaugiers

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1813 :

Le Dîner de Madelon, ou le Bourgeois du Marais, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, Par M. Désaugiers ; Représentée, pour la prmeière fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 6 septembre 1813.

Journal de Paris, n° 250, 7 septembre 1803 :

THÉATRE DES VAR1ÉTÉS.

Ire représ. du Dîner de Magdelon, ou la Dinde aux truffes.

En littérature, et surtout en littérature dramatique, il est permis de voler son homme, quand on le tue. C'est un singulier code que celui du Parnasse ; il vous absout d'un délit quand vous l'effacez par un plus grand. C'est sans doute ce qui encourage tant d'auteurs à voler leur homme ; mais combien en est-il qui le tuent ? Les plagiats, les emprunts exagérés ne se bornent pas aux richesses épiques, aux théâtres du premier ordre ; les petits répertoires sont aussi exploités pour les petits théâtres. On détrousse les gens dans les chemins de traverse comme sur les grandes routes ; mais tant que les vols réussissent, les voleurs sont inaccessibles au repentir.

M. de Finteniac, garde-du-corps de Louis XV, connu par. son espris et sa bravoure, et gascon au par-dessus, ce qui ne gâte rien, fit une espiéglerie à un gros compagnon de voyage qui semblait avoir fait la serment de l'étouffer dans le cabriolet qui les conduisait à Dieppe.... Quelques grimaces contorsives du garde-du corps amenèrent des questions et bientôt un aveu qu'il allait prendre des bains de mer pour se guérir de la rage. Il n'avait pas lâché le mot, que son lourd compagnon saute à terre, et notre gascon achève le voyage à son aise.

Cette anecdote fournit à Carmontel le sujet d'un joli proverbe : l'Enragé ; le proverbe enfanta quatre ou cinq pièces ; les pièces engendrèrent un conte intitulé Rien qu'une, rimé par M. Désaugiers ; le conte produisit aux Variétés un petit vaudeville :Jean de Nivelle, ou les Oreilles et les Perdrix. Ce vaudeville n'eut pas un succès fait pour décourager ceux qui avaient envie de traiter encore le même sujet.

M. Désaugiers empruntant beaucoup à lui et un peu aux autres, a donné le Diner de Magdelon. Je ne veux pas dire qu'il a volé, parce que je n'ose pas assurer qu'il ait tué. Mais enfin sa Dinde aux truffes a été bien goûtée. Le dialogue de la piéce annonce un rieur déterminé, et les couplets un chansonnier exercé. On desirerait cependant que la fin fût un peu plus voisine du commencement.

Cette folie, qui n'exige que trois acteurs, a été jouée avec la perfection du lieu et du genre par Bosquier, Tiercelin et Mlle Elomire. Le succès a été complet.                   A. Martainville.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome V, p. 221-222 :

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Le Dîner de Magdelon, vaudeville en un acte, joué le 6 septembre.

Un vieux fabliau avoit déja fourni au théâtre des Variétés, un petit vaudeville : Jean de Nivelle, ou les Oreilles et les Perdrix.

M. Désaugiers, empruntant beaucoup à lui et un peu aux autres, a donné le Dîner de Magdelon. Le dialogue de la pièce est gai, et les couplets sont d'un chansonnier exercé.

Cette folie, qui n'exige que trois acteurs, a été jouée avec la perfection du lieu et du genre par Bosquier, Tiercelin et Mademoiselle Elomire. Le succès a été complet.

Dans le tome quatrième de sa Critique dramatique consacré au Théâtre de genre (1877), p. 1-13, Jules Janin consacre un long article à ce Dîner de Madelon auquel il n'accole pas de sous-titre, ce qui laisse entrevoir une belle continuité dans la carrière de la pièce. Il décrit longuement les aventures de cette Madelon qui aimerait tant partager avec son maître la dinde truffée que celui-ci a ramené, qu'elle cuisine, mais qui craint bien de se faire évincer par un ami de son maître, dont elle ne se débarrasse qu'en l'effrayant. Mais il utilise plus le conte de Désaugiers qu'il développe dans sa pièce, si bien que la dinde devient une oie.

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