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Le Divorce (Demoustier 1791)

Le Divorce, comédie en deux actes et en vers, de Demoustier, 11 juillet 1791.

Théâtre de la rue Feydeau.

Titre :

Divorce (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

11 juillet 1791

Théâtre :

Théâtre de la rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Demoustier

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Maradan, l’an troisième de la République :

Le Divorce, comédie, en deux actes, en vers. Par le citoyen Demoustier.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 10 (octobre 1791), p. 332-334 :

[La pièce prend clairement position sur la question du divorce (l'auteur est partisan du divorce s'il n'y a pas d'enfant), et le critique partage son point de vue. Le sujet est original parce qu’il applique un moyen classique pour sauver les ménages (l’enfant) à une situation nouvelle (le divorce). Voilà qui « augmente son intérêt, & donne un mérite de plus à l'ouvrage, qui est écrit avec beaucoup de graces & de facilité. On y rencontre des idées très-plaisantes ».]

THÉATRE DE LA RUE FEYDEAU.

Le 11 juillet, on a donné, pour la premiere fois, le Divorce, comédie en deux actes & en vers, de M. Dumoustier.

Cette jolie comédie offre un but moral qui ne sauroit être trop médité par tous ceux qui ont écrit pour ou contre le divorce. C'est par un exemple frappant qu'elle répond aux premiers, c'est par des exemples aussi qu'elle entre dans les vues des derniers : c'est-à-dire, que le divorce est praticable, tant qu'il n'existe point d'enfans ; mais qu'il est en même-tems barbare & destructeur de toute félicité, lorsqu'il retombe sur les fruits innocens d'un hymen orageux. A l'application : deux époux habitent une petite maison dans un village : la vivacité de la femme, le peu de complaisance du mari, altérant l'amour violent qu'ils ressentent l'un pour l'autre, amenent des crises violentes, dont un voisin perfide profite adroitement, dans l'espoir d'épouser Thérese, qu'il aime éperduement, en l'amenant à une rupture avec son mari. La loi du divorce, qu'il leur fait voir décrétée dans un journal, autorise ces époux malheureux à en profiter. Le juge de paix est mandé. Cet honnête homme, après avoir employé en vain toutes les voies de conciliation qui sont en son pouvoir, consent enfin à rompre leur chaîne : mais il survient un débat entre eux pour savoir à qui restera le fils, unique fruit de leur hymen, & ce n'est que sur la réponse de l'enfant, qu'il veut appartenir à tous deux, que les. jeunes époux, oubliant leurs torts réciproques, prient le juge de paix de vouloir bien les remarier. Le méchant voisin est confondu ; le juge, au comble de la joie, leur prouve que son ministere n'auroit pas suffi seul pour rompre leurs nœuds, & la paix renaît dans le petit ménage.

Cet ouvrage, qui offre des situations touchante , a bien une ressemblance frappante avec les époux réunis, le nouveau doyen de Killerine, & plusieurs autres pieces, où l'on trouve de même le moyen de l'enfant : mais l'application du divorce donne ici, à ce moyen, un air de nouveauté qui augmente son intérêt, & donne un mérite de plus à l'ouvrage, qui est écrit avec beaucoup de graces & de facilité. On y rencontre des idées très-plaisantes, telles que celles-ci sur les avantages du divorce :

Le sexe enfin circulera ;
Et bientôt, pour ces effets-là,
Nous aurons des agens-de-change.

D’après la base César, l'auteur se nomme Demoustier (c'est le bon nom). Date de première représentation : le 10 juillet 1791 (la page de titre de la brochure ne donne pas de date). Pièce qui a connu un vif succès : elle est jouée souvent jusqu'au 21 mars 1792 (22 fois en 1791, 1 fois en 1792), puis, reprise en septembre 1794, elle connaît une grande série de représentations dans divers théâtres jusqu'en juin 1795 (8 fois en 1794, 20 fois en 1795) et réapparaît moins régulièrement de 1796 à 1799 (1 fois en 1796, 4 fois en 1797, 3 fois en 1798, 5 fois en 1799).

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