Ferdinand, ou la Suite des Deux pages

Ferdinand, ou la Suite des Deux pages, comédie en prose, en trois actes (opéra-comique), poème et musique de Dezède, 19 juin 1790.

Théâtre Italien.

Titre :

Ferdinand, ou la Suite des Deux pages

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en evrs

Musique :

oui

Date de création :

19 juin 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Dezède

Compositeur(s) :

M. Dezède

Mercure de France, n° 27 du samedi 3 juillet 1790, p. 48 :

Ferdinand, ou la Suite des Deux Pages, Poëme et musique de M. Dezède, a paru sur le Théâtre Italien ave cun succès mérité. Le défaut d’espace nou empêche de nous en occuper dans ce moment.

Mercure de France, n° 28 du samedi 10 juillet 1790, p. 90-93 :

[La pièce dont Ferdinand est la suite est Auguste et Théodore, ou les Deux pages. comédie en deux actes, en prose et mêlée de chants, de Dezède, Ernest de Manteuffel et peut-être Louis-François Faur. C’est le succès de cette pièce qui a encouragé Dezède à reprendre un élément de sa pièce pour écrire cette suite.Car il s'agit bien, explicitement, d'une suite. Une suite tout à fait romanesque, qui met en scène le roi de Prusse, dont la sévérité va être désarmée par les intentions d'une si belle pureté de Ferdinand. L'intrigue paraît d'une grande richesse, puisque le critique peut dresser une liste de ce qu'il n'a pas repris dans son compte rendu. Il a fallu élaguer , mais sous cette forme, la pièce a eu un succès complet. La musique a été bien reçue par le public, et les interprètes ont très bien joué, en particulier l'acteur qui joue Frédéric, rôle très difficile.]

THÉATRE ITALIEN.

Dans la piece des deux pages, qui a joui, sur le théatre françois, d'un succès mérité, il est question de Ferdinand, amant aimé de la jeune personne que Théodore, l'un des deux pages, a conçu le projet d'épouser. C'est ce Ferdinand qui fait le sujet de la piece qu'on a donnée au théatre italien le 19 juin, sous le titre de Ferdinand, ou la suite des deux pages. M. Dezède est l'auteur du poëme & de la musique.

Ferdinand ayant appris que la mere de sa jeune maîtresse a besoin du plus prompt secours, vend tout ce qu'il possede, & n'ayant pu obtenir un congé pour voler vers elle, il part malgré son lieutenant-colonel, qui est moins son chef que son ennemi.

Tandis qu'il goûte le doux plaisir d'être le bienfaiteur de ce qu'il aime, son lieutenant-colonel a médité sa perte ; il a rendu compte au roi de son départ, qu'il qualifie de désertion, crime qui, sous le feu roi de Prusse, étoit un arrêt de mort irrévocable. La vente des biens de Ferdinand est une circonstance qui semble le convaincre ; aussi l'officier-major qui se trouve au lieu où est arrivé Ferdinand, reçoit l'ordre de l'arrêter, & il est forcé de le mettre à exécution.

Sur ces entrefaites, un oncle de Ferdinand, ancien militaire injustement disgracié par le roi, vient d'obtenir son rappel, se met en marche pour remercier Fréderic ; il est attaqué en route par des déserteurs, & sauvé par un inconnu dont il ne peut apprendre le nom. Cet inconnu est justement son neveu avec qui il est brouillé, mais on sent que cette reconnoissance doit amener une réconciliation.

Ferdinand est conduit devant Fréderic, qui demeure long-tems inflexible par principe & par caractere. La jeune personne & sa mere, ainsi que l'officier-major, & l'oncle à qui le roi a cru devoir une réparation authentique, ont peine à obtenir la grace de Ferdinand, quand les déserteurs qu'il a vaincus par son courage, & qu'il a forcés par son éloquence à rentrer dans le devoir, viennent rendre au roi un témoignage, qui, joint aux preuves de son innocence, ou du moins de la pureté de ses intentions, acheve de désarmer l'austere équité du monarque.

Nous n'avons point fait entrer dans cette analyse l'amour de Théodore, jeune étourdi, mais sensible ami, dont le caractere est fort bien tracé par l'auteur, ni plusieurs anecdotes, telles que celle du grenadier, qui porte pour montre une balle de fusil, & celle du meûnier, qui refuse obstinément au roi de lui vendre son moulin.

A la premiere représentation, quelques longueurs, dans des détails qui ne pouvoient être regardés que comme épisodiques, avoient un peu nui au succès de la premiere partie de l'ouvrage ; mais aux représentations suivantes, ces longueurs ayant disparu, le succès a été complet. Il y a de l'intérêt dans le poëme, & une pompe de spectacle qui convient au sujet.

La musique a pleinement réussi; on y a reconnu le faire original & piquant, qui a déterminé & justifié le succès des autres ouvrages de ce compositeur. Le public y a applaudi avec d'autant plus de satisfaction, qu'il a cru y voir, de la part de M. Dezède, une promesse de donner de nouvelles compositions à ce théatre, dont il sembloit s'être éloigné depuis quelque tems.

Les principaux rôles de cette piece ont été très-bien joués par Mlle Carline, & Mrs. Michu, Philippe, & par M. Grangé, chargé du rôle de Fréderic, rôle devenu très-délicat & très-diſficile, par la maniere dont M. Fleury l'a joué sur le théatre françois.

D’après la base César, la pièce de Dezède a connu 16 représentations au Théâtre Italien, du 19 juin 1790 au 11 février 1791.

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