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Les Femmes vengées, ou les Fausses infidélités

Les Femmes vengées, ou les Fausses infidélités, opéra comique, de Sédaine, musique de Philidor, 20 mars 1775.

Théâtre Italien (1775).

Théâtre de l’Opéra-Comique (1808).

La pièce a été reprise en 1808 avec une nouvelle musique.

Titre :

Femmes vengées (les), ou les Fausses infidélités

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en vers

Musique :

oui

Date de création :

20 mars 1775, reprise le 24 octobre 1808

Théâtre :

Théâtre Italien, puis Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

Sedaine

Compositeur(s) :

Philidor (1775), Blangini (1808)

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Delalain, 1787 :

Les Femmes vengées, ou les Fausses infidélités, opéra-comique en un acte et en vers; nouvelle édition. Paroles de M. Sedaine. Musique de M. Philidor.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome XII, décembre 1808, p. 270-272 :

[L’opéra-comique de Sedaine a été reprise le 24 octobre 1808, avec une musique nouvelle, de Blangini. Le compte rendu ne donne pas une haute idée de l’oeuvre de Sedaine, apparemment pauvre en imagination, en variété, en vérité, et qui est «mal écrite. La musique était de Philidor, le musicien choisi par Sedaine pour cet opéra-comique inspiré d’un conte de La Fontaine, et remarquable par un dispositif scénique original. La pièce parut « gaie sans indécence, le dialogue était « trop peu soigné », mais la pièce réussit. Et les airs de Philidor furent appréciés. C’est cette musique plutôt réussie qu’un jeune musicien italien s’est proposé de remplacer. Mais il n’a pas réussi l’amalgame entre la pièce et sa musique :il a écrit « une musique jolie, mais qui n'a pas le cachet et le caractère que demandaient les Femmes vengées ».]

Théâtre de l'Opéra–Comique.

Les Femmes vengées.

Deux opéra, l'un comique, l'autre bouffon ; attirent en ce moment beaucoup de monde à ce théâtre. L'un ancien, l'autre tout nouveau.

Le premier a sur l'autre une priorité de plus de trente ans : les Femmes vengées de Sédaine furent en effet données en 1775, elles eurent du succès: Sédaine écrivait mal : ce n'est pas pour son style qu'il fut de l'académie française, et il est fâcheux de ne pouvoir citer ici à ce sujet un mot très-piquant que l'on prête à Grétry, à ce musicien qui n'est ni français, ni italien, ni allemand, mais qui doit être celui de toutes les nations chez lesquelles on attache quelque prix, dans les arts, à l'imagination, à la variété, à la vérité. Mais si Sédaine écrivait mal, il avait de l'imagination et une entente de la scène très-précieuse : tous ses succès furent dus à cette dernière qualité.

Grétry ne fut pas le musicien choisi par Sédaine pour son opéra des Femmes vengées : il est à croire que s'il l'eût été, personne ne se serait avisé de recommencer son ouvrage. Philidor fut le compositeur avec lequel Sédaine voulut cette fois partager son succès ; le sujet des Rémois, l'un des contes les plus gais, mais les plus libres de La Fontaine, lui parut théâtral, il se rendit bien compte des difficultés, jugea ce que la scène lui commandait de ménagemens, et ce qu'il était nécessaire de substituer aux idées du conteur ; ces points une fois convenus, il prit une nouvelle licence, il imagina une double et même une triple scène nécessaire à son intrigue. Cette innovation ne trouva pas le public trop sévère. La pièce parut gaie sans indécence ; on remarqua dans le dialogue, en général trop peu soigné, quelques mots d'un naturel précieux, et quelques traits de caractère, quelques peintures de mœurs vraies. La pièce plut et réussit ; les airs de Philidor eurent aussi beaucoup de succès ; ils confirmèrent par la ville le succès de l'ouvrage au théâtre : on n'assigne point à cette musique un rang distingué parmi les compositions savantes et harmonieuses de Philidor, mais on lui sait gré de s'être en quelque sorte rabaissé au ton général de l'ouvrage, et d'avoir trouvé des motifs comiques pour un opéra digne de cette épithète.

Un jeune compositeur italien connu par un opéra (Nephtali) dans lequel on a remarqué un talent plus agréable qu'élevé, M. Blangini, qui a attaché son nom à une foule de productions charmantes dans un genre fugitif et léger, a cru pouvoir s’emparer de la pièce des Femmes vengées comme d'une propriété non réclamée, et substituer une musique de sa façon à celle de Philidor : ce choix n'était pas heureux ; ce qu'on remarque le moins dans cette composition, c'est de l'analogie entre le sujet et la nature du talent du compositeur. Le sujet est un peu libre, les scènes sont vives, le dialogue semé de traits comiques, les caractères sont bien en opposition et les personnages en mouvement; il fallait ici être gai comme son auteur, au risque d'être un peu indécent, et vrai sur-tout, dût-on risquer d'être trivial ; c'est ce que M. Blangini n'a pu consentir à faire : sa musique a de l'élégance, des formes gracieuses, un style aimable, mais n'a pas du tout la physionomie qui convenait au sujet ; elle n'a ni la franchise, ni l'originalité désirables ; c'est une musique jolie, mais qui n'a pas le cachet et le caractère que demandaient les Femmes vengées.

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