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Galantine et l’Endormi, ou les Marrons de Lyon

Galantine et l’Endormi, ou les Marrons de Lyon, parodie de Célestine et Faldoni, ou les Amans de Lyon, par M. Henri Simon, 13 juillet 1812.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Galantine et l’Endormi, ou les Marrons de Lyon

Genre

parodie de Célestine et Faldoni

Nombre d'actes :

 

Vers / prose

e prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

13 juillet 1812

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Henri Simon

Mercure de France, tome cinquante-deuxième, n° DLXXIV du samedi 18 juillet 1812, p. 128-129 :

[Compte rendu sévère de la parodie, jugée « faible et innocente avec les intentions les plus mordantes », ce qui n’est pas flatteur : elle se contente de « parodier les noms », sans parodier l’action de la pièce originale, qui est pourtant « un ouvrage [...] défectueux ». La parodie manque d’esprit et de gaieté, deux manques impardonnables dans une parodie. Les intentions comiques de l’auteur n’aboutissent pas, et son ouvrage laisse l’impression d’une attaque contre l’Odéon (où a été jouée la pièce originale), comme si l’Odéon lui avait refusé une pièce... Mais c’est plutôt « le bon goût offensé par le succès d’un drame » que l’auteur a voulu venger. Mais il le fait en utilisant un langage peu convenable. Le théâtre du Vaudeville a été bien bon d’admettre une telle parodie.]

Théâtre du Vaudeville. — Première représentation de Galantine et l'Endormi , parodie de Célestine et Faldoni; par M. Henri Simon.

Pour compléter le succès du drame de Célestine et Faldoni, il ne lui manquait que d'obtenir les honneurs de la parodie. M. Henri Simon s'est chargé de lui rendre ce service : la manière dont il s'en est acquitté doit lui attirer les remerciemens de l'auteur du drame, car la parodie est faible et innocente avec les intentions les plus mordantes. Le plus grand défaut de Galantine et l'Endormi est de ne pas offrir la parodie de Célestine et Faldoni ; l'auteur s'est contenté de parodier les noms ; Célestine s'appelle Galantine, Faldoni l'Endormi, et le rôle du père est joué par Cassandre.

« Rare et sublime effort d'une imaginative
» Qui ne le cède en rien à personne qui vive ! »

Quant à l'action , elle n'est pas parodiée , et cependant il y avait bien de quoi amuser le public en faisant sentir le ridicule du tragique bourgeois de Célestine et Faldoni, des scènes non préparées, des sorties non motivées, des phrases interminables et d'un style prétentieux ; comment donc se fait-il que la parodie d'un ouvrage aussi défectueux que Célestine et Faldoni soit aussi peu comique ? on pardonne à un parodiste de manquer de mesure, de passer quelquefois le but et de frapper trop fort ; mais il ne lui est pas permis de manquer d'esprit et de gaîté, et en conscience je n'ai trouvé ni l'un ni l’autre dans Galantine et l'Endormi.

M. Henri Simon fait tout ce qu'il peut pour être très-spirituel, mais le plus souvent il me rappelle les gens qui ont des envies d'éternuer qui n'aboutissent jamais. L'auteur de la parodie paraît très-courroucé contre l’Odéon : ce ne sont pas des plaisanteries qu'il décoche contre ce théâtre, ce sont des mois bien crus, bien gros; on dirait, tant est grande sa colère, que l'administration de l'Odéon a prudemment refusé de recevoir quelque comédie de M. Henri Simon.

Tant de fiel entre-t-il dans l'ame d'un auteur !

Non, ce n'est pas le ressentiment qui a conduit la plume de M. Henri Simon, c'est le seul désir de venger le bon goût offensé par le succès d'un drame ; il est seulement malheureux qu'en prenant la défense du goût, l'auteur ne se soit pas pénétré de son sujet, et qu'au contraire il s'en soit écarté au point de mettre dans le dialogue certaines expressions que nous ne pouvons rapporter ici par respect pour nos abonnés, et qui ne sont pas d'usage dans la bonne compagnie.

Si le jury de l'Opéra a fait preuve de sévérité en refusant l'ouvrage de M. Belloni, il faut convenir que le comité du .Vaudeville a fait preuve, au contraire, d'une excessive indulgence en facilitant à cette parodie les honneurs de la représentation.                                  B.

[Belloni est un auteur d’opéras, auteur de la Ruine de Carthage et des Pisistratides.]

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 17e année, 1812, tome IV, p. 201 :

[Comme tout bon compte rendu d’une parodie, on commence par comparer l’original et la copie, jugée fidèle et plaisante. Le jugement porté est plutôt favorable : on y trouve « presque tout ce qui doit assurer la réussite des pièces de ce genre, de la malice, de la gaieté, des couplets et des mots piquans », mais avec un peu d’excès. Tout n’est pas de bon goût, et l’ennui n’est pas exclu. Le résultat, c’est la réussite de la pièce, qui est aussi celle des deux acteurs principaux. L’auteur est nommé.

Galantine et l’Endormi, ou les Marrons de Lyon, parodie de Célestine et Faldoni, ou les Amans de Lyon, jouée le 13 juillet 1812.

L'action de la parodie est calquée sur celle du drame. Au lieu d'un anévrisme, c'est une perpétuelle envie de dormir, qui est la maladie d’Arlequin ; et les pistolets meurtriers qui, dans le drame, doivent mettre un terme aux malheurs des deux amans, sont remplacés par des marrons de Lyon, avec lesquels ils espèrent se procurer une indigestion mortelle.

Les noms sont travestis assez plaisamment. La duègne commode s'appelle Madame Bonneau, l'épouseur, M. Inutile, et le prédicateur Urbain, M. Déclamant.

Cette parodie réunit presque tout ce qui doit assurer la réussite des pièces de ce genre, de la malice, de la gaieté, des couplets et des mots piquans, quelquefois même un peu trop mordans. Il y a des choses de mauvais goût, d'autres un peu ennuyeuses ; au total, la pièce a réussi.

Laporte a été fort plaisant dans le rôle d'Arlequin Endormi, et Mademoiselle Rivière a joué avec un délire très-comique celui de Galantine.

L'auteur est M. Henri Simon.

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