Georges Times, ou le Jockey maître

Georges Times, ou le Jockey maître, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, de Sewrin et Duchaume, 4 ventôse an 10 [23 février 1802].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Georges Times, ou le Jockey maître

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets

Musique :

vaudevilles

Date de création :

4 ventôse an 10 [23 février 1802]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Sewrin et Duchaume

Almanach des Muses 1803 (qui donne comme date de création le 3 ventôse).

Courrier des spectacles, n° 1821 du 5 ventôse an 10 [24 février 1802], p. 2 :

[L’article s’ouvre par le résumé de l’intrigue. Il s’agit de l'histoire romanesque d’un jeune homme, Georges qui, après un naufrage, a pris l’habit de son maître pour séduire une jeune fille. Mais le maître est recherché par la justice, et Georges est pris pour lui. Et il ne cherche pas à dissiper le malentendu. Bien sûr, comme d’habitude, la vérité finit par apparaître, et Georges, que son maître récompense, fait savoir qui il est vraiment (un noble anglais), ce qui lui permet d’épouser celle qu’il aime. La pièce a eu du succès : « de jolis détails, quelques couplets gracieux et bien tournés, des scènes agréables ». mais le dénouement, jugé peu vraisemblable, « a paru brusque et mal amené ». De même, le critique relève le froid du milieu de la pièce, et des imitations qui sont passées inaperçues. Succès ? Les auteurs ont été nommés.]

Théâtre du Vaudeville.

Georges Times, neveu de miladi Lass, après avoir parcouru les mers, après avoir fait naufrage sur les côtes de Sicile, s’attache à un noble napolitain, il signor Monetti, qui le reçoit comme jockey. Chargé de porter une lettre à un médecin, oncle de Sylvina, qu’il a aimée à Londres, lorsque son éducation étoit confiée à myladi Lass, il retrouve cette jeune personne et se découvre à elle. Comme ce médecin a besoin d'un maître de piano et d’anglais pour Sylvina, il écrit â Monetti de lui en envoyer un. Georges muni de la lettre et couvert d'un des habits de Monetti, se présente comme maître de musique et de langue anglaise, et au moment où dans une romance en action il raconte â son amante sa propre histoire sous un nom supposé, arrive Monetti, qui reconnoît son habit et son jockey. Cependant , un exempt vient arrêter Georges, qu’il prend pour Monetti et qu’il croit être auteur d’un libelle que le gouvernement a fait saisir. Times, pour sauver son maître, ne cherche pas â détromper l'exempt, et il est sur le point d’être emmené lorsque Monetti se nomme. L’exempt incrédule persiste â ne reconnoître que Georges pour Monetti, mais un officier du ministre vient annoncer â tous deux que la poursuite contre l'ouvrage de Monetti a cessé, et que le gouvernement rend justice aux intentions qui l’ont guidé. Georges alors se découvre â l’oncle de Sylvina, qui lui accorde la main de sa nièce.

Tel est le fonds du vaudeville représenté hier avec assez de succès à ce théâtre. De jolis détails, quelques couplets gracieux et bien tournés, des scènes agréables avoient disposé le public assez favorablement, lorsque le dénouement est venu détruire en partie ce succès, la donation que Monetti fait à Georges de la pension du ministre a paru brusque et mal amenée. En général ces générosités-là ne plaisent pas, parce qu’elles sont si rares ! Il y a aussi du froid dans le milieu de la pièce à l’instant même où elle doit marcher. Il y a aussi quelques petites imitations ; tant mieux pour les auteurs quand le public ne s’en apperçoit pas.

Les auteurs ont été nommés, ce sont les citoyens Duchaume, acteur du Vaudeville, et Sevrin.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an X, IIIe trimestre, n° 26, 20 prairial, p. 499-500 :

[Le résumé de l’intrigue s'achève sur un jugement assez négatif : la pièce est « peu saillante par le fond, [...] peu vraisemblable et un peu forcée dans son dénouement ». Mais elle a néanmoins réussi, « à la faveur de quelques fort jolis couplets et d'une sorte de gaîté franche dans le dialogue ». Un des auteurs est un acteur de ce théâtre.]

Georges Times, ou le Jockey maître.

Georges Times est un jeune lord qu'une affaire malheureuse a fait proscrire. Forcé de se cacher, il est entré au service de M. Monetti, napolitain, en qualité de jockey.

Envoyé en commission chez un docteur de la même ville, il y retrouve sa maîtresse, pupille de ce même docteur, et qu'il croyait à Londres. Pour la voir plus à son aise et sous un costume plus convenable, il se présente comme maître de dessin, de chant et de piano ; et pour cet effet endosse un habit de M. Monetti, son maître, sans le prévenir. Par un malheur qu'il aurait dû prévoir, M. Monetti vient chez le docteur. Georges Times, à l'aide d'un peu d'audace, déroute son maître ; mais bientôt on vient arrêter, de la part du gouvernement, M. Monetti, accusé d'être auteur d'un livre trop hardi. On prend Georges Times pour lui ; sa maîtresse ne peut se contenir et le trahit ; tout s'explique, le jeune lord se nomme, et M. Monetti lui-même est sauvé par la justice du comte de Manfredi, qui envoie révoquer l'ordre de son arrestation.

La pièce, quoique peu saillante par le fond, quoique peu vraisemblable et un peu forcée dans son dénouement, a réussi à la faveur de quelques fort jolis couplets et d'une sorte de gaîté franche dans le dialogue.

Les auteurs sont le C. Sévrin et un acteur, justement estimé, de ce théâtre, le C. Duchaume. Ils ont été demandés.

L. C.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année, 1801, tome V, p. 552-553 :

[Après des généralités sur l’ambition excessive du théâtre du Vaudeville, c’est une comparaison qui amène à notre pièce, comparaison qui n’est pas à son avantage. Le bref résumé de l’intrigue conduit à la description d’un « dénouement qui tombe des nues », jugé « invraisemblable » : la pièce est qualifiée de « pauvre ». Les auteurs ont été nommés, mais de façon peu justifiée. Et les couplets, « quant au style », sont comparés à ceux d’une autre pièce (encore !) pour dire qu’ils sont inférieurs.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Georges Times, ou le Jokey maître.

On a toujours dit que le Vaudeville étoit un enfant. Il a voulu sortir de son maillot, il a-voulu marcher à grands pas, et le pauvre petit a éprouvé, par plus d'une chute, ce que c'est que de vouloir faire plus que nos forces ne nous permettent.

La Malade qui se porte bien a été suivie du Jokei maître, qui, moins heureux qu'elle, a été cahoté en route. Ce pauvre Jokey a pris les habits de son maître, pour donner des leçons de musique à Elvina qu'il adore. Il n'est jokey que par l'habit ; c'est un jeune homme bien né que son inconduite force à servir. Son maître ne sait pas tout cela. Il a fait un ouvrage pour lequel on veut l'arrêter ; ses habits trompent les records qui arrêtent Georges à sa place. Un dénouement qui tombe des nues vient terminer cette pauvre pièce, par un bel acte de générosité qui a beaucoup fait rire, attendu qu'il n'est rien moins que vraisemblable.

Les auteurs demandés par quelques voix indulgentes, sont les CC. Sevrin et Duchaume.

Les couplets sont, quant au style, au dessous même de ceux d'Achille à Scyros.

[Faut-il préciser que les couplets de cet Achille et Deidamie sont jugés particulièrement médiocres ?]

 

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