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Gilles afficheur

Gilles afficheur, arlequinade mêlée de vaudeville, probablement en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers, 2 vendémiaire an 7 [23 septembre 1798].

Théâtre des Jeunes Artistes.

L’attribution à Désaugiers est fournie par le compte rendu de la pièce ci-dessous, et par le compte rendu dans le Courrier des spectacles d’une autre pièce de cet auteur, le Testament de Carlin.

Courrier des spectacles, n° 580 du 3 vendémiaire an 7 [24 septembre 1798], p. 2 :

[Rien de bien marquant dans cette arlequinade : on y retrouve tous les éléments habituels d’une affaire matrimoniale mettant en scène Arlequin, Gilles, Colombine et Cassandre. L’originalité, c'est d’avoir situé cette intrigue dans le monde du théâtre, Cassandre ayant fait jouer une pièce qui a échoué, et Arlequin s’apprêtant à faire jouer sa propre pièce à laquelle il travaille. Une petite tromperie faite à Gilles, comme d’habitude, et le mariage secret d’Arlequin et de Colombine devient officiel. Jugement positif, et nom de l’auteur.]

Théâtre des Jeunes Artistes.

Un succès brillant et mérité a couronné le vaudeville de Gilles Afficheur, donné hier pour la première fois à ce théâtre.

Arlequin et Colombine sont mariés secrètement et à l’insçu de M. Cassandre, qui est allé à Pontoise chercher Gilles son neveu, afin d’en faire son gendre. Il l’amène à Paris et le charge d’afficher au coin des rues les annonces des différens spectacles. M. Cassandre a, pendant son absence, fait jouer une pièce qui est tombée, et dont il est impatient d’apprendre des nouvelles à son retour. Arlequin et Colombine de concert, lui cachent son malheur. Cassandre se flatte d’avoir réussi ; mais il est bien détrompé, quand le journal lui apprend que sa pièce est détestable et n’a pu se soutenir, il craint pour son nom, que cette chute va déshonorer. Arlequin, afin de mériter la bienveillance de son beau-père, se propose pour se charger de tous les sarcasmes qui pourroient être lancés contre la piece, en s’en déclarant l’auteur. Cassandre est ravi de cette marque d’amitié et va se reposer. Gilles portant une échelle et des affiches, vient les poser sur le mur de sa maison. Il apperçoir Arlequin, occupé à faire le couplet d’annonce d’une pièce qu’il va donner le soir. Comme il ne sait ni lire ni écrire, il prie Arlequin de lui faire une lettre pour Colombine, comme à sa future épouse, tandis qu’il affiche il dicte à Arlequin, qui écrit mille autres jolies choses à sa Colombine. Gilles va lui-même poser la lettre sur la croisée ; mais Arlequin le culbute en faisant glisser l’échelle. Les cris de Gilles réveillent Cassandre qui, ouvrant la croisée, trouve la lettre, et furieux veut savoir quel est l’audacieux qui ose écrive à sa fille. Gilles pendant ce tems est monté une seconde fois à la croisée, et la trouvant ouverte, il entre dans la chambre de M. Cassandre qui, croyant que c’est un ravisseur, appelle Arlequin. Ce dernier entre et ramène Gilles aux yeux de son oncle tout stupéfait. Lecture est faite de la lettre. Gilles a beau nier son contenu, Cassandre en colère le refuse pour son gendre, et donne sa fille à Arlequin, qui alors lui fait l’aveu de leur mariage secret.

De jolis couplets, des details piquans assurent à cette pièce un succès constant. L’auteur a été demandé et a paru, c’est le citoyen Désaugiers.

D’après la base César, Gilles afficheur est d’auteur inconnu (ce n’est pourtant pas le cas) et a été joué 26 fois au Théâtre des Jeunes Artistes, du 23 septembre 1798 au 28 mai 1799 ; 26 représentations auxquelles s’ajoutent une représentation au Théâtre du Marais le 8 février 1799 et une autre au Palais des Variétés le 7 mars 1799. Soit au total 28 représentation à la fin de 1799.

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