L’Homme en loterie

L’Homme en loterie, comédie en deux actes et en vers, de Fiévée [et Picard ?], 28 octobre 1789.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Homme en loterie (l’)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

2

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

28 octobre 1789

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

Joseph Fiévée (et peut-être L.-B. Picard ?)

Le numéro 27 du Tableau des opérations de l'Assemblée Nationale d'après le Journal de Paris signale la première de la pièce et en donne un bref compte rendu :

[Après un bref résumé bienveillant de l'intrigue, le critique se contente de signaler le succès. Mais il dispose de peu de place.]

THÉATRE DE MONSIEUR.

Un homme aimable, se trouvant sans fortune, imagine de mettre sa personne en loterie. Le prix total de la loterie formera la dot de celle qui aura trouvé le bon billet, qui écheait à une vieille femme. L'homme en loterie désespéré, la vieille femme énivrée de son bonheur ; mais bientôt elle retrouve son mari qu'elle croyait mort ; le jeune homme alors devenu libre, épouse une aimable personne qu'il aime & dont il est aimé. Tel est le sujet de l'homme en loterie donné avant-hier à ce théatre. Cette Piece a été très-applaudie,

Mercure de France, tome 137, n° 45 du samedi 7 novembre 1789, p. 22-23 :

[Compte rendu d’une « petite Comédie » à laquelle sa gaîté fait pardonner son peu de vraisemblance. Elle doit sa réussite à cette gaîté, comme à l’esprit, qui font oublier « quelques négligences ». Le critique, dont on connaît l’indulgence pour le Théâtre de Monsieur, voit en elle « l’une des plus agréables de ce Théatre » (mais le répertoire de ce théâtre récent, n’est pas très fourni). Une actrice a droit à un jugement très favorable.

P. 20, c'est trois nouveautés qui sont annoncées, mais une des trois n'a pu être donnée. On a d'abord donné le Valet rival & confident.]

THÉATRE DE MONSIEUR.

Trois Nouveautés avoient été annoncées dans la même semaine ; l'indisposition subite d'un Acteur n'a permis d'en donner que deux.

[...]

On a donné le lendemain [soit le 28 octobre 1789] la première représentation de l'Homme en Loterie. L'idée de cette petite Comédie est plus gaie que vraisemblable Un Chevalier, qui a perdu toute sa fortune, imagine de faire une loterie de mille billets à deux cents liv. chaque, & il épousera celle qui aura le bon billet. Comme il est aimable, la loterie ne tarde pas à se remplir ; mais pendant cet intervalle il devient amoureux ; il est désespéré de s'être ainsi engagé au hasard. Une Madame de Vieuxfort, vieille, & qui se croit veuve, a pris cinquante billets, & gagne le gros lot. Le Chevalier sent plus que jamais son malheur, mais M. de Vieuxfort se retrouve. Sa femme en est furieuse, & lui aussi. Les deux Amans, au contraire, comblés de joie, ne voient plus d'obstacles qui les empêchent de s'unir. Beaucoup d'esprit & de gaîté dans les détails, malgré quelques négligences, ont fait réussir cette Pièce, l'une des plus agréables de ce Théatre. Elle a été, en général, fort bien jouée. On doit des éloges particuliers à Madame Verteuil, qu’on a trop rarement l'occasion d'applaudir, & qui a donné dans cette occasion des preuves d'un très grand talent.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1789, tome 12(décembre 1789), p. 344 :

[Un bel exercice de réécriture!]

Le lendemain [soit le 28 octobre 1789] on a donné la premiere représentation de l'Homme m loterie, comédie en deux actes & en vers.

L'idée de cette piece est plus gaie que vraisemblable : en voici l'intrigue. Un jeune fou qui a dissipé tout son bien, ne sachant plus ou [sic] donner de la tête, s'avise de se mettre en loterie ; comme il ne s'estime pas peu, il fait mille billets du prix de 200 livres chaque, & il épousera la femme qui aura le bon billet. Comme il est aimable, la loterie ne tarde pas à se remplir; toutes les femmes qui désirent un mari, prennent de ces billets avec tant d’empressement, qu'ils finissent par gagner sur la place ; mais pendant cet intervalle il devient amoureux ; il est désespéré de s'être ainsi engagé au hasard. Une madame de Vieuxfort, vieille coquette acariâtre & quinteuse, & qui se croit veuve, a pris cinquante billets, & gagne le gros lot. Le chevalier sent plus que jamais son malheur ; mais M. de Vieuxfort se retrouve. Sa femme en est furieuse, & lui aussi. Les deux amans, au contraire , comblés de joie, ne voient plus d'obstacles qui les empêchent de s'unir. Beaucoup d'esprit & de gaîté dans les détails, malgré quelques négligences, ont fait réussir cette piece, l'une des plus agréables de ce théatre. Elle a été, en général, fort bien jouée.

D’après la base César, qui donne le nom de deux auteurs, Fiévée et Picard (l’attribution à Picard est incertaine, André Tissier ne la signale pas), la pièce a été jouée 32 fois au Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau, du 28 octobre 1789 au 18 février 1791.

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